Salon du Made in France, qu’est-ce que ça change ?

@MIF Expo
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Après une onzième édition qui a regroupé mille exposants et réuni plus de 100.000 visiteurs en 2023, le salon du Made in France a drainé les foules les 8, 9, 10 et 11 novembre 2024 à Paris Porte de Versailles. La fréquentation au plus grand évènement célébrant la fabrication française montre que celle-ci est plébiscitée par les Français. Les politiques défilent pour encourager la filière, mais les résultats se font attendre.

La France paie le prix fort du libre-échange à outrance mettant à l’agonie notre industrie manufacturière : Marc Ferracci, ministre de l'Industrie, a annoncé sur France Inter le 9 novembre, une vague de plans sociaux dans l’industrie qui va toucher des milliers d’emplois en plus de ceux de Michelin. Pourtant, les beaux discours avec son lot de promesses ne manquaient pas, entre la simplification des normes, la préférence européenne et l’harmonisation de l’achat des matières premières, plaidés par le regretté ex-ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, lors d'un discours en avril dernier.

Un État pointé du doigt pour insuffisance

Accompagnée au salon de deux députés apparentés RN, Eddy Casterman, de l’Aisne, et Anne Sicard, du Val-d’Oise, Marion Maréchal, députée au Parlement européen et présidente du nouveau parti Identité et Libertés, a déclaré au micro du MIF Expo : « ce qui m’est beaucoup revenu aujourd’hui c’est un État qui ne laisse pas toujours de place au “Made in France” dans les commandes publiques et les marchés publics […] Les Français compensent, mais ce n’est pas suffisant ».

 

 

Selon un sondage d’Opinion Way réalisé en 2022, 58 % des Français considéraient que « le made in France », constituait un critère prioritaire de leurs actes d’achats, et 61 % déclarent l’avoir intégré dans leurs actes d’achats au cours des douze derniers mois. Comme dit le proverbe anglais, « on n’est pas assez riche pour acheter pas cher ». Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, également présent au salon pour présenter un plan de « dix mesures chocs pour créer ou relocaliser un million d’emplois en cinq ans » abondait dans ce sens au micro de BV : « Le produit chinois va durer deux ans, alors que le produit français, un peu plus cher, va durer dix ans […] Les Français ne sont pas idiots, ils savent qu’acheter français est un choix durable, la plupart du temps. »


Si les Français plébiscitent majoritairement le « made in France », le terme est galvaudé, à cause de ses nombreux labels fourre-tout. Nicolas Dupont-Aignan explique comment y remédier : par la mise en place d'« un label unique avec des conditions uniformisées […] et une étiquette qui précise la part produite en France. » Chose interdite par l’UE, précise-t-il ! « L’information du consommateur doit être au cœur de la stratégie et les aides publiques doivent aller au fabricant français et pas à ceux qui délocalisent. Une entreprise qui produit en France doit avoir un bonus économique, » résume-t-il.

 

 

Des fleurons français en sursis

76 % des Français sont même prêts à acheter français pour soutenir une entreprise. Le cas Duralex en atteste ! La mythique marque de verrerie reçoit une mobilisation nationale dans les commandes depuis son sauvetage en juillet. Au salon, le stand n’a pas désempli pendant les quatre jours. Tout le monde s’y bousculait pour acheter des produits, et les politiques n’y ont pas échappé. L’entreprise et ses fours à 1.350 degrés avait fait les frais de l’explosion du tarif européen. C’est aussi ce que subit de plein fouet la marque de pneumatique iconique Michelin, selon Marion Maréchal, qui soulève aussi la question de la concurrence déloyale de l’Asie. Le 5 novembre, Michelin a annoncé fermer d'ici à 2026, deux usines, à Cholet et à Vannes, menaçant un total de 1.250 emplois à cause d’un « l'effondrement de l'activité », selon le PDG de Michelin, Florent Menegaux. Un forte mobilisation des salariés est prévue dans leur fief de Clermont-Ferrand.

Pour ne rien arranger, la France va subir un durcissement sur les droits de douane vers les États-Unis, avec l’élection de Donald Trump, héraut du protectionnisme. À l’État français de faire de même en assumant pleinement une préférence nationale.

Gabriel Decroix
Gabriel Decroix
Étudiant journaliste

Vos commentaires

8 commentaires

  1. Hypocrisie pure et dure « les en même temps » sont à la veille de signer l’accord avec l’Amérique du sud ce qui rangera les paysans Français au rang de mendiants .Comme si ce n’était pas déjà le cas
    C’est pour cela qu’ils vont aussi « tenir salon » ces prochains jours au bord des routes .On va voir si les Français veulent vraiment manger Français par leur acceuil

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