Santé, visas, regroupement familial… à quand la fin du privilège algérien ?
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Louis de Torcy évoquait, ici même, la semaine dernière, la question de l'accord franco-algérien de 1968. Un sujet de taille qui n'a pas fini de révéler toutes ses facettes. Et c’est la parole d’un homme de terrain, celle de Xavier Driencourt, celui qui, durant sept longues années, a occupé le poste prestigieux d’ambassadeur de France en Algérie, qui mérite d'être entendue. Du reste, on écoutera ou réécoutera avec intérêt l'entretien que ce grand serviteur de l'État avait donné à BV, il y a bientôt deux ans.
Interrogé, vendredi dernier, par Le Figaro, l'ex-diplomate a levé le voile sur les incroyables privilèges accordés par la France à une certaine caste algérienne. Il cite une correspondance datant de 2007 entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays, Bernard Kouchner et Mourad Medelci, qui exempte de visas tous les détenteurs algériens de passeports diplomatiques. « Or, en Algérie, les passeports diplomatiques sont diffusés très largement à toute la nomenclature algérienne : les diplomates, mais aussi les militaires, les politiques, leurs familles… Ils ont des passeports diplomatiques à vie !, explique Xavier Driencourt. Toute la nomenclature algérienne peut venir en France sans visa, avec un simple passeport diplomatique, pour se faire soigner et faire leurs affaires. »
«Toute la nomenclature algérienne peut venir en France sans visa, avec un simple passeport diplomatique, pour se faire soigner et faire leurs affaires». Dans «Points de Vue», l'ex-ambassadeur en Algérie révèle un échange de lettres entre Kouchner et Medelci datant de 2007. pic.twitter.com/5CDvq4RJoy
— Le Figaro (@Le_Figaro) September 6, 2024
Conscient des enjeux actuels, le diplomate ne s’en tient pas au simple constat, mais se veut aussi force de proposition. Il suggère, ainsi, d’utiliser les largesses de l’État français comme moyen de pression dans certains dossiers. « Si on voulait envoyer un signal au système algérien, on commencerait par dénoncer cet accord, glisse-t-il. Le ministre des Affaires étrangères peut le faire sans même l’autorisation du président de la République… » À bon entendeur !
Un privilège aussi ancien qu’extravagant
Cet avantage accordé à une certaine élite est symptomatique de l’attitude française à l’égard de l’ensemble de la population algérienne. Une générosité XXL induite par les accords du 27 décembre 1968 qui comprennent de nombreuses dispositions dérogatoires, très avantageuses y compris par rapport aux accords conclus avec d’autres pays comme le Maroc ou la Tunisie : regroupement familial accéléré, conditions d’intégration dans la société française assouplies, visas étudiants généreusement attribués, régularisation des clandestins facilitée… Alors que l’Algérie s’est rapidement assise sur les rares devoirs qui lui avaient été fixés par les accords d’Évian, la France continue d’arroser d’aides et de privilèges exorbitants son ancienne colonie.
C’est en réalité dès l’indépendance, en 1962, que la France s’est crue tenue d’accéder aux demandes les plus extravagantes de l’État maghrébin. Des aides financières massives et régulières ont été versées à l’Algérie après l’indépendance, pour un total de 8 milliards de nouveaux francs, rien que pour la période 1962-1969. Une générosité qui ne s’est, hélas, jamais démentie.
En France, 50% des immigrés algériens vivent en HLM. Chaque jour montre à quel point ils nous en sont reconnaissants. pic.twitter.com/hOe1HS6raM
— Damien Rieu (@DamienRieu) November 28, 2021
Aujourd’hui, ce qu’il n’est pas exagéré de nommer le « privilège algérien » continue de produire ses effets. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : près de 18 % de l’ensemble des titres de séjour sont détenus par des Algériens (devant le Maroc et la Tunisie), plus de 40 % des Algériens de plus de 15 ans vivant en France sont chômeurs ou inactifs (soit trois fois plus que les Français) ; 50 % des ménages immigrés d’origine algérienne en France vivent en HLM (soit presque quatre fois plus que les ménages non immigrés).
En résumé, les Algériens sont sous-contributeurs à la richesse nationale mais sur-consommateurs de différents dispositifs de solidarité mis en place par notre si généreux pays. Stop ou encore ?
58 commentaires
Le gaz russe a disparu, donc l’Algérie gros producteur nous en fournit, de quel côté donc penchera la balance ? C’est comme l’accord du Touquet pour les anglais , dans la balance il doit y avoir les autorisations de pêche, car personne n’a remarqué que nos pêcheurs ne pleurent plus comme après le Brexit ? Le chantage pour s’en sortir il faudrait une équipe efficace (et pas des jeunots imberbes) qui réfléchisse mûrement sur les meilleurs achats dans des pays qui ne nous prennent plus par la gorge !!!
Si M. Barnier veut répondre à l’attente des Français, il doit dénoncer tout de suite cet accord avec l’Algérie !
Cest très bien..Ils se font soigner gratuitement et moi je paie les « reste à charge » des équipements nécessaires pour le handicap de ma femme qui, elle comme moi, paie sécu et mutuelle depuis 60 ans !
Est-ce que, au lieu d’en appeler tous les deux jours à l’héritage de De Gaulle, on ne pourrait pas se souvenir que tout ce qui concerne nos relations avec l’Algérie, dans ce qu’elles comportent de pire, fait aussi partie de l’héritage en question ?
Le Général de Gaulle reçoit le président algérien Ben Bella, en mars 1964, et lui dit : « Cessez de nous envoyer des travailleurs migrants. Vous avez voulu l’indépendance, vous l’avez. Vous êtes devenu un pays étranger. Tous les Algériens disposaient d’un an pour opter pour la nationalité française. Ce délai est largement passé. Nous n’en admettrons plus. Débrouillez-vous pour les faire vivre sur votre sol. »
Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, tome 2, Editions de Fallois-Fayard, 1997.
NB: citation publiée sur linkedin par le site GAULLISME
Commet peut t’on accorder ce type de choses alors que nous avons eu des morts et nous avons été chassés de ce pays
Nous n’avons jamais été chassé de l’Algérie. Le Général a fait un référendum pour ou contre l’indépendance. Ils ont préféré l’indépendance et nous sommes parti de ce pays.
Dénoncer unilatéralement les accords de 1962 et de nombreux problèmes seront réglés de facto
On a envi de dire , elle est pas belle la France ?
Je me demande bien ce que serait devenue l’Algérie sans la France en tout cas l’Algérie de l’époque qui représentait en gros les cotes des barabresques en 1830 ?
Je ne sais pas si l’immigration est une chance pour la France mais la France l’a été totalement pour l’Algérie et encore plus aujourd’hui pour le FLN qui représente la bourgeoisie algérienne et le pouvoir omnipotent depuis 1962.
Une région qui a l’époque était régie par des lois Ottomanes et morcelée au possible.
Est ce que les algériens auraient l’outrecuidance de croire que le royaume chérifien du Maroc leurs aurait permis de s’attribuer la plus grande partie du sahara avec ses réserves de gaz et de pétrole ?
L;Algérie du FLN n’a pas reconquis son indépendance contre la France malgré l’hymne plein d’arrogance à notre encontre, mais elle a surtout hérité de ce que nous lui avons laissé . Héritage de nos conquêtes , découvertes , mise en valeur des gisements du Sahara , des structures routières et ferrovières et constructions d’immeubles publics et privés qu’ils se sont attribués sans vergogne et sans reconnaissane . Et comme vous posez la question, je dis stop aux profiteurs du FLN et là leurs descendants et stop aussi au magouilleurs politiques français qui permettent cela, peut-être en échange de consignes de votes en leurs faveur ? Sait-on jamais ?
Dans ce privilège algérien , on trouve évidemment le porteur du sac de riz Kouchner , l’homme du kossovo et des bombardements sur la Serbie .
Et recruté par qui? Sarko, le virtuose du karcher de droite, mais bouché.
Quand il y aura un homme d’État à la tête du pays qui aura le courage de dire aux autorités algériennes que la France a pris sa part dans l’indépendance de l’Algérie et qu’ils sont capables de continuer seuls.
La France doit mettre un terme final avec ce pays qui nous bassine depuis soixante deux avec la repentance ils ont voulu l’indépendance pour ce qui est du gaz ils ne sont pas les seules à en vendre
A des tarifs beaucoup plus compétitifs !