[SATIRE À VUE] Blessé, le squatteur de piscine attaque les propriétaires

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Le squatter est le petit chouchou du législateur. L'hiver, il veille à ce que le propriétaire du logement ait bien obstrué les fissures par lesquelles un vent glacial peut s'engouffrer. Le coucou qui s'est installé dans les lieux est fragile des bronches. Un courant d'air passé par une tuile manquante et le voilà fiévreux, grincheux, incapable de poursuivre le saccage de l'appartement. Fort dépourvu quand l'été fut venu, l'homme de loi se tourne alors vers les piscines privées où son ami squatter se remet lentement des rigueurs hivernales.

Il y a quatre ans, à Toulouse, un squatter se brisait les vertèbres lors d'une baignade dans le bassin d'une résidence où il s'était introduit illégalement. L'accident, survenu à la suite d'un plongeon maladroit, le laisse tétraplégique. Aujourd'hui, l'homme, handicapé lourdement, poursuit la copropriété en Justice. Une mystérieuse négligence autour du bassin est invoquée.

On nage sur la tête

Très au fait de la bienveillance en vigueur à l'égard des pirates de l'immobilier, l'avocat consulté par BFM confirme la pertinence juridique de la plainte : « Lorsqu'un dommage est survenu sur leur propriété [...], ils doivent répondre du dommage causé à la personne qui se blesse, même s'il elle est entrée illégalement dans les lieux. » L'intrus peut ainsi faire valoir ses droits… à ne pas avoir le droit. D'un coup de soleil, il se plaindra auprès du syndic. Du maillot de bain arraché en passant par-dessus la clôture, il demandera réparation et pourra poursuivre les résidents pour contrainte au naturisme. Dans le cas présent, le drame est sans commune mesure avec tout incident mineur. La victime n'en a pas moins compris la permissivité des temps présents. À rebours de tout bon sens, les copropriétaires vont devoir démontrer que la piscine était aux normes au moment des faits. Prête à rafraîchir le clandestin. Calibrée, vérifiée. En un mot, squatto-compatible.

La protection du squatter amène le citoyen à se demander où s'arrête le dédommagement d'un contrevenant. Le cambrioleur qui s'est cassé la jambe en tombant de la mezzanine n'est-il pas légitime à poursuivre l'occupant pour défaut d'éclairage ? Et que dire de ces maçons qui érigent un mur précisément là où veulent aller des conducteurs poursuivis par la police ? La question majeure concerne l'intégrité physique du législateur. Qu'il ait encore la faculté de siéger ici et là alors qu'il se déplace en marchant sur la tête reste la grande énigme de notre époque.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

71 commentaires

  1. il n’y a nullement besoin de changer la loi, il suffirait de ramener un peu de bon sens et de jugeotte a ces juges gauchistes!
    bon sang de bois, le mec n’a rien a faire là, il se blesse, moi je lui fait payer le carreau qu’il a cassé en tombant.
    le mec brule un feu rouge, percute un lampadaire, il va porter plainte contre la commune qui a mis un lampadaire là…

  2.  » L’intrus peut ainsi faire valoir ses droits… à ne pas avoir le droit.  » pas facile de nager sur la tête !!!

  3. Il a toujours été dit que la justice Française protégeait plus les délinquants que les citoyens citoyennes .

  4. La  » justice » Française dans toute sa splendeur ! ….Je l’ai toujours dit , la FRANCE est assise sur un baril de poudre et c’est la justice qui allumera la mèche . Aimé Césaire a dit :  » Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente  » …..La messe est dite !

    • En matière de décadence, La France mérite bien sa médaille d’or et une inscription dans le Wooswoo avec mention au Winner’list …

  5. Attendez, on ne nous explique pas en quoi le manque de respect des normes (obligatoire, surtout dans ce cas de copropriété) aurait causé l’accident corporel (grave) de ce délinquant! Manque d’eau, bords glissants, manque d’éclairage alentours? Elles sont parfois tellement complexes, qu’on peut toujours être pris en faute par quelqu’un de procédurier, et là-dessus, on peut faire confiance aux avocats et aux législateurs!

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