[SATIRE A VUE] Chants racistes, saluts nazis. A Cintré la baudruche se dégonfle

Un conseiller municipal de la gauche indépendantiste bretonne affirme dans Libération avoir été frappé pour avoir tenté de faire cesser des saluts nazis et des chants racistes émanant d'un groupe de six jeunes. A la suite de l'enquête de gendarmerie, le procureur de la République infirme cette version.

Près de Rennes, la pénurie de saluts nazis frappe de plein fouet la commune de Cintré (Ille-et-Vilaine). Le jeune élu local d'extrême gauche, Anton Burel, décide de se saisir du problème à bras le corps. Il les a vus, les a combattus et en a presque mouru. Ici, dans ce bar paisible, un groupe de clients qui s'adonnait à des saluts hitlériens et des chants racistes l'aurait tabassé parce qu'il tentait de les faire taire. De ce côté de la Bretagne, les affaires reprennent. Le troisième âge antifa ressort quelques pancartes et se réunit sur la place du village. Alertées par Libération, les forces vives sont prêtes au combat. Dans les pages du quotidien, le survivant témoigne des circonstances de son agression : « Je me suis approché de celui qui avait fait le salut hitlérien et je lui ai dit que ce genre de geste et leurs propos n’étaient absolument pas admissibles. » Seul contre tous, il ne peut lutter face à six jeunes enragés : « Ma tête a cogné sur le trottoir et j'ai perdu connaissance. »

La photo du visage tuméfié de la victime témoigne de la violence de l'attaque. Les spécialistes reconnaissent les hématomes typiques laissés par des poings de droite. Aucun doute. La bête immonde a encore frappé. Les hommes de mains d'Eric Zemmour et Marine Le Pen ont débarqué sur la plage qui borde désormais Cintré à cause du dérèglement climatique. Une extension du fait divers est envisagée dans les locaux de Libération. Du deux-en-un pour le prix d'un abonnement ! L'offre serait alléchante.

L'enquête ne confirme pas ces accusations

Quelques jours plus tard, la désillusion est grande dans les faubourgs de Cintré où quelques habitants retranchés refusent d'ouvrir les volets. Sur la base de l'enquête diligentée par la gendarmerie, le procureur de la République de Rennes dégonfle la baudruche : « Les témoignages recueillis par les gendarmes ne permettent pas de confirmer de chants racistes et de saluts nazis ». Des témoins évoquent une altercation avec la communauté des gens du voyage. C'est moins glorieux. Pour Anton Burel, le voyage dans le monde merveilleux de l'ultra-droite s'arrête là où les investigations commencent. L'homme persiste néanmoins dans sa version de l'agression. Ils les a vus, les a combattus et nous a bien eus.

A Cintré, l'artisanat du salut nazi est au point mort. La clientèle se faire rare, le manifestant vieillit. Aucun repreneur à l'horizon. Le petit commerce de l'extrême-gauche va fermer boutique.

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