[Satire à vue] Crêpes marinées aux saveurs d’égout… Bienvenue à Paris !

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Les efforts de la mairie de Paris pour dissuader les touristes de venir découvrir la tour Eiffel sont méritants mais restent vains. Le slalom imposé entre les vendeurs à la sauvette assis à même les trottoirs n'a en rien découragé les Japonais, les assauts des joueurs de bonneteau n'ont pas rebuté l'Américain et une partie des populations venues du monde entier a su déjouer les ruses des pickpockets. Pour enfin enrayer cet afflux de visiteurs, municipalité et préfecture devaient laisser s'installer un autre fléau. Puisque les écueils déjà en place n'étaient d'aucune efficacité, il ne restait plus que le recours à une alimentation avariée pour en finir avec cette ferveur populaire.

Braseros de fortune

Des Caddie™ sur lesquels sont cuisinés des mets alléchants ont ainsi fleuri aux abords de la tour. Sur des braseros de fortune et autres bonbonnes de gaz improbables mijotent des plats en sauce, ici des crêpes au sucre vendues sous le manteau, là-bas des sandwichs censés contenir quelque chose et, pour les déshydratés, des bouteilles d'eau minérale maison, remplies au robinet par le producteur.

Après s'être adonné aux joies de la tambouille locale, le visiteur trouve dans Le Parisien toutes les raisons de ne jamais encourager ses proches à vivre son expérience. Les astuces de fabrication sont révélées par les enquêteurs du quotidien. Pour la retrouver le lendemain aussi fraîche que la veille, la pâte à crêpe est placée sous une plaque d'égout. Une bonne dose de sucre vanillé sur le tout et le goût de rance disparaît. Les trappes ERDF et de chauffage urbain offrent également des réceptacles où placer la nourriture en attente de clients. Escaliers de secours, halls d'immeuble, le cuisinier a investi des lieux de stockage répartis autour de son périmètre de vente.

Dix tonnes de marchandise confisquées

À titre ponctuel, les forces de l'ordre interviennent. À la fin de l'été, les protestations des riverains et des professionnels du secteur ont amené police nationale, locale et gendarmerie à opérer une razzia sur l'ensemble des produits vendus illégalement sur le site. Ils ramenèrent dans leurs filets dix tonnes de marchandises, dont un tiers de denrées alimentaires. À défaut de répression sérieuse qui viendrait mettre un coup d'arrêt définitif au trafic, l'estomac du touriste peut ainsi être malmené bon an mal an par ces entorses à l'hygiène alimentaire. Pour peu qu'il survive, il montrera ses plus belles radiographies prises lors de son séjour à Paris. Tournée des commissariats by night pour signaler ses effets dérobés, blanquette de surmulot sur le pont d'Iéna, un café, l'addition ! Le coup de grâce au tourisme passera par une gastronomie radicale.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

18 commentaires

  1. On se demande qui achète à ces vendeurs à la sauvette. Pas d’acheteurs et c’est la fin de leur commerce illégal qui leur coûtera plus que ce qu’il rapporte. On se demande où est la police et comment ils peuvent faire leur trafic tranquilles…

  2. Défigurée, l’ex plus belle ville du monde, disparu notre Paname…Je n’y retournerai jamais.
    De toute façon, les occupants actuels ne veulent pas de moi et de mon diesel . Cela tombe bien, car je préfère l’odeur de ce dernier à la leur…

  3. Il y a une solution très simple contre ce problème. Le retour du policier dans la rue. Chose que j’ai redécouvert à Londres, dans les coins touristiques. On y voit une paire de policiers flanner sur les trottoirs, s’assurant que tout va bien.

  4. Paris a besoin d’un grand nettoyage, à commencer par tous ces « vendeurs ». Que fait la police? Il faut aussi arrêter l’immigration qui est à la source de tous ces désordres que nous vivons actuellement.

  5. J’aimais flâner dans Paris le soir, mais c’était avant. Avant l’invasion et tout ce qui va avec. Face à ce fléau des paroles, certes fortes, sont prononcées mais que peuvent des mots contre des maux si l’on ne s’affranchit de certaines règles que l’on a nous même contribué à édicter ou auxquelles on s’est soumis pour afficher nos valeurs et hélas assez souvent notre crédulité.

  6. Comme pour la drogue, le tort en revient avant tout aux acheteurs. Comme disait Coluche : »Dire qu’il faudrait que çà n’s’achète pas,…. pour que çà n’se vende pas ! »

  7. Mais que font les autorités payées avec nos impôts ? Rassurez-vous, les « punaises de lit » déjà bien en cour, achèveront le travail de destruction du pays !

  8. Cette situation, doit faire partie pour les touristes d’un « folklore » qui fait le charme de la capitale, comme on va voir le souk à Marrakech, ou les prostitués-ées du bois de Boulogne. Pauvre France!

  9. Dans les pays du Tiers Monde il y a de semblables échoppes de rue proposant différentes nourritures mais ce commerce étant légal les vendeurs ne sont pas obligés de dissimuler les vivres sous les plaques d’égouts et le risque sanitaire est un peu moindre.

  10. Belle présentation de notre gastronomie parisienne , ceux qui en redemande doivent être complètement fous et inconscients .

  11. SI le 10ème de l’énoncé est réel alors il est fort concevable que les « étoilés parisiens » méritent la main d’œuvre irrégulière que le premier d’entre eux veut « régulariser » au motif que la « restauration » est sous tension ! …
    Le « toqué » n’a qu’à aller chercher ces « cuistots » là où ils sont : près de la Tour Eiffel ! …

    Ceci dit, il n’y a rien de drôle dans ce nouveau papier qualifié de « Satire à vue » …

    • La bouffe, quasiment seul métier résiduel , avec les millefeuilles de fonctionnaires…Quand je pense qu’il y avait, avant 1975, un bistrot (sympa) à chaque coin de rue ; toutes les 4 vitrines à Paris, avec de délicieux méga sandwitchs au pâté , saucisson, ou jambon-beurre bien charnus..

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