[Satire à vue] Deux détenus s’évadent de la forêt de Fontainebleau
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Promenons-nous dans les bois pour voir si Dupond-Moretti n'y est pas. C'est en chantant cette comptine que les encadrants et leurs huit prisonniers partirent courir dans la forêt de Fontainebleau. Prétextant une envie pressante, deux détenus s'éloignent du groupe. Ne les voyant pas revenir, les chaperons de la prison de Fleury-Mérogis se rendent à l'évidence. Le méchant loup les a dévorés. Au ministère de la Justice, cette évasion emprunte de poésie enfantine émeut jusqu'au plus haut niveau. Les services de gendarmerie, d'un romantisme plus réservé, déploient « tous les moyens » pour retrouver les deux fuyards. L'un purgeait une peine pour trafic de stupéfiant, l'autre pour agression sexuelle (pauvre loup !). Selon le représentant syndical FO pénitentiaire, les randonneurs avaient été « triés au cas par cas lors d'une commission spécialisée ». Plouf, plouf, ce sera toi qui t'éva-de-ras. La sélection fut impitoyable.
Le directeur interrégional de l'administration pénitentiaire, Stéphane Scotto, est à deux doigts de crier victoire : « Cet aménagement de peine n'a pas été fructueux, mais il l'a été en revanche pour d'autres personnes détenues qui participaient à cette permission de sortie et qui ont pleinement rendu positif son déroulement. » Six détenus sur huit rentrent au bercail après une sortie visant la réinsertion. La statistique forestière est éclatante. À ce rythme, les 137,5 % d'occupation de la prison de Fleury-Mérogis ne seront bientôt qu'un lointain souvenir. L'idée de proposer des cellules sur Airbnb fait son chemin.
Moins enthousiaste, le secrétaire local FO reconnaît les failles du procédé : « Ça n'arrive pas tous les jours, mais ce n'est pas un cas isolé. » Entre autres échappées champêtres, il est à rappeler l'éclipse d'un détenu du centre pénitentiaire de Valence lors d'une sortie dans le cadre de la fête de la nature à Beauvallon, en mai 2023, celle-ci faisant suite au filage à l'anglaise d'un repris de justice à l'occasion d'une visite du parc zoologique d'Upie. Le tout sous les yeux admiratifs des fauves en captivité.
Les vieux routards de la délinquance le déplorent. Le temps des draps noués et des tunnels creusés à la petite cuillère est révolu. À ces moyens d'un autre âge a succédé le programme des sorties dites d'insertion ou d'aménagement de peine. Basket, randonnée, ski alpin, musée : le postulant à la poudre d'escampette ne sait que choisir. « Une réflexion doit peut-être être portée pour mieux encadrer les sorties et mieux sélectionner ceux qui y participent », déclare le syndicaliste à France Info. Faut-il agrémenter la forêt de Fontainebleau de quelques miradors et la cerner d'une haute muraille ? À la place des cervidés, une meute de pitbulls ? « Mais, mais, mais... », s'exclame la gauche : ce serait encore une prison ! Dupond-Moretti le concède : le loup est dans le concept.
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41 commentaires
Excellent commentaire je me suis marré bravo Jany
»Cet aménagement de peine a été fructueux pour les autres personnes détenues… », les victimes éventuelles des détenus échappées apprécieront
Et dire qu’il y a des enfants qui aimeraient bien que le mercredi ou autres jours, on les emmène promener ou que l’on s’occupe d’eux au lieu d’être livrés à eux-même ou aux dealers…
Désolée, ils ne se sont pas « évadés », on leur a ouvert la porte en grand et on leur a dit « bon vent », on a besoin de place pour les nouveaux arrivants.
Apparemment, le tout est de savoir courir vite à Fleury-Mérogis. A étudier également la sortie canoe-kayak pour les bons nageurs ou le stage parapente pour disparaitre au gré des vents, qui peut à la limite donner une chance aux détenus moins athlétiques. Dans un pays normal, une peine de prison se passe entre 4 murs pour dissuader les délinquants de recommencer. Le taux de suicide en milieu pénitentiaire ? Rien à foutre, d’autant que je suis certain que ce sont les caïds qui sont choisis pour ces activités de plein air afin d’acheter une « paix sociale » !..
L’administration pénitentiaire rattrape les manques de la Justice, en fait: elle ne fait que libérer les prévenus – devenus condamnés – que celle-ci n’a pas réussi à exonérer!
Le syndicaliste des gardiens de prison qui s’exprime sur France info sur la sélection de ceux des prisonniers dont on pourrait permettre ou pas les sorties ludiques , on se demande si il défend ses adhérents ou les malfrats ? Encore un qui a été lui aussi trié sur le volet !
j’avoue que l’idée de régler ainsi, à coup de sorties « à risques », le problème de la surpopulation pénitentiaire m’avait échappé. Merci à l’auteur de m’avoir éclairé! Même Mme TAUBIRA n’y avait pas songé, je suis sûr.
piscine intra-muros, ébats au grand air, ravitaillement par drones, la prison si elle n’était pas sursaturée deviendrait presque un gîte sympa.
Ça se passe comme ça en macronnerie. Ceci dit, si même la détention des personnes a des fuites, on peut se demander si aux finances il n’en serait pas de même, la caisse etant toujours vide.
Leurs victimes vivent dans des HLM pourris et aucune sortie n’est prévue….
Cette évasion empreinte de poésie et non emprunte !
C’est vraiment dommage ils ont loupé la journée piscine et le massage qui suivait. Et les victimes de ces crapules ont leurs organisent quoi au fait ?
Qu’est qu’on rigole dans ce pays bravo pour votre commentaire j’ai bien rigolé
L’administration pénitentiaire à la française n’administre plus rien et ne garde plus rien. Grâce au gauchisme ambiant et au manque de volonté, de caractère et de responsabilité, son personnel en particulier ses cadres sont devenus des moutons tout juste capables de surveiller des enfants en maternelle. Quand aux prisons pourquoi ne pas les vegetaliser comme les ecoles parisiennes pour aérer leurs occupants, cela éviterait qu’il fassent la belle lors des sorties du dimanche.
je les comprends, la promenade en forêt c’est un peu tristounet à côté du karting et de la piscine, ils ont voulu quelque chose de plus sportif