[SANTE ET POLITIQUE] Pénurie de médecins : ce n’est que le début des problèmes
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Dans la matinale de 9 heures, sur CNews, le 5 juin, Pascal Praud poussait un coup de gueule à propos des études médicales, estimant, alors que nous manquons de médecin en France, qu'on limite le nombre de candidats aux études médicales par une sévère sélection en obligeant certains à partir faire leurs études à l'étranger, à Bucarest à Madrid, en Belgique ou au Canada, ou à faire d'abord des études d'infirmier pour pouvoir ensuite s'intégrer dans le cursus des études médicales.
«Médecine : on ne redouble plus !» : l'édito de @PascalPraud dans #HDPros pic.twitter.com/jWlde7e08B
— CNEWS (@CNEWS) June 5, 2024
La fuite des cerveaux
Par ailleurs, le député LR Yannick Neuder, qui est à l'origine d'une proposition de loi déposée fin 2023 visant à augmenter le nombre de médecins en France, organisait, le mardi 4 juin, un colloque sur la fuite des étudiants en santé vers l'étranger. En effet, chaque année, plusieurs centaines de jeunes, qui n'ont échoué que d'extrême justesse à la sélection très rigoureuse imposée par les universités françaises, quittent la France. Et la suppression du numerus clausus, qui n'a fait que repousser un peu plus loin la sélection des étudiants, n'a permis de former que 13 % d'étudiants en plus.
Actuellement, après le bac, pour accéder aux études médicales, deux voies sont possibles : le parcours spécifique accès santé, appelé PASS, ou une licence avec option accès santé appelée LAS. 37 universités proposent un cursus de médecine ; cependant, l'ensemble des universités ne proposent pas forcément ces deux parcours pour accéder à ces études. Ensuite, l'admission en médecine s'effectue selon les résultats obtenus à l'issue du PASS ou de la Las et des places disponibles en 2e année. Pour les étudiants admis, le premier cycle, qui concerne les 2e et 3e années, correspond à des connaissances scientifiques de base, et le deuxième cycle, de la 4e à la 6e année, est orienté vers une formation médicale axée sur la pathologie et la thérapeutique, avec une formation pratique dans les hôpitaux ; le troisième cycle, enfin, ouvert après un concours, permet en fonction du classement de choisir une spécialité parmi celles que propose l'université (actuellement 13 en chirurgie et 30 en médecine).
Le nombre de places ouvertes, chaque année, varie fortement en fonction des spécialités. Ce cycle dure de 3 à 6 ans, et après avoir validé ce stage et passé sa thèse, l'étudiant obtient enfin son diplôme d'État de docteur en médecine et sa spécialité choisie. Il s'agit donc là d'un long parcours qui permet de former des praticiens aux têtes bien pleines et, espérons-le, bien faites, car hélas, tout ne s'acquiert pas à l'université et la pratique est indispensable à la mise en œuvre de toutes les données apprises.
La durée totale des études varie d'un pays à l'autre, sans pour autant altérer la qualité de l'enseignement, et tous les diplômes européens sont placés sur un pied d'égalité. Cependant, l'accès aux études médicales étant plus ou moins difficile, selon le pays choisi, cela incite parfois certains étudiants français à partir faire leurs études à l'étranger, mais encore faut-il pouvoir faire face, financièrement, à cet éloignement, et ceux qui n'ont pas la chance d'avoir une famille capable d'assurer cette dépense ne pourront pas bénéficier de cette « facilité ».
Une sélection au portefeuille ?
Même en France, pour s'assurer les meilleures chances de réussite dans le premier cycle des études, il est souvent nécessaire d'avoir recours à des écoles payantes pour « bachoter » les examens, ce qui n'est pas à la portée de toutes les bourses. Il ne faudra pas s'étonner, alors, si seulement un peu moins de 10 % des étudiants en médecine sont issus de famille d'ouvriers, de petits artisans ou petit commerçants. Cette sélection trop rigoureuse à l'entrée et le coût que représentent les études de médecine en France ne vont sûrement pas permettre de résoudre le problème des déserts médicaux et du manque de médecin en général, avec toutes les conséquences que cela implique pour la population. Nous ne sommes qu'au début de ces problèmes qui ne devraient, hélas, que s'aggraver dans les années à venir.
24 commentaires
rien de neuf ! on avait eu le N C et en s installant après avoir fait toutes les démarches administratives et adhéré à un Syndicat Professionnel , le Dr Fradin nous avait annoncé / « Dans trente ans il va y avoir un grave problème de nombre de médecins « ! on était début1980, Poniatovsky avait baissé d office le tarif du Z des Radiologues de VINGT-CINQ % !!
la logique du « avec moins de médecins…..
moins de malades à prendre en charge faisait l unanimité à Droite comme à Gauche par la suite !!
je rendrais hommage à Benoit Hamon qui lui ,de Gauche sans nuance , a liberé l indépendant dont le médecin de la CAUTION SUR SES BIENS PERSONNELS. en cas de faillite ! Merci et avec considération !! on peut faire faillite pour le bonheur des groupes financiers qui tiennent le corps médical par les ….,,, cordons de leur action en bourse
« former des praticiens aux têtes bien pleines et, espérons-le, bien faites ». Cela n’a jamais été la préoccupation dominante des formateurs. Depuis toujours, l’étudiant devait ingurgiter un maximum de connaissances dans un minimum de temps, le tri étant laissé au libre arbitre du forçat, ensuite lâché dans le monde sans période de remise en ordre. C’était du tri sur le tas. Et ça ne s’est pas amélioré après moult réformes successives, toutes concoctées par des énarques.
« Autrefois »… les diplômes étrangers n’étaient pas valables en France, il fallait repasser des examens pour les valider et pouvoir exercer. Mais en ce temps là… Les études médicales étaient dans les meilleures…Et il fallait beaucoup de travail pour obtenir sa thèse. On ne passait pas son temps à taper sur un ordinateur pour établir un diagnostic et prescrire un traitement. Les nouvelles technologies devraient aider mais non remplacer. Mais c’est comme ça quand on a transformé les humains en robots.
Il serait intéressant de savoir qui décide de la formation des médecins. Si ce ne sont que des politiques ou des médecins n’ayant jamais exercé, on peut s’attendre au pire, surtout quand on sait que ce sont ces derniers, par exemple, qui ont interdit aux médecins de soigner les malades atteint du Covid. Les politiques ont trop tendance à s’occuper de choses qui ne les regardent pas, notamment en ne décidant que d’une manière comptable et non humaine.
Merci Macron ! Ministre avec Touraine, ils avaient établi un guide d’environ 70 pages pour obliger les soignants à réduire le coût des soins. Je me souviens, entre autre, qu’ils obligeaient les chirurgiens à opérer les genoux, par exemple, en ambulatoire. Mais il est vrai que ces gens là ont des médecins particuliers, 24 h sur 24 même en vacances, à côté d’eux, payés par le con-tribuable. Le plouc qui habite loin de tout service hospitalier ou autre service de soin, n’a qu’à se débrouiller. Et si c’est trop pénible de se débrouiller tout seul, qu’il demande donc l’euthanasie.
Merci qui, merci Macron.