[SATIRE A VUE] Discrimination capillaire à l’élection de Miss Bourgogne

BIGOUDIS

Revenant du front russo-ukrainien, un journaliste de Libération est envoyé sur l'élection de miss Bourgogne. Coiffé du chapeau que lui a légué madame de Fontenay, il part immédiatement à Chevigny-Saint-Sauveur où sévit cette survivance d'un patriarcat meurtrier. Il en sera la caution morale, le contrôleur intransigeant qui veille à la bonne tenue mondialiste du concours. D'entrée de jeu, il s'indigne que la rosière d'un village voisin, un dénommé Gérard, ait été exclue du concours. Ça commence mal.

Tout juste remis de cette première infraction, l'envoyé spécial découvre un second scandale. Pas un seul coiffeur spécialisé dans les cheveux de type afro n'a été réquisitionné pour l'occasion. Il le note sur son carnet à spirale : «Trois de ses concurrentes aux cheveux texturés ont dû se débrouiller seules avec leur tignasse avant de monter sur scène ».

Pire encore : « Une des recalées porte un afro, l’autre a les cheveux frisés et la troisième les a ondulés ». C'est donc tout un commando de coiffeurs qui est resté en retrait des opérations. Ils seront fusillés. A l'heure où la question capillaire est traité jusque sur les bancs de l'Assemblée, ce département en est encore à la coupe « pièce montée », aux fers à friser et autres instruments de torture condamnés par l'ONU. Les spirales du carnet se tordent sous la pression du gardien des conventions inclusives : « Cette inégalité de traitement en 2024 interroge et fait office de faute grave, plus que d’une simple négligence de la part du comité Miss France ».

Faute grave ! Il ne faut pas voir peur des mots. Pêché mortel, génocide capillaire, massacre de la bouclette. Le journaliste est encore sous le choc de sa mission précédente. Monsieur de Fontenay devient incontrôlable : « Cet événement se doit d’être jugé à l’aune des avancées législatives, sociétales et entrepreneuriales en faveur du respect et de la mise en valeur de la diversité capillaire dans l’Hexagone ». Après les cheveux en bataille, la bataille des cheveux aura bien lieu.

Le temps où Sonia Roland et les multiples miss dites racisées arrivaient sur le podium, hirsutes, le cheveu triste, perdues dans un océan de blondes bien coiffées est révolu. Oh, bien sûr, par égard à leur souffrance, les Français votaient pour elles. Elle partaient ensuite, écharpe au vent, à le recherche d'un salon compatissant qui réparerait les outrages du comité organisateur. Et Joséphine Baker ? Contrainte d'utiliser un fer à repasser pour venir à bout de ses mèches rebelles ! Personne pour l'apprêter, pas de miroir, un simple clou pour se peigner. Souvenons-nous du martyr subi par les gloires colorées de cette l'époque.

Meurtri, le rebelle de la mèche referme le pavé où il a tout consigné. Il songe à raccrocher le chapeau. Le métier devient trop dur.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

Un commentaire

  1. Avant de faire le présent commentaire, j’ai cherché à savoir qui avait élue MISS BOURGOGNE. Bonne nouvelle, elle est bien de chez nous. Elle a été ELUE ce dimanche 13 octobre 2024 à Chevigny-Saint-Sauveur, près de Dijon et se nomme Clara DERY et est âgée de 21 ans. Elle représentera la Bourgogne lors du concours Miss France le 14 décembre prochain à Poitiers. La messe est dite, allez en paix !……

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