[SANTÉ] Dramatique accident de car scolaire : tous drogués ?
Presque deux ans après l’accident de Pierre Palmade, celui du car scolaire qui a causé jeudi dernier la mort d'une lycéenne et blessé 20 élèves près de Châteaudun a ravivé la question de la conduite sous l'empire de drogues. En effet, les analyses sanguines du chauffeur de 26 ans ont confirmé la positivité du test salivaire au cannabis. Mais contrairement à l’alcool, dont le taux sanguin exprime, au moins légalement, l’aptitude à la conduite, l’extrême sensibilité des tests au THC les rend positifs plusieurs jours après la consommation, à un moment où il est raisonnable de penser que ses effets sur la conduite sont devenus négligeables. C’est égal, en cas de positivité, les conséquences pénales et administratives sont lourdes, au point parfois d’en perdre son emploi, ce qui explique probablement une partie des refus d’obtempérer et des conduites sans permis.
Un million d'usagers du cannabis
Avec un million d’usagers quotidiens de cannabis (de 11 à 75 ans) et cinq millions d’occasionnels, la France se situe toujours en tête du classement européen. Il serait donc intéressant de demander aux partisans de la légalisation du cannabis comment ils la rendraient compatible avec les dépistages. Mais on a la réponse, sur toutes les ondes bien-pensantes : « Au quotidien, prenez les transports en commun. » Même les cars scolaires ?
Vous aurez remarqué que, selon le fait divers du jour, la cause première des accidents mortels est la vitesse le lundi, l’alcool le mardi, la drogue le mercredi, en attendant qu’en fin de semaine, on les attribue bientôt au réchauffement climatique. En réalité, la majorité des accidents sont multifactoriels : il y faut une addition de dysfonctionnements mineurs pour atteindre la masse critique où la situation n’est plus rattrapable. Alors avec l’alcool et le cannabis qui plongent dans une douce torpeur et la cocaïne qui fait croire au consommateur qu’il est l’égal de Max Verstappen [quadruple champion du monde de Formule 1, NDLR], en avons-nous fini ? Que nenni !
Des Français sous psychotropes aussi
Parce qu’il faut ajouter à cela 6 % de consommateurs d’antidépresseurs (Prozac®, Séroplex®...) - deuxième place du podium européen, derrière l’Espagne - et des millions de consommateurs d’hypnotiques ou tranquillisants de la catégorie des benzodiazépines (Xanax®, Lexomil®, Temesta®, Lysanxia®), dont les demi-vies atteignent plus d’une dizaine d’heures, provoquant eux aussi somnolence et baisse de l’attention et de la réactivité. Au total, plus d’un tiers des Français âgés de 15 à 85 ans déclarent avoir pris des psychotropes au moins une fois dans leur vie, avec une prévalence de 18 % au cours des douze derniers mois.
Autant dire que sans les mettre sur le même plan, entre les intérêts des narcotrafiquants et ceux de Big Pharma, nous avons peu de chance de ne croiser sur la route que des conducteurs en pleine possession de leurs moyens.
Ce grave problème ne pouvait pas laisser en repos le génie inventif de nos écologistes. C’est ainsi qu’Éric Piolle, maire de Grenoble, vient de proposer de « faire des tests salivaires, capillaires et d’urine à l’Assemblée et au Sénat, auprès des ministres, des élus et des personnels politiques. De façon anonyme, pour ne cibler aucune personne », parce que l’objectif serait seulement de « montrer que cela touche toutes les strates de la société ». Sacré réchauffement climatique : voici que les champignons qui rendent toc-toc poussent même dans le Dauphiné...
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8 commentaires
Parce qu’à Grenoble, la conduite des cars scolaires est assurée par des ministres ? On veut savoir lesquels ?
Pourquoi faire des tests anonymes ?? Les élus sont redevables devant leurs electeurs…question pourquoi pour laver les sols d’une école il est nécessaire de présenter un extrait de casier judiciaire alors que ceux qui décident et votent les lois cela n’est pas OBLIGATOIRE ?
C’est terrible! Les chauffeurs sous canabis sont des jeunes,et on vient de baisser encore l’âge du permis..je connais des patrons d’entreprise de transport marchandises et personnes,ils embauchent des gens retraités.. ça leur fait un complément de retraite,souvent ils ont passé leur permis au service militaire donc il y a plus de 40 ans,ils ont le respect du matériel et des clients,il ne connaissent pas le canabis,et avec les anti démarrages alcool..pas de soucis si tente que…
En Nouvelle-Calédonie aussi des « herbes » de toutes sortes font des ravages. Si bien que les contrôles alcool et drogues sont fréquents dans les mines et leurs sous-traitants. Sur certains sites, le test est systématique à l’entrée. Sur d’autres, ils sont inopinés. Sur un doute, j’en ai un jour déclenché un. En cas de résultat positif, la personne est renvoyée sur le champ et sans recours possible elle perd son emploi.
Dans l’aérien les tests alcoolique et drogues sont courant pour le personnel navigant.
Tests surprise fait par l’administration ou bien par l’employeur via un laboratoire mandaté pour cela.
Et cela est une norme dans pas mal de pays
Dans le secteur aérien commercial c’est avant chaque vol
Je voudrai que l’on m’explique qu’un consommateur de stupéfiants puisse être embauché dans une entreprise de transports à fortiori dans un service de transports scolaires ou de passagers sans qu’aucun contrôle soit effectué lors de son embauche , pour le cas de Châteaudun ce chauffeur n’était pas , je présume, à son premier « joint ».
Et on veut empêcher les » vieux « de conduire…