Samuel Lafont : « Ligue du LOL, vu leur nombre et la durée, ces journalistes se protégeaient entre eux ou étaient protégés »
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Samuel Lafont revient au micro de Boulevard Voltaire sur l'affaire de la Ligue du LOL. "En les écartant, ces journaux de gauche cherchent à se protéger. Mais cette affaire pose la question de la définition même du journalisme, si les individus concernés se livraient à ces harcèlements pendant leur temps de travail."
L’information commence à dater un peu, mais les conséquences de la Ligue du LOL sont encore en train d’avoir des répercussions. Plusieurs journalistes, dont Vincent Glad, Alexandre Hervaud et d’autres, ont été mis à pied à titre conservatoire. Que retenez-vous de cette affaire qui aurait pu n'être qu’une affaire du microcosme parisien ?
Je pense qu’il ne faut surtout pas se tromper sur le fond réel de cette affaire. Elle concerne, en réalité, des journalistes qui, pour la plupart, travaillent dans des médias qui passent leur temps à donner des leçons. Ils sont assez moralisateurs envers les Français. Et là, ils sont pris la main dans le sac, en train de se servir de leur poste de journalistes pour insulter les gens.
Il faudrait, en effet, regarder dans le détail à quelles heures ces gens, dont le métier est de trouver et de diffuser de l’information, ont tweeté. Vincent Glad, par exemple, a nié avoir tenu le compte "Fous la merde" pour, ensuite, expliquer l’avoir tenu au moins en partie. Il l’a peut-être fait pendant ses heures de boulot.
On verra ce qu’en disent les tribunaux, mais on peut se demander quel est le rapport entre leur activité professionnelle et leur activité de harceleur sur Twitter.
Étant donné la réaction des rédactions qui les employaient - mise à pied conservatoire, rupture de partenariat et rupture de contrat de piges -, ne peut-on pas considérer que le ménage a été fait?
Peut-être que le ménage a été fait, mais c’est surtout pour protéger les rédactions. Les journaux se protègent eux-mêmes parce qu’ils n’ont pas envie d’être éclaboussés davantage. Je ne sais pas si les journaux ou d’autres personnes des journaux étaient au courant, mais en tout cas, aujourd’hui, ils veulent certainement se protéger.
C’est, d’ailleurs, amusant de voir que ce n’est pas Le Figaro, Boulevard Voltaire, Valeurs actuelles ou Damoclès qui sont accusés d’avoir des journalistes dans leur rang qui harcèlent les gens sur Internet. Ce sont essentiellement des journaux de gauche qui passent leur temps à faire la morale aux Français et, en plus, qui sont hautement subventionnés, comme Libération, par exemple. Ils vivent donc de l’argent des impôts des Français et les journalistes qu’ils embauchent passent une partie de leur temps, et peut-être une partie de leur temps de travail, à harceler les gens.
Comment expliquer qu’une telle affaire ait mis autant de temps à sortir ?
Comment expliquez-vous que ces journaux se targuent d’être inclusifs et pro-féministes alors qu’ils emploient des journalistes qui ne sont visiblement pas sur cette ligne de conduite ?
Les journalistes étaient plus que cinq ou six sur le groupe Facebook "Ligue du LOL".Les journalistes se sont forcément protégés les uns les autres, sinon ils auraient pu sortir l’information avant.
Cette affaire illustre bien ce que sont devenus les médias aujourd’hui. Fin janvier, une étude montrait que la confiance envers les médias en général était au plus bas en France. Les enquêtes d’articles de fond ont une qualité très basse pour les médias dominants, notamment subventionnés. Les Français ont l’impression qu’on leur fait la morale, qu’on les méprise et qu’il n’apprennent plus grand-chose dans ces médias.
Certains articles intéressants dans la presse anglo-saxonne remettent en cause le fonctionnement et le modèle économique du système médiatique actuel.
J’ai l’impression que certains journaux ont choisi de courir après Twitter pour publier en masse énormément d’articles, avec très peu de recherche. Ils sont basés sur la pub. Ils font souvent semblant d’être impartiaux alors que tout le monde sait qu’ils le sont. Ce n’est pas cela qu’il faut pour la suite du journalisme. Il vaudrait peut-être mieux qu’ils assument leur partialité, mais qu’ils l’assument vraiment et qu’ils vivent de l’argent de l’achat de leur contenu par les Français. Au lieu de cela, des subventions sont attribuées à de la presse qui n’est plus lue par les Français.
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