[SATIRE À VUE] Des libraires vent debout contre le livre de Bardella
2 minutes de lecture
A la suite du refus d'affichage de la SNCF, des libraires se drapent dans leur liberté de choisir. Le livre de Bardella Ce que je cherche ne figurera pas dans leurs rayons.
La SNCF en refuse la publicité, des libraires la vente. La sortie prévue le 9 novembre du livre de Jordan Bardella Ce que je cherche suscite une levée de boucliers du côté des porteurs de valeurs. On est chez nous et c'est à nous de décider de la parole que nous souhaitons diffuser. Ainsi se résume la position des résistants à la pluralité d'opinions. C'est un barrage filtrant qui s'érige lors de chaque publication d'un ouvrage marqué à droite. Tenanciers et vendeurs se lèvent comme un seul homme. « On est chez nous ! » est le cri du coeur lancé dans les interviews des quelques libraires de Lyon, Niort et Poitiers parus dans 20 minutes et La Nouvelle République. « Le travail du libraire, c'est de sélectionner, de faire des choix », revendique l'un d'entre eux.
Liberté de choisir, de sélectionner, de refuser ce qui ne rentre pas dans les critères de la maison. Les Charles Martel locaux repoussent celui qu'ils estiment inadapté à la culture du lieu. Bienvenue au RN ou chez Reconquête!. Le résistant libraire y trouvera matière à conforter ses principes. Comment renforcer les contrôles aux frontières de sa boutique, comment faire cesser l'invasion des éditions Fayard récemment rachetées par Bolloré. Deux responsables de l'un de ces bastions de la bienpensance ont décidé de couper court à toute tentative d'incursion en territoire bobo. Elle ont décidé « de ne plus vendre les titres » publiés par l'horrible Breton. Rideau fermé à titre préventif. Le livreur passera les bouquins « comme il faut » par une trappe aménagée sous la porte. Le mouvement se durcit.
Après avoir lu Ce que je cherche en cachette, l'un de ces bloqueurs de littérature incorrecte aurait trouvé Bardella un peu mou. Trop peu intransigeant. A la recherche de conseils pour bien brûler les ouvrages clandestins qui seraient parvenus à s'immiscer sur les étagères, il ne vit que modération, pas d'allume-feu en guise de marque-page. Un laisser-aller à tous les chapitres qui ne reflète en rien les valeurs humanistes du métier.
A Lyon, chez "Terre des livres", une responsable nous rassure : « On a bien un Mein Kampf pour un universitaire et un livre de Zemmour pour un autre chercheur ». On a ses petites friandises dans l'arrière boutique. Elles font office de pense-bête. Quand la peur vient à manquer, un saut dans le même panier où ont été placés les deux auteurs. Et ça repart ! Un oubli de l'amalgame martelé depuis 40 ans ? Et hop ! Voilà les employés requinqués, prêts à bouter Bardella hors des murs.
« C’est l'essence même de notre travail que de choisir », insiste l'un des libraires consultés. Les Français attendent désormais qu'il leur explique en quel honneur ils n'auraient pas cette même liberté dont Bardella est l'un des défenseurs.
5 commentaires
Les libraires oublient que les livres sont leurs gagnent pain,et la liberté de choisir ses lectures,s’ils ne veulent pas vendre le livre,il suffit de le commender sur internet.
« On est chez nous. » Mais où les libraires ont-ils trouvé un tel slogan?
Et après ces Jean Moulin de carton pâte vont se plaindre de la dure concurrence des commerçants en ligne. Heureusement il leur reste à vendre les mémoires des stars de la télé réalité.
Il serait intéressant de disposer de la liste de ces boutiques ”resistantes”.
Étape une, s’assurer que le libraire n’a PAS le livre de J Bardella.
Étape deux, choisir plusieurs livres parmi les plus chers.
Au final, avec dix bouquins sous le bras (avant de payer bien sûr) demander le fameux livre pré-censuré et … Reposer tous les autres avant de dire poliment au revoir.
J’adhère pleinement à cette excellente stratégie !