Sandrine Rousseau et d’autres crachent sur la France du rugby : bête et logique

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La cérémonie d'ouverture relatée par Clémence de Longraye a réussi ce tour de force d'échapper aux délires wokistes et de saisir finement la France du rugby, celle du village, du pain, du vélo, magnifiquement incarnée par Jean Dujardin. (Pour ceux qui douteraient encore de la justesse de la vision, lisez les témoignages de Pierre Gardeil, fils de boulanger pour qui, comme tout jeune de la région d'Agen des années 50, le dimanche était sacré, avec messe le matin et match du SUA l'après-midi au stade Armandie, qu'on allait voir « à bicyclette ».) Alors, oui, une France pas très abaya ni start-up nation.

Et elle a donc aussi laissé plus qu'entrevoir les ruptures françaises qu'elle tentait de colmater, comme toute cérémonie de ce genre. D'abord avec un président de la République copieusement sifflé. Ensuite avec ces réactions indignées de certaines personnalités de gauche, dégoûtées par cette France rance, pétainiste, zemmourienne, raciste, celle du village et des années 50. Évidemment, Sandrine Rousseau s'est encore fait remarquer sur X (ex-Twitter) :

Et même un certain Pierre Charbonnier, normalien, philosophe et professeur à Sciences Po, y est allé de son aigreur en parlant de « racisme subliminal », dans un tweet depuis effacé... Hasard : le même ne voit qu'une « psychose vestimentaire » dans l'interdiction de l'abaya par le ministre Attal. Et là, le tweet n'est pas effacé...

On relèvera tout de même la bêtise et l'inculture de ces réactions, incapables de percevoir ne serait-ce que la nostalgie assumée, le jeu de références (Pagnol, Belmondo, etc.) et le second degré évident de ce village rugby porté par Jean Dujardin, dont la marque de fabrique est justement le second degré. Un art bien français de la citation souriante qui a totalement échappé à nos prestigieux universitaires...

Pour apprécier cette cérémonie d'ouverture, il suffisait pourtant d'avoir un peu vécu dans une ville moyenne du Sud-Ouest (Agen, Béziers, etc.), cette France périphérique que la gauche ne regarde même pas avec l'empathie qu'elle aurait pour une réserve d'Indiens. Encore faut-il avoir aussi de la mémoire, et c'est bien le drame de cette France Sandrine Rousseau, dont l'an I se situe quelque part dans une banlieue française dans les années 2000 et qui ne jure plus que par Médine.

Quant à nos intellectuels wokistes qui n'ont pas perçu la finesse de cette cérémonie qui a parfaitement saisi l'âme du rugby, il faut leur conseiller les textes d'un autre philosophe agenais, ami de Pierre Gardeil et, comme lui, amateur de rugby : Michel Serres. Et d'abord cette petite leçon sur le ballon ovale. On imagine d'ici la philosophie et même la théologie qu'un Gardeil ou un Michel Serres aurait tirées de cette cérémonie : ce pain en forme de ballon qui passe de main en main et qui fait l'équipe - ou la communion.

Nous sommes arrivés à l'heure de la béance des fractures françaises, qu'un improbable vernis-verbiage (vivre ensemble, diversité, etc.) tentait de nous masquer : abaya, rugby (liste non exhaustive) : tels sont, aujourd'hui, les marqueurs du nouveau clivage. Pour ne pas dire frontière.

Les guerres civiles françaises du passé furent terribles, entre catholiques et huguenots, révolutionnaires et royalistes, pétainistes et résistants. Et pourtant, elles finirent toujours par être résorbées et surmontées, et assez rapidement. D'abord par le génie de l'homme providentiel qui imposa la réconciliation ou le dépassement (Henri IV, Napoléon, de Gaulle). Ensuite, et peut-être surtout, parce qu'elles étaient précisément des guerres civiles, des guerres entre Français, qui traversaient des villages, des communautés, des familles, mais qui partageaient tous la même langue et la même culture. Le même destin. Le travail du premier était grandement facilité par l'horizon transcendant du second, ce vieux truc sur lequel crachent aujourd'hui Sandrine Rousseau et ses épigones : la patrie, cette France qui était la mère de tous. Or, face aux ruptures culturelles actuelles, d'une tout autre ampleur, nous n'avons plus ni l'un ni l'autre. Et ce n'est pas un match de rugby ni une Coupe du monde qui y pourvoiront. La réaction de Sandrine Rousseau a eu ce seul grand mérite : nous ramener au réel.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 10/09/2023 à 15:07.
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Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

63 commentaires

  1. La « nymphe-des-bobos-écolos » twitte une énième connerie : « J’ai honte. Notre France ce n’est pas une série de clichés empilés. »

    Et bien moi, j’ai honte de quelques uns des « élus du peuple » qui squattent dans les ors de la FRANCE ! … Elle en est la quintessence absolue de ce que peut être « la bêtise humaine incarnée » ! … Elle déverse tellement de conneries à la minute qu’elle doit s’entraîner devant son « déconstruit » pour assurer ses prestations ! …

    • Il doit être plus que déconstruit le pauvre homme, mais laminé, écrasé, dévitalisé, intellectuellement compressé, paralysé.

  2. Quelle belle cérémonie ce fut ! C’est cette France là qu’on aime, belle, confiante et généreuse, n’en déplaise à Sandrine Rousseau et ses amis islamo-gauchistes.

  3. La France de la Soule qui se pratiquait dans le sud et ancêtre du rugby . Les anglais ont créé des règles strictes à ce sport de combattants qui pouvait vite se transformer en pugilat. Lire ou relire le livre  » les marcassins  » qui relate très bien l’esprit du Rugby tel qu’il se pratiquait dans les provinces du sud . Sud ouest . Cela devrait plaire à Sandrine! Les affreux chauvins. Chauvin c’est une qualité pour moi !

  4. Même si je comprends la ferveur de beaucoup qui voient dans les critiques d’une gauche hors-sol la fracture entre deux France, je reste très prudent quant aux suites et au réveil des Français. J’ai trop connu ces veilles enflammées d’avant match, où la fanfaronnade tenait lieu de cohésion se transformer après défaite en une mauvaise-foi ridicule niant d’avoir seulement vu le match. Alors trop peu pour moi. J’attends avec impatiente les prochaines élections pour savoir si enfin les Français ont envi que leur France redevienne cette nation prospère, travailleuse, solidaire, sérieuse mais joueuse que le monde nous enviait et que je voudrai que mes descendants connaissent.

  5. Que répondre à tous ces détracteurs : si notre France , celle que les français aiment et voudraient retrouver , sans barbus , voiles , violences , etc leur déplait ils sont libres d’emmener tout ce beau monde qui la déteste aussi et d’aller vivre là ou leurs coutumes et lois barbares sont de mises . Ici nous n’en voulons pas , nous voulons à nouveau bien vivre , circuler sans danger d’agressions , manger nos bons produits du terroir , j’invites donc tout ce beau monde à dégager et surtout arrêter de nous emmerder et de vouloir changer ce qui a fait la gloire de ce pays et que tant de monde nous enviait .

  6. Merci mille fois aux organisateurs de cette cérémonie d’ouverture, à Clémence de Longraye et à l’auteur de cet article.
    Originaire des pays d’Ovalie et octogénaire, je ne me suis rarement senti aussi proche, humainement et sportivement d’une cérémonie de ce genre.
    Compliments et « Allez, les Petits » !

  7. Sandrine Rousseau, c’est le racisme sans queue, ni tête et à l’envers. Mais c’est justement ce qui fait mal au corps social. J’espère qu’un jour, elle sera jugée pour cela et condamnée.

  8. Après avoir vu la cérémonie d’ouverture, j’étais content de voir que ces tableaux représentaient la France qu’on aime.
    Sandrine Rousseau préfère sans doute la France actuelle ouverte à la misère du monde avec son cortège de crimes, de délinquance en tout genre, d’islamisation forcée et de délires wokistes.
    A chaun sa France.
    Moi j’ai choisi (quitte à passer pour un plouc de province….)

    • Peut-être que sans vous en rendre compte, tout cela à changé « à bas bruit ». Mais attendons les prochaines élections…

    • Bonjour Clofer,
      Ce n’est pas seulement un malheur !
      C’est aussi un problème politique sans espoir de solution à court terme.
      Depuis le Front populaire de 36, qui fut surtout un moyen démago-socialiste pour garder les mains libres et préparer 1939-45 de la façon brillante que l’on sait, jusqu’à la présidence de F. Hollande, les socialistes n’ont jamais cessé de se tromper eux-mêmes en trompant tout le monde.
      Depuis l’élection de Sarkozy à la présidence en 2007, nous pouvons dire rigoureusement la même chose des « Républicains ».
      Or, ces deux partis, plus quelques autres faux-nez tous moribonds quantitativement, disposent néanmoins du pouvoir exorbitant de fausser toutes les élections du pays, et pas seulement celles du Sud-Ouest !
      Ils détiennent ce pouvoir grâce au soutien financier et médiatique des forces mondialistes qui assurent ainsi, par la division populaire qu’elles génèrent, leur mainmise sur les restes de ce pays.
      Effectivement, Clofer, en dépit des succès de notre rugby national, nous sommes mal !

    • Election présidentielle 2022 : Auterive Haute-Garonne approximativement 10000 habitants : Marine Le Pen en tête avec plus de 51 %. Vous voyez, tout change !

  9. j’ai honte de certains de mes concitoyens quand je les entend hurler leur détestation de notre pays et de ses traditions.
    Je n’ai qu’un seul désir : qu’ils se taisent enfin ou abordent, s’ils en sont capables, les sujets auxquels nous sommes tous confrontés et pour lesquels on n’en est toujours qu’à palabrer.

  10. Que Sandrine se rassure, on ne veut pas vivre dans sa « France ». On voudrait tellement retrouver la notre, 20-30 ans en arrière ..

    • 20 ou 30 ans en arrière ce n’est pas suffisant ! La France a commencé à changer avec la guerre d’Algérie et après 1968, insidieusement, trop lentement peut-être car on n’a rien vu venir jusqu’en 1981, ensuite les choses se sont emballées, le train à vapeur a laissé place au TGV, auquel on a accroché les wagons de l’Europe, le tout conduit sans pilote mais guidé depuis Strasbourg.
      Ceux qui n’ont pas connu cette « douce France » n’auront vu que des clichés ringards, les autres, j’aime à croire que tout comme moi, un brin de nostalgie leur aura tiré la larme à l’œil !

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