[Santé] Loi fin de vie : cachez cette « euthanasie », le mot n’est pas gentil !
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Si l'on en croit le dictionnaire Larousse, l'euthanasie est « l'acte d'un médecin qui provoque la mort d'un malade incurable pour abréger ses souffrances ou son agonie, illégal dans la plupart des pays ». Un mot trop difficile à assumer pour le rapporteur général Olivier Falorni qui, lors de l'examen du texte en commission, a tenu à prendre ses distances avec l'Histoire : « Le régime nazi a utilisé ce mot de façon abjecte pour organiser un assassinat de masse des personnes handicapées. Je crois que personne, dans cette salle, n'imagine que l'idée d'euthanasie tel qu'il a été envisagé et pratiqué par le Troisième Reich puisse effleurer le moindre cerveau. » Le député militant de longue date juge ainsi préférable de substituer à cette terminologie « un mot plus simple, plus humain, plus apaisant ».
Exit, donc, l'euthanasie, place à l'« aide à mourir », plus positif.
#FinDeVie L’euthanasie a-t-elle été « souillée » par les nazis, comme le prétend @OlivierFalorni en commission sur l’« aide à mourir » ?
Dansons sur le point Godwin.
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— Julien Auriach (@JAuriach) May 18, 2024
Avant Falorni, Bernard Kouchner y pensait déjà
Une idée qu'avait eue, avant lui, un certain Bernard Kouchner, ex-ministre de la Santé, lorsque accourant au chevet du Dr Bonnemaison poursuivi par la Justice pour avoir abrégé la vie de quatre de ses patients (condamné en appel en 2015 par la cour d'assises d'Angers à deux ans de prison avec sursis pour avoir donné la mort à une seule de ses patientes, relaxé pour les autres poursuites, il sera par la suite réintégré dans un poste de recherche), il déclarait au micro de France Inter, en 2014 : « (Dans euthanasie), d'abord, il y a le mot nazi dedans, ce qui n'est pas très gentil. Et puis, on a tout de suite l'impression qu'il y a une agression, qu'on va forcer les gens. »
Souvenir : quand Kouchner voulait bannir le mot « euthanasie »... à cause du mot « nazi ».
Parce que « c'est pas très gentil »... pic.twitter.com/CU6sdwdOSr
— Le Duc (@LeDucDeLaToile) February 28, 2024
Adolf Hitler, lui aussi, rechignait à employer le terme « euthanasie »
Plus qu'une querelle sémantique, c'est une réalité historique : l'Allemagne nazie est, en quelque sorte, la mère de l'euthanasie moderne. À l'été 1939, ses dirigeants décident le fameux plan T4, un programme visant à supprimer des individus « considérés comme génétiquement déficients et qui représentent un poids financier pour la société ». Tout commence par l'élimination des plus jeunes. Par décret gouvernemental, les personnels de santé sont d'abord tenus de signaler tous les nouveau-nés et jusqu'aux enfants de 3 ans « présentant les symptômes d'un handicap physique et mental », puis les jeunes de moins de 17 ans. 10.000 jeunes Allemands, confiés par leurs parents bernés à des « cliniques spécialisées », auraient ainsi été euthanasiés. Vient, ensuite, le tour des adultes : sur la base de questionnaires envoyés « à tous les agents de santé publique, aux hôpitaux publics et privés, aux institutions psychiatriques et aux hospices pour malades chroniques et personnes âgées », les autorités listent les patients « incapables de travailler » et les exfiltrent pour les conduire dans ce qui servira, par la suite, de modèle aux chambres à gaz. Entre janvier 1940 et août 1941, « ces "euthanasies" coûtèrent la vie à 70.273 handicapés physiques et mentaux placés en institution », selon les historiens. Un plan diabolique officiellement interrompu « pour tenir compte des protestations des églises » - dont un certain Monseigneur von Galen, évêque de Münster - mais qui poursuivra son action dans l'ombre. 250.000 personnes auraient ainsi été supprimées pour purifier la race aryenne et par nécessité de libérer des lits pour les blessés en temps de guerre. « La sélection n’était pas opérée en fonction de la gravité des pathologies, mais de l’aptitude ou de l’inaptitude au travail, sans examen préalable du malade », précise l'historien et médecin français Yves Ternon, dans la Revue d'Histoire de la Shoah.
Adolf Hitler, lui aussi, rechignait à employer le terme « euthanasie » pour nommer ces exterminations, lui préférant celui de « mort miséricordieuse ».
(affiche de propagande du régime nazi 1937-1939 - Mémorial de Caen)
Rien à voir
Aucun rapport, donc, entre le programme T4 nazi et le projet français « fin de vie » qui, lors de son examen en commission, en fin de semaine dernière, a, par ailleurs, subi un profond remaniement, élargissant considérablement l'accès de cette « aide à mourir » « pour des personnes qui ne seront pas proches de la fin de vie », s'alarme la SFAP (Société française d'accompagnement et de soins palliatifs) et d'autres responsables politiques inquiets de la suppression du critère de pronostic vital engagé.
: ́́ - ’ ̀
Le «modèle français» de la fin de vie s’annonce encore plus permissif que prévu. En quelques jours, plusieurs…— SFAP SoinsPalliatifs (@asso_SFAP) May 18, 2024
Bien sûr, des esprits chagrins trouveront toujours quelques similitudes entre ce que l'Histoire a produit et ce que la France s'apprête à légaliser. Ceux, par exemple, qui trouveraient pertinente l'analyse de Jean-Marc Sauvé, dans les colonnes du Figaro, pointant à juste titre que ce projet de loi fin de vie « ne nomme pas correctement ce qu’il autorise : le suicide assisté et l’euthanasie, comme l’ont fait avant nous tous les pays qui les ont légalisés », et alerte sur les conséquences d'un texte qui pourrait être « l’ultime ruse du libéralisme pour faire des économies sur l’État-providence », car « il est clair que la mort administrée va engendrer des économies non négligeables en réduisant les dépenses de santé des plus fragiles ». Le haut fonctionnaire et ancien vice-président du Conseil d'État a fait le calcul : « On peut estimer les économies à 1,4 milliard d’euros par an à terme pour la seule assurance maladie. » Un chiffre éclairant pour comprendre la subite appétence de certaines mutuelles pour le « droit à mourir dans la dignité ».
À l'aube de ce combat législatif pour une « aide à mourir dans la dignité » qui décidera de notre fin de vie, autant relire certaines pages d'Histoire. Juste au cas où...
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Un vert manteau de mosquées
15 commentaires
1) pour faire fonctionner une civilisation, il faut un logiciel laïc, d’essence divine: c’est la Règle de Saint Benoit, à la fois manuel de management et précis de procédure pénale, synthèse du droit romain, de la philosophie grecque et des deux testaments;
2) pour détruire une civilisation, il faut un logiciel laïc, d’essence satanique: c’est la Franc-Maçonnerie [je l’ai combattue 4 décennies].
Une fois que vous avez compris ceci, vous avez tout compris. Économisez votre salive, votre encre d’imprimerie, vos octets, foncez!
C’est bien un retour à une idéologie mortifère. » Mort miséricordieuse » osaient-ils dire en 1940 ! C’était quelle ‘idéologie.sinon du régime détestable. ….Ils détestent la vie, en suspicion avant la naissance, sous étroite surveillance à l’approche de la fin sans aucune possibilité de transcender la mort par sa conscience. Entre temps ils ils font perdre le goût à la vie à tous nos jeunes et adultes. Il faut aimer la vie à tous ses stades, elles est plus forte que notre conception de la vie. Avis à ceux qui, la détestant secrètement et, veulent nous en dégoûter à notre tour, nous faire partager leur haine. Luttons.
Tuer la France ne suffit pas ?
je propose que les élus qui votent ce texte se le voit appliqué en priorité, dès que l’inutilité ou la mauvaise utilisation de leur mandat sera vérifié. J’imagine qu’ils sont tous adhérents de l’ACAT et qu’ils sont farouchement contre la peine de mort. Que n’ont-ils fait l’objet d’un avortement. Nous serions débarrassés de porteurs de pensées aussi contre nature.
C’est bien çà , on supprime les enfants prêts à naître et innocents en rallongeant le délai d’interruption , on supprime les « vieux » innocents , inutiles et couteux … mais les mêmes sont opposés à la peine de mort pour les criminels , allez comprendre .
C’est sûr que « aide à mourir », c’est drôlement plus glamour.
Tout comme les aveugles sont devenus des « non voyants », les sourds, des « mal entendants », et les femmes de ménage, des « techniciennes de surface » sans que cela change quoi que ce soit à leur vie, quel que soit le terme utilisé, euthanasie ou aide à mourir, cette « loi » (?) vise bien à débarasser la société de gens qui deviennent des fardeaux inutiles. C’est exactement ce que Hitler a voulu faire, avec l’aide du gouvernement de l’Etat Francais, de Pierre Laval et quelques Français bien soumis. Ils ont raison. Ça nous ramène bien « aux heures sombres de notre histoire « …
C’est quoi cette société qui ne respecte plus rien qui tue les fétus et les personnes âgées. Comment élever des enfants dans ce monde et leur faire croire à un avenir si il n’y a plus de barrière contre ces crimes.
« On peut estimer les économies à 1,4 milliard d’euros par an à terme pour la seule assurance maladie. » Un chiffre éclairant pour comprendre la subite appétence de certaines mutuelles pour le « droit à mourir dans la dignité ».
Exactement cela. La dignité, là dedans elle est où? Les inhumains indignes de vivre ne sont pas les malades, handicapés ou vieillards, mais ceux qu veulent les supprimer.
Ceci pour de nombreuses raisons : **se voir en eux et ne aps supporter que eux aussi vont vieillir, et risquent d’être malades ou handicapés, les trouillards en quelque sorte; **avoir l’héritage plus vite (j’en ai vu dans mon service, se battant déjà dans le couloir pour l’héritage de la grand mère) ** et, pour le gouverne qui ment, le fait d’avoir moins de pensions handicaps et de retraites à payer, sans compter les soins que n’aura plus besoin de rembourser la sécu. (et peut être plus de TA sur les enterrements??? )
Fin de vie ou holocauste, il faut être clair. Seul Dieu mettra fin à ma vie. Les vieux, les malades, l’avortement etc… qui sont ces monstres qui nous parlent plus que de mort.
Tant que les médecins décideront à la place du patient cela ne vaut rien comme lois . Une fois de plus on infantilise les Français, comme si la personne qui veut mourrir ne connait pas la gravité de son acte !
Pour aller plus vite et faire des économies , créons un QCM constitutionnalisé , pour les vieux, les malades , les handicapés etc.. (.ex: coute trop cher à la société: oui? non,, est un frein pour le développement de la société: oui? non?,squatte trop longtemps les lits dans les hôpitaux: oui? non? etc…) ainsi, légalement on arrivera à éliminer de la société tous les « inutiles ». Voila la future société qui nous est promise hélas.
Monstrueux et prévisible ..un gouvernement de mort au début et à la fin de la vie’..
Tuer les vieux est une formidable économie.
Pour faire des économies nul besoin de tuer des vieux ou des embryons . Des économies on peut en faire ailleurs : tourisme médical , fraudes , AME , suppressions de certaines allocations , suppressions de subventions aux journaux , au cinéma , à de nombreuses associations , baisser le salaire des élus et ne plus entretenir tous les ex élus , qu’ils vivent de leur retraite comme tous les français …..
Il faut toujours se méfier des personnes qui sont plus choquées par les mots que par les actes auxquels ils sont rattachés. Ils jouent aux outragés pour mieux appliquer un schéma mortifère. Laissons aux médecins leur liberté dont Hippocrate a fixé le contour. Le politique ne doit pas interférer dans son rapport au malade.