Saint-Denis : une nouvelle flèche pour la nécropole des rois de France

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Alors que le chantier de la cathédrale Notre-Dame de Paris n’est pas encore achevé, voilà qu’un tout nouveau projet de restauration et de reconstruction voit le jour, en France, concernant notre patrimoine religieux. En effet, voici presque deux siècles que la basilique de Saint-Denis attend patiemment de revoir sa flèche monter vers le ciel, telle une prière. Désormais, ce rêve deviendra une réalité en 2029.

Une basilique amputée de sa flèche

En juin 1837, la tour nord de la basilique Saint-Denis, haute de 90 mètres, est touchée par la foudre. L’éclair fragilise alors la structure de la flèche qui menace de tomber. L’architecte François Debret prend alors la dure décision de la démonter pour mieux la remonter en 1842. Mais encore une fois, la météo refait des siennes : de nombreuses tempêtes soufflent sur la France et abattent de nombreux clochers. Par mesure de sécurité, la tour doit être à nouveau déconstruite afin d’éviter un éboulement sur la basilique. Eugène Viollet-le-Duc, nommé nouveau responsable de l’édifice, promet alors de redonner à la nécropole des rois de France sa splendeur d’antan. Ce serment ne put être tenu, laissant ainsi, et pour de nombreuses années, la basilique orpheline de l’une de ses flèches emblématiques.

Un projet en recherche d’argent et de mécènes

Malgré de nombreuses tentatives pour que cette promesse soit tenue, il fallut attendre 2016 pour que les choses avancent enfin. Ainsi, c’est grâce à l’association « Suivez la flèche » mais aussi, indirectement, à l’incendie de Notre-Dame de Paris en 2019 que le projet redevient un sujet d’actualité. En effet, pour le directeur général de l’organisme Julien de Saint-Jores, « Saint-Denis est un symbole de l’histoire et de l’identité de la France qui continue de structurer l’imaginaire de notre pays ». Cependant, ce chantier, bien que louable mais estimé à plus de 36 millions d’euros, nécessite de nombreuses aides financières. Ces dernières sont alors apportées par le Fonds de solidarité interdépartemental d’Île-de-France (FS2I) ainsi que par la région Île-de-France et par la Métropole du Grand Paris. Un appel aux dons est aussi fait auprès de mécènes et du grand public par la Fondation du patrimoine afin de soutenir le projet, comme ce fut le cas pour la cathédrale Notre-Dame de Paris.

L’argent réuni permettrait ainsi de reconstruire la flèche disparue, mais aussi de consolider l’édifice et de poursuivre les fouilles archéologiques déjà commencées. Ces dernières ont pour l’instant permis de mettre au jour plus de 200 tombes mérovingiennes et carolingiennes, ainsi que de nombreux artefacts.

Une église sans Dieu

Cependant, a contrario du chantier de Notre-Dame qui a mobilisé et ému les catholiques du monde entier, il plane sur le projet de Saint-Denis une ambiance différente. En effet, si l’importance architecturale et l’histoire du lieu sont respectées, la dimension spirituelle de l’édifice, qui est sa vocation première, semble absente. En effet, faut-il le rappeler, mais ce bâtiment ancien est une basilique et non un musée : l’objectif premier pour lequel cette église fut construite, c’est pour la prière et non pour attirer des touristes. Cependant, les dirigeants de l’association « Suivez la flèche » semblent plus soucieux de « relier les fils d’une histoire séculaire, entre l’héritage de notre patrimoine le plus ancien et la société multiculturelle d’aujourd’hui », selon les mots du président de l’association, Mathieu Hanotin.

Un chantier-musée

Le chantier, qui devrait commencer en 2025 et s’achever en 2029, sera aussi très particulier. En effet, une partie installée dans le jardin Pierre-de-Montreuil sera accessible au public. Celui-ci proposera alors un parcours afin d’en apprendre plus sur l’histoire de la basilique Saint-Denis. Ce petit village improvisé mettra aussi en avant les prouesses de notre artisanat national et notre savoir-faire en matière de restauration de patrimoine. Cette situation permettra ainsi à chacun, petits et grands, de pouvoir découvrir les nombreux métiers rattachés à la restauration de la flèche. Parmi ceux-ci, des tailleurs de pierre, des forgerons, des verriers, des maçons, des sculpteurs de bois, etc. Ainsi seront mises en avant toutes ces professions millénaires qui ont rempli les paysages et les cieux de France de milliers de clochers et de flèches dont, en 2029, celle de la basilique Saint-Denis.

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Eric de Mascureau
Chroniqueur à BV, licence d'histoire-patrimoine, master d'histoire de l'art

Vos commentaires

17 commentaires

  1. Dommage que cette superbe basilique pleine d’histoire soit entourée d’une décharge envahie de « chance » pour la France

  2. Une nouvelle flèche sur une église du neuf-trois, voilà qui riqsque de ne pas plaire, la tendance serait plutôt à la mosquée dans le quartier.

  3. Au vu de l’environnement architectural du quartier, la basilique fait un peu tache. Peut être faudrait il la déplacer ou raser à nouveau ce quartier pour lui offrir un meilleur cadre. J’ai eu honte de la faire visiter.

  4. Si seulement une partie de l’argent de la politique de la ville, dont on connait le résultat en ce lieu, avait été dédié à la reconstruction de la flèche, celle ci serait terminée depuis longtemps.

  5. Une cathédrale au milieu d’une commune Musulmane !! Emplacement pas très adapté car le risque est grand que cela se termine en Mosquée !!

  6. Trop de spiritualité sans doute à Saint-Denis, pour attirer les foules dans ce Département Musulman . La Révolution a cherché à détruire cet édifice, pas N.D. Je me souviens de mes 20 ans lointains où j’allais à l’office pour Louis XVI° les 21 janvier; Les gros bras de la CGT encadraient nos arrivées, entre Métro et Basilique, pour assurer l’ordre.

  7. Cette nouvelle flèche à mon sens aura encore des problèmes, après les mauvaises météo demain sera un aitre sujet pour empêcher son édifice.

  8. Sera-ce une nouvelle flèche , un magnifique clocher ou à craindre un minaret vu le rythme auquel progresse l’islam et la charia avec la « bénédiction » et encouragements macron qui fait tout ce qu’il peut pour éteindre ,noyer la France ,ce ne serait pas la première fois qu’il nous déshonore

  9. Souhaitons qu’ils réussissent à mener ce chantier jusqu’au bout , bonne chance à tous ces artisans .

  10. A quoi bon dépenser de l’argent pour un monument qui sera bientôt uislamisé comme des milliers de lieux de culte autrefois chrétiens?
    Les chrétiens sont sommés d’accepter « l’autre », c’est à dire le musulman, autrement dit priés de s’effacer et de disparaitre…ce qu’ils font à vive allure.

  11. Soutenons tous cette initiative.
    Néanmoins espérons que des architectes prévoyants conçevront la nouvelle flèche en matériaux incombustibles !
    D’autres foudres que célestes ont en ce moment de plus en plus tendance à s’acharner sur nos édifices religieux !

    • Rien de mieux approprié qu’une charpente en vieux chêne , pratiquement incombustible sans l’usage d’accélérateurs de feu, comme nous l’ont expliqué les Pompiers de Paris.

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