[SANTÉ] Supprimer les ARS : bonne chance à David Lisnard

Un coup de tronçonneuse à la Milei sur nos pléthoriques administrations productrices de normes et de contraintes.
@Gilles Traverso-Wikimedia Commons
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Sur le plateau de CNews, dans l'émission Face à l'info de Christine Kelly, ce mardi 25 mars, David Lisnard, maire de Cannes et président de l’Association des maires de France, rêvait d’un coup de tronçonneuse à la Trump, voire à la Milei, sur nos pléthoriques administrations productrices de normes et de contraintes, au premier rang desquelles les ARS (agences régionales de santé). On applaudit des deux mains. Mais au vu de l’Histoire, on lui souhaite bonne chance.

De DDASS en ARH puis ARS

Du temps de l’horloge parlante, il y avait dans chaque préfecture une DDASS (Direction départementale de l’action sanitaire et sociale), en fait plus sociale que sanitaire, généralement animée (si l’on peut dire) par des petites dames bien tranquilles, que les médecins n’avaient à connaître qu’en cas de crises graves (épidémies, maltraitances...). Changement en 1996 avec Juppé, l’archétype du technocrate, qui institue les ARH (agences régionales de l'hospitalisation). Comme certaines communes limitrophes sont plus proches des établissements de soins du département voisin que de ceux du leur, il s’agissait surtout d'« harmoniser » les soins entre établissements privés et publics. En clair, de s’opposer à ce que le marché faisait spontanément au bénéfice de tous.

Depuis, si vous vous cassez une jambe dans la rue, il faut mettre un pistolet sur la tempe des pompiers pour qu’ils vous conduisent à la clinique voisine - dont le chirurgien orthopédique vous connaît bien - plutôt qu’à l’hôpital du secteur pour voir un inconnu au bout de six heures. Mais cela a un gros avantage pour l’hôpital : se montrer surchargé et réclamer plus de moyens, face à « ces privés qui ne fichent rien » et « ne font que ce qui est rentable »...

Mis en bouche par cette première mainmise, c’est sous Fillon que les petits hommes gris la perfectionnent en élargissant, avec les ARS (agences régionales de santé), leur embargo sur le privé. Celles-ci, en cheville avec l’assurance maladie, se mêlent désormais absolument de tout : honoraires, signalements disciplinaires, obligation des gardes avec réquisitions, accès handicapés… rien n’échappe à leur vigilance.

Des ARS qui protègent tout, sauf les médecins

La veille et la sécurité sanitaires sont aussi une des premières missions des ARS, dont le Covid-19 a permis de révéler la maestria avec les TGV sanitaires. Et ça manquait, puisqu’avant elles, il n’y avait que quatre autres instances chargées de la même mission : la Direction générale de la Santé (DGS), la Haute Autorité de santé, l’Agence nationale de santé publique (plus connue sous le nom de Santé publique France) et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM). Allez dire qu’on n’est pas bien protégé…

Sauf les médecins ! En effet, faites une recherche « ARS sécurité médecins » sur Internet, vous ne trouverez quasiment rien, mis à part la liste de ceux qui sont agréés bien qu’ils se fassent casser la gueule régulièrement. En revanche, tapez « ARS transgenre » et vous tomberez sur : « L’ARS Île-de-France apporte son soutien à de nombreux acteurs, associatifs ou du champ sanitaire et social, qui sont engagés dans des actions de lutte contre les discriminations liées au genre et à l’orientation sexuelle et/ou amoureuse. Elle soutient en particulier des associations de personnes directement concernées. »

Allez David, on est derrière toi ! Franchement. Mais sans illusions…

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Richard Hanlet
Médecin en retraite, expert honoraire près la Cour d'appel de Versailles

Vos commentaires

64 commentaires

  1. Que d’argebnt pourrait-on économiser ! Ces fonctionnaires partout c’est de la gabegie. Mais la gestion d’Etat… plus de 3 305 millards d’€ de dette ! Et Macron sans demander d’autorisation ou, à tout le moins d’agrément, au représentants du peuple, les chambres. Quitte à mettre en oeuvre une procédure d’urgence. C’est un vol de biens publics.

  2. Nos administrations sanitaires brillent par leur nombre : Un ministère de la Santé avec une direction générale de la Santé et une direction générale de l’Offre de soins, une Agence nationale de santé publique (34 directeurs). Plus 18 agences régionales de santé (ARS) et une Haute Autorité de santé (HAS) de 7 membres, 425 collaborateurs, 1.078 experts externes, une Agence de sécurité sanitaire (ANSES), une Agence de sécurité du médicament et des produits de Santé (ANSM), une Alliance pour les sciences de la vie et de la santé (AVIESAN), un Haut Conseil de la santé publique (HCSP) de 90 membres, un conseil scientifique, le Comité analyse recherche et expertise, une Alliance pour les sciences de la vie et de la santé (AVIESAN), un conseil scientifique, de multiples agences de sécurité sanitaire, plus 13 autres Agences sanitaires d’Etat : La direction générale de l’offre de soins – DGOS, l’Observatoire de la Régionalisation, les 18 Agences régionales de santé – ARS, l’Agence Nationale d’Appui à la Performance des établissements de santé et médico-sociaux – ANAP, la Haute École de Santé Publique – HESP, la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques – DRESS, la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité – HALDE, l’Établissement de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires – EPRU,la Haute autorité de santé et le Collège de la HAS ,l’Agence nationale du développement continu – ANDPC, le Comité économique des produits de santé – CEPS, le Haut conseil scientifique.

  3. J’ai assisté à cette émission : en vérité, les ‘ARS’ n’ont pas été les seuls exemples fournis pour décrire l’absurdité technocratique de cette Administration à la fois folle et narcissique qui plombe les finances du pays. !!
    La démonstration sera t elle suivie d’effets ????

  4. Les réformes de l’état ont généralement contribué à complexifier et à renchérir l’action des services déconcentrés quand ce n’est pas réduire de manière drastique leur côté service public au profit de l’idéologie remplaçant la capacité de réflexion. Il est bien connu que l’idéologie et le quoi qu’il en coûte sont cousins germains.

  5. il suffit d’aller sur le site « contribuables associés » pour lire une étude sur les organigrammes des ARS omme seule la France sait faire, quand on elur pose la question, ils ne savent pas qui fait quoi, ni même combien ça coute, une vraie usine à gaz, c’est grace à ce système que pendant que les chinois construisaient un hôpital de 1000 lits en 3 mois nous on cherchait à faire des masques avec nos slips pendant le covid.

  6. « rien n’échappe à leur vigilance »…sauf que depuis leur création, ces « machins » n’ont pas été foutus d’établir de pyramide des âges du corps médical et donc n’ont pas anticipé le départ des médecins à la retraite et les déserts médicaux!

    • Tous des planqués …
      Des sinécures trop bien rémunérées …
      Pour des anciens élus..ou des copains…ou des fils d’anciens élus
      Regardez les noms des Directeurs de ces Agences…
      Vous allez vite comprendre …

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