Samara : sa mère fait volte-face et dénonce « l’extrême droite »

La pression communautaire a-t-elle contraint cette mère de victime à rentrer dans le rang ?
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Son prénom est sur toutes les lèvres. Samara, 13 ans, a été rouée de coups, mardi 2 avril, alors qu’elle sortait de son collège de Montpellier. Selon sa mère Hassiba, elle était traitée de « kouffar » (« mécréant », en arabe) et de « kahba » (« pute »), parce qu’elle « se maquille » et « s’habille à l’européenne ». Le calvaire de l’adolescente s’est rapidement imposé en tête des thèmes d’actualité, forçant chacun à se positionner, avec plus ou moins d’habileté.

Mal à l’aise sur le sujet, La France insoumise a botté en touche, dénonçant des investissements publics insuffisants. « En tant qu’enseignante, je peux témoigner du fait que la souffrance des élèves, des familles et des équipes éducatives vient avant tout du manque de moyens et des sous-effectifs chroniques », a ainsi louvoyé Nathalie Oziol, députée LFI de Montpellier. Encore plus inventive, Sandrine Rousseau a voulu voir dans le lynchage de Samara une agression « absolument, totalement sexiste ». Son tweet a, depuis, été complété d’une note corrective indiquant qu’à ce stade de l’enquête, le harcèlement et les violences subis par la collégienne « ne sont pas liés au sexisme, mais plutôt à des motifs religieux ».

L’habituel procès en « instrumentalisation »

La droite, elle, est restée fidèle aux déclarations de la famille de Samara et s’est contentée de pointer du doigt le poids du communautarisme et des menaces islamistes. « Il est temps de déclarer la guerre à ce totalitarisme qui s’en prend à nos enfants », a sagement tweeté Marine Le Pen.

Pourtant, c’est à ce seul camp qu’est intenté un procès en « récupération ». Le soir même de ses déclarations, Hassiba est ainsi venue sur le plateau de TPMP pour afficher sa prise de distance avec ceux qui ont été les premiers à la soutenir. « Je vais mettre juste les choses au clair, a déclaré la maman de la collégienne. Je dénonce l'instrumentalisation de la souffrance de ma fille par l'extrême droite. J’incrimine la fille qui a harcelé ma fille, pas une communauté. Faut bien le préciser. Alors, ce n’est pas la peine de nous utiliser pour salir notre religion ! »

Comment expliquer ce soudain revirement ? Est-il le fruit d’une réflexion personnelle ? Du conseil d’un avocat ? D’une demande émanant d’un parti politique ? Une chose est sûre : la dénonciation d’une prétendue « récupération » par l’extrême droite de certaines affaires est devenue chose courante. Les médias et les politiques de gauche en ont fait l’une de leurs armes rhétoriques favorites. Parfois, ce sont les victimes elles-mêmes ou leur entourage qui la reprennent à leur compte. On l’avait vu, notamment, dans l’affaire Mila : menacée de mort pour avoir osé insulter l’islam, la jeune fille avait refusé la main tendue par Éric Zemmour et dénoncé l’instrumentalisation de son malheur par ce que le prêt-a-penser nomme « extrême droite ». Plusieurs années après, la jeune femme avait exprimé ses regrets et révélé avoir été la « marionnette vivante » de personnalités proches de la Macronie. « J’ai été forcée par mon entourage et des personnes plus haut placées qui m’ont mise sous pression. »

Une pression communautaire impitoyable

Dans l’affaire Samara, les pressions sont sans doute d’une tout autre nature. Il suffit d’écouter les propos de la mère sur C8 : « Nous sommes une famille musulmane. Ma fille est pratiquante et pieuse, elle observe le mois de jeûne du ramadan et fait la prière cinq fois par jour. » Il s’agit, ni plus ni moins, d’une profession de foi islamique. « Ce message s'adresse à la communauté musulmane, analyse l’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler. Elle protège sa fille. »

Quelques heures plus tôt, en effet, Hassiba confessait ses craintes : « J’ai peur pour ma fille, maintenant. J’ai l’impression qu’il faut la garder constamment auprès de moi, j’ai peur pour elle… » La pression communautaire est-elle à ce point puissante que cette mère aura été contrainte de rentrer dans le rang ? Elle sait, bien sûr, ce qu’il advient à ceux qui prennent des libertés avec la ligne de conduite islamique. La question du voile y est centrale. Les Français se souviennent de Mennel, cette candidate voilée de l’émission The Voice qui avait subi une vague de haine après être soudainement apparue cheveux au vent. Souvenez-vous, aussi, de Rachida, cette musulmane qui, face à Éric Zemmour, en octobre 2021, avait accepté de se dévoiler quelques instants à la télévision : elle avait, aussitôt, reçu d’innombrables menaces de mort et avait dû être placée sous protection policière.

Voilà ce qu’il en coûte de rompre publiquement avec une version rigoriste de l’islam.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

128 commentaires

  1. Elle et sa fille sont menacées, c’est clair.
    Leur seule solution serait de déménager …, elle n’en a évidemment pas les moyens.
    Et l’Etat, qui devrait les protéger, leur proposer ce déménagement, s’en gardera bien. Bref, elle est coincée …

  2. Une volte-face extrêmement choquante. Bon, cette famille est désormais protégée par « sa communauté ». Non seulement Samara va sereinement continuer à prier cinq fois par jour, mais elle devra sans doute porter le voile. Ça ne devrait pas l’incommoder, dévote comme elle est.

  3. La « dite » extrême droite, c’est 11 millions de Français aux dernières élections, n’en déplaisent aux bisounours !

  4. J’ai toujours observé que la plupart des membres des ces communautés n’avaient pas souvent une rigueur dans leurs raisonnements et lignes de conduite , ils sont sujet à louvoiement là où le vent les emmène , d’ailleurs si l’on en croit ses premiers propos il est bien identifié par qui les brutalités de sa fille ont été commises , il s’agit de toute évidence de la main d’ Allah qui a frappé cette jeune fille « égarée » et non d’une quelconque affinité avec l’extrême droite.

  5. Ce revirement souligne surtout que l’état n’est plus capable de défendre ses concitoyens. Ce gouvernement affiche sa faiblesse et ceux qui ont décidé de nous mener la guerre l’ont bien compris. Dans une nation digne de ce nom, cette mère aurait été placée sous protection et les coupables ainsi que leurs meneurs auraient tremblé. Aujourd’hui, seules les victimes savent qu’elles n’ont rien à espérer, mais se doivent de se soumettre.

  6. L’avenir à long terme est terriblement compromis vu ce qui se passe à l’heure actuelle et qui ne fera que s’accentuer avec le temps. Résultat de la politique migratoire de tous les gouvernements depuis des dizaines d’années. Pauvre France !

  7. Aucune liberté en islamie . Ils obéissent ou ils meurent. Pas beau l’avenir de la France avec la macronie qui leur lèche les bottes pour concurrencer la NUPES dont celles du Qatar et de l’Arabie saoudite?!

  8. On ne peut exclure quelques « avantages » accordés à cette « maman » pour la convaincre de lire son petit passage fielleux contre le RN lors de son passage chez Hanouna !

  9. bizarre que d’un coup elle est pratiquante 5 fois par jour en s’habillant à l’européenne, cette mère qui protège sa fille est manipulée par son quartier et on comprend qu’elle soit en « panique », mais de là à aller chercher l’extrême droite, comme disait ma grand-mère, « il ne faudrait pas me pousser dans les orties ».

  10. « Voilà ce qu’il en coûte de rompre publiquement avec une version rigoriste de l’islam. » Voilà ce qu’il en coûte de rompre publiquement avec l’islam.

  11. Si ma fille avait été tabassée je n’aurais pas le courage ni l’envie deux jours après d’aller bavasser sur un plateau télé.
    Aucune confiance et chacun son fardeau.

  12. On a beau être dans la compassion vis-à-vis d’une douleur de cette sorte – voir son enfant battu – mais la pudeur devrait au moins éloigner les victimes ou parents de victimes des plateaux de télévision. Ce n’est pas ainsi que les choses se règlent. Il y a le temps de la justice même si celle-ci est imparfaite. On voit bien d’où vient le vent. La peur s’installe, la bien-pensance s’inscrit sur la stèle de nos renoncements. Le mur est devant nous, cela fait bien longtemps, et rien ne freine l’attirance morbide pour le « Suicide français ». Sans le savoir, cette mère joue le jeu de ceux qui nous y mènent.

  13. Il est évident que ces actes barbares au dela de ce que l’on peut imaginer pour des « enfants » de 13 ou 14 ans sont instrumentalisés par la droite la plus extrême et que la religion de paix et d amour n’y a rien à voir.

    • Tout à fait, d’ailleurs une éclipse totale est prévue dans 6 mois et à mon avis l’ultra droite n’y est pas pour rien !

  14. La déclaration que la mère de Samara a faite chez Cyril Hanouna a été lue… on peut imaginer que cela ne vient pas d’elle. Cette famille est musulmane et d’ici quelques semaines, quand l’affaire se sera tassée, elle va subir (si ce n’est déjà fait) des pressions énormes pressions de leur communauté religieuse (une autre forme de harcèlement?). J’ai suivi l’intervention de la maman sur CNews / Europe 1 et c’est le jour et la nuit avec sa toute dernière déclaration sur le plateau de C8. Mais c’est trop gros: la maman explique que Samara se teint les cheveux, est coquette, se maquille; je l’imagine mal emmener son tapis de prière au collège – puisqu’elle prierait « cinq fois par jour ». C’est tellement gros que c’est finalement cette dernière déclaration qui fait foi (sans mauvais jeu de mots) et qui raye d’un trait de plume tout ce qui a été dit avant. Mais personne – sous-entendu les médias autre que CNews – ne creuse cette incohérence frappante car ça les arrange: il ne faut pas fâcher la communauté musulmane.

  15. Si cette maman ne veut pas que sa fille agressée soit défendue par « l’extrême droite » (comme ils disent) sous prétexte de récupération politique, alors qu’elle règle seule son problème avec ses frères musulmans radicalisés

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