[SATIRE A VUE] Annulation d’entraînement : la Seine reste infréquentable

@Jordan Florentin
@Jordan Florentin

Jamais fleuve ne fut aussi peu tranquille. Épiée de toutes parts, soumise aux barbotages médiatiques les plus improbables, analysée, lavée, cajolée, la Seine persiste à ne pas vouloir se prêter aux exigences sanitaires de ses surveillants. La pluie tombée lors de la cérémonie d'ouverture l'a, une fois de plus, contrariée. Les coulées de peinture bleue dégoulinant du personnage grassouillet n'auraient rien arrangé. Résultat : la Fédération internationale de triathlon a pris la « décision d'annuler la partie natation de la familiarisation triathlon ». Les athlètes ne pourront pas s'imprégner de ce nectar haut de gamme. Malgré 1,4 milliard de travaux de dépollution, la Seine reste infréquentable. Hostile, froissée par les affronts qu'elle dut subir.

Les organisateurs en ont vu d'autres. Allez... Mardi et mercredi, il n'y paraîtra plus. Au pire, des « jours de contingence » sont prévus pour reporter les épreuves. Le long de la berge, les triathlètes attendront le signal. Septembre, octobre... Les mois en « R » seraient propices à la discipline en milieu parisien.

Sur X, le député européen (RN) Rody Tolassy rappelle que Mayotte, la Guadeloupe et la Martinique n'ont pas un accès régulier à l'eau potable. Les camions-citernes prévus pour livrer de l'eau de Seine aux territoires d'outre-mer devaient entrer en action dès les JO terminés. Hélas... Nous connaissons les aléas de la purification du produit. Son prix. Les frais de transport. Le label « Hidalgo s'est baignée dedans » achève de réserver la bouteille à une clientèle fortunée. Les ultramarins devront attendre que le tuyau prévu pour relier Paris à Pointe-à-Pitre voie le jour. Un premier pas vers une alimentation constante de l'outre-mer en eau potable.

Anne Hidalgo l'a confié à ses collaborateurs. L'après-JO verra la capitale à sec. À quoi bon s'encombrer de cette quantité astronomique de liquide si aucune compétition olympique ne se déroule en son sein ? L'opération intitulée « gueule de bois de lendemain de JO » sera modeste mais digne. Baisse continue du niveau du fleuve, assèchement intégral des caisses de l'État. Le tout mis en scène par Thomas Jolly. Aya Nakamura dans la vase jusqu'à mi-cuisse. L'obèse singeant Jésus disparaissant dans un banc de poissons morts. La fin d'un monde, le retour aux sources du mal pour quelques intervenants. Le meilleur reste à venir.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

29 commentaires

  1. 1,5 milliards d’euros (les nôtres, ne nous leurrons pas…) qui…tombent à l’eau, en quelque sorte !

  2. 1.1 milliard d’euros sur 10 ans, soit 110 millions par ans pour apaiser les douleurs des malades ou gens âgés incurables, mais 1.5 milliard sur la table pour que certains puissent faire trempette dans la Seine quelques jours, vite votons la loi euthanasie pour se débarrasser des gêneurs. (je précise pour ceux qui voudraient me descendre en flamme qu’il s’agit de second degré)

  3. Question : Avec 1,5 Mrds combien d’usines de désalinisation aurions nous pu construire dans les territoires ultramarins qui manquent cruellement d’eau potable ?

  4. Décidément, ces JO sont un fiasco ! Entre des tableaux tendancieux lors de la cérémonie d’ouverture, des athlètes qui crèvent de faim, (où est passé notre gastronomie française si réputée dans le monde) , des lits en carton ( je doute de leur conforts) , la seine et le temps qui n’obéissent pas aux injonctions de nos bobos-écologistes , le retrait de certains publicitaires, la facture est, sera salée pour un bilan catastrophique !

  5. N’oubliez pas la leptospirose dont les germes, bien qu’abondants,n’ont pas été décelées bécause qu’ils ont été délibérément ignorés dans les analyses

  6. Fortes chaleurs = prolifération des bactéries escherichia coli (entre autres joyeusetés) … pas mieux que la pluie donc. J’espère que les sportifs auront pris des antibiotiques. Pour la leptospirose il vaut mieux penser au vaccin avant de plonger.

  7. Ce n’est pas tout de vouloir à tout prix rendre la Seine baignable, ces rigotos semblent oublier qu’il s’agit d’un fleuve navigable au trafic de fret très important et vital… les zélites devraient enlever leur œillères !

    • Ce ne sont pas les gros chalands automoteurs rhénans qui polluent l’eau. Le Rhin reste très propre sur l’essentiel de son cours, allons que le trafic fret y est très important. Mais il n’est pas régi par la médiocrité des décideurs.

  8. Quand on constate la fange stockée dans le XVIIIéme, on comprend facilement que ce n’est point demain la veille que l’on se baignera dans la Seine…

  9. Je me souviens d’une visite rendue à Copenhague par Bertrand Delanoe , alors maire de Paris, à son homologue danois. Delanoe annonce fièrement avoir créé Paris-Plages. A quoi le maire de KPH lui a repondu » nous on se baigne depuis longtemps dans le port de Copenhague ”.

  10. Entièrement d’accord avec Rody Tolassy. Il y a quand même des priorités plus prioritaires que les JO. Quasiment tous ĺes Français sont scandalisés de cette débauche de milliards — en général et pour la dépollution de la Seine en particulier —, juste pour montrer au monde entier que, « à Paris, qu’est-ce que vous croyez… on a les moyens, nananananèreuh ». Quand je dis Paris, ça sous-entend bien sûr la France et ses contribuables, pauvres d’eux… La Seine, elle veut rester libre. Avec sa pollution. Donc tout ça pour ça… Fiasco majuscule de bout en bout.

  11. Encore un investissement bien pensé… Les Mozart de la finance, disait-on… Quelques fausses notes dans leur partition, quand même…

  12. Peut être qu’en dépensant 3 milliards plutôt qu’un et demi , ça l’aurait fait ..ou 4 milliards , 5 ..6
    Va savoir !

    • Il faudrait déjà que toutes les communes situées sur les bassins versants soient équipées de stations d’épuration efficaces…

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois