[SANTE & POLITIQUE ] Médecins étrangers : des diplômes bradés ?
Plusieurs organisations poussent les hauts cris devant cet esclavagisme moderne.
On sait depuis longtemps que l'accès aux études de médecine est très contingenté et, pire, que beaucoup de ceux - et plutôt celles - qui les terminent se détournent des activités de soins où il n'y a que des coups à prendre. Coups juridiques, administratifs, ordinaux et même… physiques ! Et ce, pour une des plus faibles rémunérations d'Europe, effet du monopole de notre vénérée Sécurité sociale.
Ce n'est donc pas d'hier que les patients qui ont reçu une ordonnance d'hôpital constatent que la liste des médecins du service comportait de nombreux patronymes exotiques. Pour les compétences des praticiens issus de l'Union européenne, pas de problème, l'harmonisation des cursus est globalement satisfaisante.
Un esclavagisme moderne
C'est pour ceux à diplômes hors UE (PADHUE) que ça se complique, puisqu'ils doivent, depuis 2007, satisfaire à un examen de vérification de connaissance (EVC). Mais pas vraiment ! Parce qu'ils pouvaient le contourner grâce à une palanquée de dispositions dont nos administrations ont le secret quand nécessité fait loi : « Autorisation d'exercice provisoire (AEP) », « Contrat d'exercice précaire (CEP) », « Reconnaissance de l'expérience professionnelle », plus accessibles encore pendant la période Covid.
Séisme depuis le 1er janvier 2024 : l'EVC est devenue obligatoire pour tous les PADHUE qui souhaitent exercer en France : AEP, CEP et reconnaissance de l'expérience professionnelle ne sont donc plus possibles pour les deux ou trois mille PADHUE ayant échoué aux EVC de novembre 2023.
Bien qu'inquiétante, on pourrait croire la situation clarifiée. Mais pas du tout (c'est la France !), car le gouvernement propose aujourd'hui aux PADHUE recalés un statut de « contrat de praticien associé à caractère temporaire » ! Très peu rémunéré, bien sûr, et limité dans le temps, en attendant qu’ils repassent le concours.
Plusieurs organisations poussent les hauts cris devant cet esclavagisme moderne à moins de 1.500 euros bruts, et ce contrat de 13 mois renouvelable une fois seulement (pour pouvoir passer deux fois les ECV). Difficile, aussi, d'expliquer à celui qui aura échoué deux fois à cet examen théorique - mais qui donne, depuis dix ans, satisfaction à son poste et fait quatre gardes par semaine - qu'il n'a plus qu'à faire son baluchon pour le bled ou devenir infirmier ! Quant à lui trouver un remplaçant…
Des futurs praticiens, certes, mais pas vraiment au niveau
De leur côté, les membres du jury des ECV révélaient, dans une tribune du Monde en février, que parmi les 2.662 candidats qui se sont présentés en médecine générale, 241 seulement ont obtenu une moyenne de 12 sur l’ensemble des épreuves, seuil témoignant d’un niveau de connaissances minimal pour autoriser leur exercice. Pour eux, « les déserts médicaux ne justifient pas de brader le niveau des futurs praticiens du pays ». Tout en compatissant au sort des PADHUE recalés, comment donner tort à ceux qui les ont évalués ?
Richard Hanlet
Médecin en retraite, expert honoraire près la Cour d'appel de Versailles
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34 commentaires
Et ce n’est pas avec le ministre de la santé en exercice que ça va s’arranger. Tout cela est extrêmement grave.
La médecine s’est recroquevillée comme la SNCF: tout sur les TGV, fin des petites lignes, augmentation des prix. Ici, tout sur les CHU et point de salut ailleurs: catastrophe sur les qualité et quantité de l’offre de soins des hôpitaux généraux de province.
Et, que penser des jeunes Français qui partent faire leurs études à l’étranger parce qu’ils sont recalés chez nous ? Moi, ça me fait penser au handicap qu’on impose aux meilleurs chevaux, le nivellement par le bas !
J’ai vécu 15 ans en Afrique, à côté d’hôpitaux sans eau, sans électricité et dont les groupes électrogènes ne fonctionnaient pas. Donc pas d’informatique, pas de cartouches d’encre, pas de papier, dans des conditions d’hygiène lamentable où l’infirmier gare sa mobylette dans la salle de « soin ». Mais ce n’est pas tout. Il faut payer d’avance chaque geste, chaque médicament (périmé). Si vous n’êtes pas accompagné, on vous fait les poches…C’est dans cette ambiance que les étudiants sont formés. Mais le plus grave, c’est la mentalité. La vie, la mort n’ont pas la même approche. L’esprit animiste est plein de fatalité !
Nos chers grands patrons cooptés, grands humanistes défendeurs de leurs privés et de leurs prébendes en sont les premiers responsables. On aimerait les entendre sur ce sujet eux qui adorent mener des procès a charge au cours des procès médicaux dans le privé mais qui se taisent sur la gestion catastrophique de l’hôpital public.
Bien envoyé !
Je ne suis pas vraiment rassuré par un médecin n’ayant eu qu’une note moyenne de 12 sur 20. Il faut être sélectif dans ce domaine en particulier. Il faut aussi mieux les payer. Je problème de la France, en effet, c’est que tout doit être gratuit. Cela ne me choquerait pas que chacun prenne en charge 5 euros
On nage en plein Socialisme ! J’ai connu en Algérie (69-70) des « soignants » d’URSS nombreux mais surtout redoutés par les malades éventuels du fait que l’on devenait Médecin progressivement en gravissant de multiples échelons . L’idée n’est pas mauvaise en soi mais, appliquée à la coopération, elle faisait que le patient ne savait jamais s’il avait affaire à un Elève-Infirmier ou à un Spécialiste .
Ça se voit quand on consulte
Les médecins furent les premiers à encourager la formation de médecins étrangers sous formés et du numérus clausus pour les étudiants français afin de maintenir un nombre bas pour accroitre leur patientèle. Ils ont oublié de forcer les étudiant médecins étrangers à retourner dans leur pays. Alors ils e sont transformer en médecins voyageurs dans des organisation style MDM, MSF et autre assos politico parasites où les dirigeant se sucrent copieusement en jouant sur la mauvaise conscience. ‘ailleurs ils délaissent les déserts médicaux dans leur propre pays.
Nos Médecins ont changé d’attitude depuis la guerre et les clients aussi : Les Généralistes qui se déplacent un jour férié n’existent plus et l’on fait la queue aux Urgences hospitalières pour une entorse . Aucun Médecin ne se plaint -à ma connaissance- de manquer de patients et l’on attend 1/2 journée pour renouveler une ordonnance pour Affection Chronique reconnue parce que toute ordonnance est caduque au bout de 3 mois.
J’ai eu à une époque, un assistant étranger qui était habile de ses mains et bon opérateur, à une condition qu’il n’y ait pas de complication , là il était incapable d’agir, sur le plan théorique, je n’ai jamais réussit à lui faire avoir le diplôme voulu pour qu’il puisse rester, son cerveau ne suivait pas, il est donc reparti au Bénin où il est devenu professeur!
C’est évident…(et ça se vérifie à l’usage, outre la non maitrise de la langue et du B.A.BA de l’hygiène)
Un peu comme tous ces étudiants étrangers qui ont acheté leur bac et leur place …
Il suffit de lire le J.O (encore aujourd’hui) pour se rendre compte du « grand remplacement » médical « en marche » alors que l’on prive les pays qui en ont besoin de leurs médecins et les étudiants français qui voudraient devenir médecin d’embrasser ces longues études au nom du sacro-saint « numérus clausus » disposition destinée uniquement à protéger les intérets d’une caste !
La seule solution, c’est la suppression de ce numérus, une refonte des études avec moins de science dure (mathématiques), dont les résultats ne se feront pas sentir avant malheureusement une décennie. Ensuite aux patients de faire la sélection !
Totalement d’accord !
Quid du diplôme bidon ?
Y a 9 ans , Aux emirats arabes Unis.
Les autorités sanitaires ont demandé directement aux facultés étrangères de confirmer que les médecins étrangers qu’ils employaient avaient bien un diplôme en médecine et leur Spécialité.
Il y a eu alors de surprises de médecins ayant jamais finis leurs études
Tout est fait au profit d’étrangers , des médecins qui n’ont pas le même niveau et qui pourtant peuvent excercer , des légumes bourrés de pesticides interdit en France qui innondent le marché français , des paquebots hyper pollueurs qui sillonnent les océans pour acheminer des produits autrefois fabriqués chez nous etc ….. Ces élus détruisent nos entreprises , ignorent nos compétences au détriment du peuple .