[Satire à vue] Élèves artificiellement intelligents : l’examen est annulé

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Les copies de ces étudiants de l'IUT de Nancy étaient magnifiques. Reluisantes de phrases bien construites et sans aucune faute d'orthographe. La professeur chargée des corrections se crut en plein rêve lorsque l'esprit malin de l'informatique la réveilla. Cet étalage de perfection ne pouvait provenir que de l'utilisation du logiciel générateur de textes ChatGPT. Une intelligence artificielle que les élèves n'avaient pas eu l'intelligence naturelle d'amputer de sa très haute performance. Il manquait à l'ensemble ces habituels signes d'inculture générale, ces mots rédigés phonétiquement, ce niveau CM2 qui fait la désolation du corps enseignant. Ayant déjoué la tricherie, la professeur refusa de poursuivre ses corrections. Et les 120 étudiants d'envoyer des textos désolés à leurs parents : « Si j'aurais su, je m'aurais pas servi de Chat GTP. »

Le directeur de l'établissement s'effare de l'ampleur prise par cette affaire : « Tout cela prend des proportions auxquelles je ne m’attendais pas car nous ne sommes pas les seuls, ni les premiers. »  La fraude identifiée à Nancy n'est effectivement pas une grande première. En janvier dernier, un taux de réussite de 92 % à l'université de Strasbourg avait amené la direction à faire repasser l'examen pour cause de recours au fameux logiciel.

« Son utilisation sera sanctionnée au même titre que le plagiat. » La détermination des instances dirigeantes de l'IUT de Nancy ne les met néanmoins pas à l'abri de la mise sur le marché d'un logiciel, rendu indétectable par l'adjonction de menues erreurs et autres maladresses programmées. Car des générations d'étudiants se retrouvèrent forts dépourvues quand le temps de la confrontation au réel fut venu.

Pour faire face au fléau des copies frelatées, les services pédagogiques invitent donc les enseignants à « construire des évaluations qui sont suffisamment complexes, bien pensées, pour qu’elles travaillent la réflexion individuelle de l’étudiant et qu’il n’y ait pas de réponses formatées possibles ». Également utilisateur de l'intelligence artificielle, le ministère attend le précieux logiciel qui recommandera aux enseignants d'interdire les smartphones durant les examens. Le bon sens en un clic. La mise aux normes ChatGPT de Pap Ndiaye ne saurait tarder.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

22 commentaires

  1. C’ est de la triche et ces étudiants devraient recevoir une sanction exemplaire: plus d’examen pendant 5 ans, y compris le permis de conduire.
    Et même chose pour ceux qui trichent au cours de l’année scolaire puisque le contrôle continu est utilisé pour le baccalauréat. Ah! Il avait pensé à ça monsieur Macron en voulant détruire l’Éducation?

  2. Cela devait arriver bien évidemment.
    La parade serait, pour les enseignants, de proposer d’eux mêmes sur un thème donné , un texte produit par l’I.A, puis de demander aux étudiants d’établir UNE ETUDE CRITIQUE personnelle du document !!!! Afin de pouvoir juger les candidats sur leur aptitude à l’analyse et à la réflexion….On y gagnerait du temps et…de l’efficacité .

  3. La France toujours en retard d’un train. A se demander où se situe l’intelligence ? Les mêmes questions se sont posées avec l’apparition des machines à calculer puis des smartphones. Nos enseignants n’ont-ils pas le devoir de préparer l’avenir donc d’exploiter au plus tôt les nouveaux outils, les nouvelles technologies à disposition ? ChatGPT a ses faiblesses . Dans la préparation de leurs épreuves, viendrait-il à l’idée de nos enseignants de piéger les candidats en soumettant préalablement ces épreuves à l’intelligence de ChatGPT ? Pour ensuite contourner ce logiciel dans une rédaction de ces épreuves qui mettrait les candidats dans l’obligation d’appeler leurs propres connaissances ? Bien entendu, cela demande un petit travail de préparation supplémentaire !

  4. Demain on éteint ChatGPT et les cerveaux (ce qu’il en reste) se mettent à bégayer. A l’heure du GPS qui sait lire une carte ?

  5. Élèves d’autant plus pitoyables car incapables de masquer la tricherie par une rédaction personnelle avec fautes. Peut-être même pas conscients de leurs lacunes.

  6. Gros succès d’un industriel qui a mis au point un iPhone qui traduit la parole et l’écriture inclusive en français classique. Une lacune cependant, la machine ne traduit pas encore la pensée inclusive.

  7. La parade serait d’interroger oralement le candidat sur son écrit, lui demandant d’expliciter certains points détaillés de son texte, l’obligeant ainsi à en démontrer qu’il en est bien l’auteur.

  8. Le virus du téléphone portable a encore frappé !
    Comment ce fait-il que cet instrument ait droit de citée dans les salles d’examens (comme de cours d’ailleurs) ?

  9. Une question: les enseignants ne profitent ils pas de cette IA pour faire leur cours ? Ce qui limiterai un peu plus leur temps de travail ? Si vous avez des idées je suis preneur en attendant de voir autour de moi.

  10. ça me rappelle un sujet de droit qui avait fuité et dont j’avais eu connaissance sans en avoir toutefois la certitude ce qui m’a permis de réviser pendant le déjeuner et à obtenir le diplôme, mais il y a prescription ça fait plus de 60 ans. A l’époque pas d’outils pour aider pendant examen tout dans la tête, souvent des sujet de droit qui font 15 lignes dans le bouquin et qu’on doit développer en 4 heures, il faut quand même être solide mais il n’y avait que 15 ou 20% de reçus quelquefois moins.

    • Ajoutons qu’à cette époque, les titulaires du certificat d’études primaires possédaient un vocabulaire et une syntaxe inconnus de la plupart de nos bacheliers actuels !

  11. Quand les salles d’examen seront t’elles équipées de brouilleur rendant inopérantes les connections à Internet ?

    • Vous ne trouvez pas que les têtes de nos étudiants ne sont pas assez brouillées comme cela… ?

  12. Il est vrai que cela fait un bon moment que j’ai passé l’âge de passer des examens, mais j’étais persuadée, naïvement visiblement, qu’il était interdit depuis longtemps d’entrer en salle d’examen avec un smartphone, avec fouille éventuelle pour s’assurer qu’aucun petit malin ne tentait de contourner l’interdiction. Bon, au moins, comme ça, il n’est pas nécessaire de se creuser la tête pendant des siècles, on sait tout de suite quelle mesure il faut prendre (urgemment) ! Reposant pour tous les homme gris à l’intelligence de poisson rouge !

    • En tant que jury d’examen je peux même dire que certains envoient d’autres personnes à leur place pour passer l’épreuve et il est quelquefois difficile de distinguer qui est sur la photo d’identité, certains se font prendre mais d’autres passent à travers les mailles du filet.

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