[SANTE] Une meilleure prise en charge des MST, en augmentation chez les jeunes

recherche médicale

Les 1er septembre mettent rituellement en œuvre leur lot de mesurettes, et cette année, outre une augmentation de la taxe foncière à laquelle nous sommes bien habitués, on trouve un plan de lutte contre les infections sexuellement transmissibles (IST), appellation qui est aux maladies vénériennes ce que la technicienne de surface est à la femme de ménage.

Des IST en nette augmentation

Il faut dire que l’augmentation de ces pathologies inquiète sérieusement les autorités. Les cas de gonorrhée (ci-devant chaude-pisse) ont, par exemple, presque doublé en cinq ans, tandis que le chlamydia et le tréponème de la syphilis ont aussi pris considérablement leurs aises. En plus des dépistages de ces trois maladies, ceux du VIH et de l’hépatite B - réalisés à la demande du patient sans ordonnance - seront donc désormais pris en charge par l'assurance maladie à 100 % pour les moins de 26 ans et à 60 % pour le reste de la population.

Avec couverture du ticket modérateur par les complémentaires santé dites « responsables », ce qui tombe bien, puisqu’elles ont officiellement pour but d’inciter leurs assurés à adopter des comportements « vertueux ».

L'effet « gratuité des préservatifs » n'a pas eu lieu

Mais alors que l’accès gratuit aux préservatifs jusqu’à 25 ans existe un peu partout depuis longtemps, et même dans les pharmacies depuis le 1er janvier 2023, l'OMS alertait, fin août, de la baisse de son utilisation chez les adolescents sexuellement actifs en Europe, tout en craignant une hausse des IST et des grossesses non désirées. Conclusion : l’effet attendu capote n'aura pas lieu (avouez que vous l’attendiez) et, contrairement au célèbre slogan, il faut de plus en plus compter sur les antibiotiques... automatiques !

Souvenir du Covid-19, un questionnaire - dont on vous épargnera la description colorée des éléments pelviens - devra être rempli par les candidats à ces dépistages afin d’orienter le laboratoire. Le formulaire interroge aussi le patient sur ses pratiques sexuelles ou sur d'éventuelles IST connues chez un ou plusieurs partenaires sexuels. Et, bien sûr, en cas de positivité des tests, le laboratoire contactera le patient pour l'orienter vers le thérapeute adéquat.

Hélas, rien n’est jamais parfait et la présidente de l'association AIDES (organisme toujours en pointe sur les comportements vertueux) pointe que les mineurs devront quand même avoir une autorisation parentale, orale ou écrite, pour réaliser le dépistage en laboratoire. C’est vrai, ça, où irions-nous, dans une société où les parents s’occuperaient de leurs enfants ?

Mais tout est prévu : en l'absence d'accord parental, les laboratoires renverront les patients mineurs vers un centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic. Ouf !

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 05/09/2024 à 12:46.
Richard Hanlet
Richard Hanlet
Médecin en retraite, expert honoraire près la Cour d'appel de Versailles

Vos commentaires

9 commentaires

  1. « Mais tout est prévu : en l’absence d’accord parental, les laboratoires renverront les patients mineurs vers un centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic. Ouf ! »

    Mais là, on oublie l’éducation, la morale et autres vertus vieillissantes sans doute.
    Et après on s’étonne.
    Et les parents laissent leurs gamins et gamines sortir le soir sans « chaperon » à 13 ans.
    Les vieux n’étaient pas si bêtes que cela. Certes c’était la morale, mais celle ci était aussi basée sur le problèmes qu’il pouvait y avoir si on ne suivait pas les règles de la dite morale.

  2. Et si on revenait aux époques qui nous donnaient des règles : pas avant le mariage ! Il est clair que les maladies vénériennes (appelons un chat, un chat) étaient moins fréquentes que de nos jours où l’on prône la multiplication des partenaires, sans aucune règle. De plus, cela enlève beaucoup de charme à la période de l’adolescence, celle qui était réservée au flirt amoureux. J’ose espérer que, par nature, certains jeunes, dans certains milieux, continuent à se comporter de manière à vivre cette période en faisant preuve de retenue.

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