[SANTÉ] Doit-on redouter une nouvelle épidémie venue du Japon ?

Japon

Depuis quelques semaines, le Japon est confronté à une augmentation des infections à base de streptocoque du groupe A entraînant parfois des chocs toxiques pouvant donner la mort. Il n'en fallait pas plus pour que de nombreux médias titrent qu'une « bactérie mangeuse de chair » sévissait au Japon et risquait de nous entraîner vers une situation proche de celle du Covid, avec mesures sanitaires renforcées et, pourquoi pas, un nouveau confinement. En France, aussi, nous avons régulièrement à faire face à de petites épidémies de streptocoque, particulièrement chez les enfants, comme fin 2022, ce qui fut pour Santé publique France l'occasion de faire une mise au point sur les différentes données épidémiologiques et de rappeler des conseils de prévention et de traitement.

Une bactérie connue depuis fort longtemps

Cette bactérie, le streptocoque A, est connue depuis fort longtemps. De nombreuses personnes en sont porteuses et, généralement, elle ne provoque que des affections facilement traitables et sans grande gravité. Cependant, chez certains sujets particulièrement sensibles, en l'absence de traitement adapté, cette bactérie peut provoquer des complications au niveau articulaire, cardiaque, rénal ou pulmonaire, ainsi qu'au niveau cutané, ou des tissus mous, où elle peut provoquer des nécroses, d'où son nom de « mangeuse de chair ». Comme avec tout état infectieux, on peut aussi, parfois, observer un développement foudroyant de l'infection avec un état de choc pouvant aboutir à la mort.

L'infection à streptocoque débute très souvent par une angine ou parfois par une infection cutanée qui, non traitées, peuvent évoluer vers une scarlatine, voire vers un rhumatisme articulaire aigu avec atteinte rénale et cardiaque. Heureusement, nous avons des moyens efficaces de lutte contre cette bactérie avec les antibiotiques, dont le plus utilisé, dans ce cas-là, est un dérivé de la pénicilline : l’amoxicilline. Mais on peut également utiliser d'autres antibiotiques, comme les macrolides ou les céphalosporines. Nous ne sommes donc pas démunis face au streptocoque, comme nous le fûmes face au coronavirus.

Ce germe se transmet essentiellement par les postillons ou les contacts physiques et il est recommandé, en cas de suspicion d'infection par le streptocoque, d'éviter les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l'ibuprofène ou le kétoprofène qui peuvent favoriser la diffusion de l'infection en l'absence d'antibiothérapie,.

L'augmentation du nombre de cas chez les enfants, l'hiver dernier, est due, pour certains médecins, au fait que les enfants, au cours de ces derniers mois, n'ont pas été autant qu’avant en contact avec les souches de bactéries qui circulent habituellement, à cause des mesures barrières qui avaient été prises pour le Covid. Mais il est possible, aussi, qu'afin d'éviter une utilisation abusive des antibiotiques, les médecins privilégient l'hypothèse virale lors des angines, sans faire de contrôle biologique pour confirmer ou non la présence du streptocoque et, donc, négligent l'emploi d'un antibiotique pour éviter toute complication.

L'hypothèse d'une nouvelle pandémie écartée

Certains titres de presse ont pu faire penser qu’on était peut-être en présence d’un nouveau début de pandémie, comme pour le Covid, mais il n’en est rien. Le Covid-19 était dû à un virus que nous ne connaissions pas. C'était une nouvelle maladie pour laquelle nous n'avions pas de traitement spécifique et dont nous ignorions tout, alors que le streptocoque A est connu depuis longtemps, les traitements existent, et il est bien moins contagieux que le coronavirus.

Il ne faut pas, pour autant, négliger les précautions élémentaires, comme pour toute maladie infectieuse, entre autres le lavage fréquent des mains.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 05/04/2024 à 23:11.
Dr. Jacques Michel Lacroix
Dr. Jacques Michel Lacroix
Médecin - Médecin urgentiste et généraliste

Vos commentaires

16 commentaires

  1. Personnellement, je redoute beaucoup plus le lavage de cerveau et l’endoctrinement que nous vivons.

  2. Peut-être faudrait il cher collègue écrire ce qu’est une angine bactérienne: douleur pharyngée avec impossibilité de déglutir amygdales très gonflées rouges, adénopathies du cou, fièvre élevée durant plus de 3 jours et absence de toux, ce dernier élément est important pour faire le diagnostic différentiel avec une affection virale, anodine.

  3. Manquait plus que ça. Nous avons déjà la bactérie mangeuse d’argent, communément appelée macronite aiguë, nul besoin de ce nouveau fléau.

  4. Ecoutez le Professeur Peronne qui met en garde sur l’OMS car ils comptent donner tout pouvoir à son directeur moyeznnant un salaire énorme, lequel pourra même sans mort, déclarer une pandémie. Attention aux bactéries, en mai dernier j’ai pris lors d’une opération deux bactéries dont une très dangereuse. J’ai eu un traitement de 12 semaines à 2300 mg d’antibiotiques par jour. La bactérie est soignée mais j’ai une insuffisance cardiaque et cette opération en colonne vertébrale me fait toujours souffrir. Ma santé est gravement dégradée.

  5. La peur ! voilà le pivot de toutes politiques quand rien ne va dans le pays . Machiavel a dit : » Gouverner c’est faire croire » .

  6. Encore la peur pour domestiquer le peuple …les recettes n’auraient elles pas été suffisantes pour le Covid ? Non à un confinement et pas de japonais à Paris .

  7. Si l’hypothèse d’une nouvelle pandémie est écartée c’est qu’il existe bel et bien…on a l’habitude.

  8. Et comme par hasard, il y a, entre autres, une pénurie d’Amoxicilline ! Tout est bien ficelé !

  9. Tout existe, je viens de recevoir ce matin un mail de la DGS (direction générale de la santé) signalant une reprise de la rougeole, et de surveiller les enfants, en définitive, la vie continue comme de tout temps.

    • La recrudescence des rougeoles est due au fait que beaucoup de parents refusent de faire vacciner leurs enfants.

  10. Arrêtez de pointer ces pays à chaque petit virus . Il y a recrudescence de syphilis , galle et autres maladies dont personne n’ose parler pour ne pas dévoiler leur origine . Quand au covid personne n’a pu prouver d’ou venait vraiment ce virus , le pangolin a bon dos dans cette affaire .

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