Sapeuses-pompières victimes de sexisme…
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« N'oublie pas de brancher cette grosse colonne » (contrepèterie de pompier).
Dans un épisode de sa série aussi lacrymogène qu’une charge de CRS « Témoignages », Libération vient de nous révéler les affres de « plusieurs sapeuses-pompières, lassées du sexisme ambiant dans les casernes, et bien décidées à s’engager pour faire la peau aux stéréotypes de genres et autres discriminations et agressions sexistes ».
« Sapeuses-pompières », voilà de quoi défoncer la valve de l’humour pour les amateurs de contrepèteries, et on mesure bien là toute la difficulté à féminiser certains noms de professions (à l’exception de maître-chien, allez savoir pourquoi…).
Prenez Agathe (dont Libé a modifié le prénom, probablement par peur que ses collègues masculins n’assassinassent ses enfants), mortifiée par des réflexions constantes liées à son « genre » : « On a fini de manger, tu peux débarrasser et faire la vaisselle ? »
À l’heure où des garçons veulent être sages-femmes, il y a donc encore des machistes pour laisser croire qu’il vaut mieux être un homme pour descendre la grande échelle avec un comateux de 100 kg sur son épaule ! On conviendra toutefois qu’Agathe est moins à plaindre qu’une yézidie captive de l’État islamique, et une de ses collègues a d’ailleurs trouvé la parade : « Il m’arrivait de faire moi-même des blagues potaches pour me faire accepter. ». Ben voilà, c’est comme au judo, il suffit d’accompagner le mouvement de l’adversaire…
Certes, la frontière entre humour gras et harcèlement, voire agression sexuelle, n’est toujours pas facile à déterminer, et un demi-siècle après l’accession de la première femme au corps prestigieux des soldats du feu - démontrant qu’il ne suffit pas d’avoir de gros muscles pour faire un bon pompier (désolé !) et gérer le flux qui jaillit des bornes -, elles ne représentent toujours qu’un sixième des effectifs. Raison pour laquelle, peut-être, les blagues sexistes lourdingues y persistent plus que dans les corporations où elles sont devenues majoritaires, comme l’enseignement (85 %), la magistrature (66 %) ou la médecine dans un avenir très proche.
Pour accélérer la normalisation, deux pompières ont organisé sur deux jours, au printemps dernier, un colloque national sur l’égalité femmes-hommes pour « illustrer la complémentarité des hommes et des femmes dans l’activité de pompier ». Les deux femmes sont également investies dans la tenue de formations pour « sensibiliser aux stéréotypes de genre ». Prochaines étapes, « établir une garde d’enfants réservée aux pompiers et pompières, continuer la restructuration des locaux pour y intégrer des vestiaires, douches et chambres séparés – les gardes professionnelles durent 24 heures – et même adapter les tenues qui, incompatibles avec les fortes poitrines par exemple, peuvent gêner les mouvements ». On n’y avait pas pensé !
NB : deux contrepèteries se sont glissées dans le texte.
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