[SATIRE A VUE] Admis aux urgences, il passe la nuit dans le garage de l’hôpital

@Tom Ru/Unsplash
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Faute de place, un homme arrivé aux urgences la veille est remisé dans le garage de l'hôpital aux côtés d'autres patients. BFM et Le Point relatent la mésaventure de Gérard Claudet, confronté au délabrement du système de santé français.

Gérard Claudet, 45 ans, est en vacances avec sa famille en Haute-Marne lorsqu'un mal de ventre le saisit. Le SAMU local le dirige vers les urgences de l'hôpital de Langres, où il sera reçu avec par les soignants locaux. Une aventure médico-tomobile l'attend.

Arrivé le 26 octobre vers 16 heures, l'homme témoigne d'une équipe l'ayant accueilli « avec les plus grands soins ». Une inflammation intestinale lui est diagnostiquée. La situation dérape, 24 heures plus tard, lorsque des membres du personnel se rendent à son chevet pour lui annoncer le décès de plusieurs mètres carrés au sein de la structure. Ceux-ci ayant disparu suite à leur occupation par de nouveaux arrivants, la direction se voit contrainte d'évacuer le monsieur vers un ailleurs appelé « moyens du bord ». Face au « Je vais où ? » du patient, un volontaire se jette à l'eau et avoue la nature du lieu : « Écoutez, dans un garage. Quand on n'a plus de place ici, ce n'est pas compliqué : on ouvre le garage et on y met des patients. »

« Je t'attendrai à la porte du garage, tu paraîtras dans ton superbe brancard...»

D'autres alités sont déjà dans la place et attendent avec impatience ce nouveau compagnon de parking. Sol en béton brut, bruit assourdissant de la ventilation, douche et toilettes dans le couloir attenant. Ensemble, ils plaindront ces pauvres automobiles réduites à loger dans ce local sinistre, seules, abandonnées par leurs propriétaires. Une voix s'élève d'un lit médicalisé : « Est-ce qu'une seule personne au gouvernement s'est souciée du sort réservé aux moyens de transport du personnel hospitalier ? » La décision d'aligner les malades dans la rue pour permettre d'effectuer des travaux et, ainsi, de proposer un abri décent aux voitures des employés n'a que trop tardé. Le délabrement du système de santé français exige d'être optimisé. Un emplacement disponible le long d'un trottoir, c'est un malade qui peut attendre qu'un médecin vienne l'examiner. Chaque matin, un interne viendra examiner les tickets de parcmètre apposés au bas des lits. Une amende pour stationnement illégal et c'est une tension à surveiller.

Délabré pour délabré, le système hospitalier fait l'objet d'un projet révolutionnaire. Dès sa naissance, le citoyen est aiguillé vers une salle d'attente des urgences (le Stade de France ou une salle d'échange du RER). À l'adolescence, une infirmière vient l'avertir que son tour ne va pas tarder. Entré dans l'âge mûr, il voit un numéro s'afficher sur un écran. C'est le sien ! Choc traumatique. Euthanasie. Au suivant !

Au terme d'une nuit passée auprès de la ventilation, Gérard Claudet a capitulé. Rentré chez lui, il rédige un courrier indigné à l'Agence régionale de santé, à l'hôpital de Langres et au ministère de la Santé. Aucune réponse à ce jour. Pour le faire patienter, un chirurgien, admirateur de Charles Trenet, lui lance ce message d'espoir : « Je t'attendrai à la porte du garage, tu paraîtras dans ton superbe brancard... »

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

48 commentaires

    • Cela s’appelle de l’humour même si les m2 …sont un peu tirés par les cheveux ..car Mr J Leroy pensait que vous étiez au courant que cette affaire de garage est bien réelle et qu’elle est tellement extraordinaire qu’il valait mieux pratiquer l’humour ! donc, pour vous expliquer : il n’y avait plus de place dans l’hôpital aussi ont ils mis les malades dans …un garage ! et oui ! ils restent aux français de se bouger, si ils le veulent bien sûr ! mais je suis sûre qu’ils vont accepter !!

  1. Probablement que ce patient était en situation régulière et est à jour de ses cotisations. On aurait réservé ce sort à un clandestin, voire à un clandestin sous OQTF, LFI et la Nupes seraient dans la rue, hurlant au scandale et au racisme ! Comme dans toute famille qui se respecte, comme dans tout pays démocratique, l’Etat devrait prioritairement s’acharner à soigner les Français en situation régulière, ceux qui cotisent et payent des impôts pour bénéficier de soins décents.

  2. « La dérision en toute chose est l’ultime rempart au malheur ». Merci monsieur Leroy d’avoir traité ce sujet avec autant d’ironie, mais qui paiera le parking vu que dans la majorité des hôpitaux publics ils appartiennent à des sociétés privées.

  3. MACRON DANS SES ŒUVRES :

    Il n’a pas de moyens pour les hôpitaux, mais pour former 2.000 soldats ukrainiens à nos frais, ou pour continuer à envoyer des missiles mistral à son copain Zelensky, là pas de problèmes : il pique dans la caisse, mais là, maintenant, c’est celle de nos enfant et petits enfants !!!

      • Ne maugréez pas, nous sommes super-bien soignés. La preuve : un ministère de la Santé avec, en son sein, une direction générale de la Santé et une direction générale de l’Offre de soins.
        Une Agence nationale de santé publique plus 18 agences régionales de santé (ARS), une Haute Autorité de santé (HAS), une Agence de sécurité sanitaire (ANSES), une Agence de sécurité du médicament et des produits de Santé (ANSM), une Alliance pour les sciences de la vie et de la santé (AVIESAN), un Haut Conseil de la santé publique (HCSP), un conseil scientifique, un Comité analyse recherche et expertise, plus de multiples agences de sécurité sanitaire. De quoi vous plaignez-vous?

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