[SANTE ET POLITIQUE ] Quels programmes pour les candidats aux législatives ?

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­Jean Kast évoquait, récemment, ce généraliste du Calvados qui découvrait avec effarement que depuis trente ans, il apportait ses soins consciencieux à un nid de vipères fascistes : 38 % de votes RN à Saint-Martin-des-Besaces ! Apparemment, les Black Blocs, les voyous de Sainte-Soline et l’antisémitisme tranquille de la gauche gênent moins le morticole que les boucles blondes de Marine et Marion...

Cela dit, et même s’il n’engagent généralement que ceux y croient, c’est l’occasion de se pencher sur les programmes santé affichés par les partis en présence.

Ensemble : service minimum

Pour celui au pouvoir, c’est mou du genou et service minimum. Car on voit mal comment promettre raisonnablement « à chaque Français d’avoir dès cet été un médecin de garde à moins de 30 minutes du domicile ». Ensemble accélèrera les transferts de tâches médicales à des paramédicaux, ce qui ne laissera aux médecins que les cas plus longs et difficiles, mais pour le même prix. Le parti offrirait aussi une mutuelle publique à 1 euro par jour pour les trois millions de Français qui n’en ont pas. On a une petite idée de qui paiera la différence entre cet euro et le vrai prix, mais ce n’est pas précisé. Un lourd clin d’œil à la clientèle féminine en développant « les consultations d'accompagnement de la ménopause, de l’infertilité et la prise en charge de l’endométriose ». Enfin, en prime, une annonce choc : le remboursement intégral des fauteuils roulants, électriques et manuels ! Reste à espérer que tous les bureaux de vote soient bien accessibles aux handicapés...

RN : supprimer les ARS ?

C’est un peu mieux pour le RN, qui promet d’abord une revalorisation des salaires des personnels soignants : personne ne sera contre. Mais, aussi, de « supprimer les agences régionales de santé » qui, il est vrai, ont totalement pataugé lors du Covid, imposant le transfert de patients dans des hôpitaux à des centaines de kilomètres alors que les cliniques voisines leur avaient réservé des lits à 500 mètres. Car pour les fonctionnaires, privé égale cupide. Par temps calme, l’essentiel du travail des ARS consiste plutôt à tenir les libéraux en laisse courte et à interdire l’acquisition d’équipements lourds par les cliniques privées, histoires d’obliger les patients à préférer l’hôpital public. Ce serait bon débarras, bien qu’imaginer qu’un État aussi jacobin que le nôtre se passerait de préfets sanitaires est sans doute du domaine du rêve. « Réduire à 10 % les postes administratifs dans les hôpitaux » serait un merveilleux progrès, puisque aujourd’hui, certains hôpitaux ont plus d’administratifs que de lits. Quant à « agir contre les déserts médicaux grâce à des incitations financières fortes », c’est un projet qui pourrait avoir un certain effet.

Nouveau Front populaire : militarisation

Avec le Nouveau Front populaire, c’est un programme limpide de militarisation, contraintes et interdictions qui attend les professionnels libéraux. C’est tout pour le service public. « Conditionner l’ouverture des cliniques privées » : normal, quand on est en monopole, on est toujours le meilleur de la ville. « Réguler l’installation des médecins dans les déserts médicaux » : en clair, ça veut dire l’interdire ailleurs ? Obliger les jeunes médecins à s’y installer ? Ce serait la meilleure façon de les pousser encore plus - d’autant qu’il s’agit en majorité de jeunes femmes - vers des emplois salariés plus proches de leurs conjoints (plutôt CSP+.) Quant à « rétablir des permanences de soins des soignants libéraux dans les centres de santé », c’est plus explicite : ça veut dire réinstaurer le STO (service du travail obligatoire), une forme d’esclavage commune aux régimes totalitaires. À gauche non plus, on n’oublie pas les femmes, avec l’instauration d’un congé menstruel qui pourrait bien nous faire rafler à la Finlande la médaille d’or du pays où on travaille le moins. Bien sûr, les LGBTQI++ ne sont pas oubliés : « lutter contre la transphobie et augmenter les moyens dans la santé pour les transitions ». Avec probablement distributeurs d’hormones sexuelles dans les collèges. Et puis une pépite, sûrement très attendue par les marchands d’arrêts de travail, « rembourser le sport sur ordonnance » ! Et pourquoi pas le sexe qui est, comme chacun sait, un élément essentiel d’une bonne santé ?

On le voit, aucune de ces mesurettes ne sera en mesure d’améliorer sérieusement l’accès aux soins des Français, d’autant que personne ne propose de remettre à l’endroit les études de médecine et la préférence étrangère qu’elles ont fini par instaurer de fait. Gageons que dans ce domaine, LFI aurait une petite longueur d’avance, puisque ses amis cubains se sont fait une spécialité d’exporter leurs médecins.

Richard Hanlet
Richard Hanlet
Médecin en retraite, expert honoraire près la Cour d'appel de Versailles

Vos commentaires

6 commentaires

  1. Ben voyons, ce n’est pas le sujet. Le sujet c’est que ce soit machiavel et sa bande, avec la complicité de Mélancon, qui puissent décider de qui a le droit et de qui n’a pas le droit d’être élu. C’est ça la démocratie macronienne et celle d’extrême gauche islamo gauchiste et antisémite.

  2. « Réduire à 10 % les postes administratifs dans les hôpitaux » serait un merveilleux progrès, puisque aujourd’hui, certains hôpitaux ont plus d’administratifs que de lits. » = forcément puisque la « paperasse » augmente tout le temps!
    Un médecin, je devrais dire un soignant , passe plus de la moitié de son temps devant un ordinateur (je le sais, je l’ai fait hélas. J’en ai même, à la fin de ma vie professionnelle, acheté un coussin Pilate et m’ai fait offrir par le service compta de l’hosto, une souris ergonomique!). Résultat pour les médecins libéraux? Ils sont obligé de s’offrir un assistant médical pour faire toute la paperasse afin d’avoir du temps à consacrer aux patients! Et cela au même prix (donc diminution de leur bénéfice, car augmentation de leurs charges, déjà énormes, puisque plus que la moitié de leur chiffre d’affaires)

  3. Les ARS sont des millefeuilles administratifs on se casent les copains des copains et qui n’ont aucune utilité dans le domaine médical, si ce n’est, comme vous le faites judicieusement remarquer Docteur, à mettre des bâtons dans les roues des médecins et des cliniques privées.

    • Quand on voit l’organigramme des ARS de chaque région avec plus de 800 employés chacun, on n’a plus à se demander pourquoi les hôpitaux n’ont plus d’argent ! Ces organismes n’ont aucune raison d’exister ! Il y a un grand ménage à faire dans ce ministère de la Santé avec tous ses organismes, tous plus ou moins inutiles, faits uniquement pour caser les copains :
      – La Direction Générale de la Santé,
      – La Direction de la Santé Publique,
      – Santé publique France,
      – La Direction de la Haute Autorité de Santé,
      – Les Directions des Agences Régionales de Santé,
      – La Direction de l’Agence Nationale Sanitaire,
      – La Direction de l’Alliance Nationale pour les Sciences de la Vie et de la Santé,
      – L’Agence Epidémiologie-France,
      – Le Centre National de Recherche Scientifique en Virologie Moléculaire,
      – Centre opérationnel de régulation et de réponse aux urgences sanitaires et sociales
      – L’Agence Nationale de sécurité du médicament et de la Santé,
      – Le Conseil Scientifique de la Présidence de la République,
      – Le Haut Commissariat de lutte contre les Epidémies,
      – Le Haut Conseil de Veille Sanitaire,
      – L’Agence Nationale de Sécurité de Logistique Médicale,
      et le petit dernier :
      – Le Haut conseil d’orientation pour la stratégie vaccinale

  4. Des médecins qui bientôt n’auront plus de médicaments pour soigner les patients . Tout d’abord relocaliser ces entreprises et fabriquer chez nous . Et puis revoir la formation des médecins que les gouvernements ont volontairement saboté . Pour cela il ne faut pas compter sur LFI ni sur les LR qui ont participé à ce sabotage .

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