[SANTE] La dernière trouvaille : économiser sur les transports sanitaires

Micro de Reading - Berkshire, Royaume-Uni, CC BY 2.0 , via Wikimedia Commons
Micro de Reading - Berkshire, Royaume-Uni, CC BY 2.0 , via Wikimedia Commons

C'est l'ouverture de la chasse aux économies nationales, et les dépenses de l'Assurance Maladie pourront difficilement en sortir indemnes. Parmi les mesures actuellement examinées en commission des affaires sociales de l’Assemblée figurent les contraintes qui vont peser sur le remboursement des transports sanitaires.

Désertification médicale : de plus en plus de transports sanitaires 

Il faut dire que ceux-ci augmentent annuellement de plus de 4 % depuis 2016, et même de près de 9 % entre 2022 et 2023. En cause, les pathologies du vieillissement des boomers comme les cancers nécessitant chimios et radiothérapies en série. En ajoutant les dialyses rénales, ces deux affections représentent à elles seules 35 % des dépenses de transport.

Avec la désertification médicale les structures de soins s'éloignent de plus en plus des domiciles, ce qui explique que les dix départements qui présentent la dépense moyenne par habitant la plus élevée, sont souvent des départements ruraux à la population vieillissante.

Ajoutons qu'avec la moitié de ses salariés au SMIC (qui a augmenté de 20 % en 10 ans), les entreprises de transport sanitaire ont vu leur masse salariale accompagner le mouvement inflationniste…

Quelques pistes pour économiser 

Le président de la Ligue contre le cancer Philippe Bergerot, lui-même radiothérapeute, redoute ainsi des choix qui risquent d’empêcher les patients précaires d’accéder aux soins.

L'idéal serait bien sûr de n'accorder la prise en charge totale des frais de transport qu'à ceux qui en ont vraiment besoin. Au Royaume-Uni, si la prise en charge des transports non urgents de patients est en théorie universelle, les critères d’éligibilité sont restreints : seules les personnes n'ayant pas accès à l’aide de leur entourage, ou avec une mobilité sévèrement restreinte pour des raisons médicales, peuvent en bénéficier. Chez nous une telle « discrimination » aussi difficile à réaliser qu'à faire admettre au pays de l'assistance (improprement nommée assistanat par tous les médias.)

En France tout accidenté du travail y a droit, même pour vingt séances de rééducation de l'épaule chez le kinésithérapeute…

Les projets de l’Assurance Maladie visant à agir sur les offreurs de transport sanitaire, en développant l’organisation des plateformes d’organisation de trajets et de transports partagés suffiront-ils ?

Richard Hanlet
Richard Hanlet
Médecin en retraite, expert honoraire près la Cour d'appel de Versailles

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