[SATIRE À VUE] Emmanuel Macron : vers des visites surprise en charentaises

Capture d'écran
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C'est une info qu'il ne faut divulguer sous aucun prétexte. Selon Le Figaro, qui le tient d'un proche du Président, celui-ci aurait l'intention d'effectuer quelques visites surprises en province. Chut ! S'inspirant d'une réplique de Michel Audiard, le propagateur de rumeurs aurait ajouté : « Dans des circonstances que je tiendrai secrètes, une personne dont je tairai le nom m'a dit des choses que je ne peux pas répéter. » C'est donc dans le secret le plus total que se prépareraient quelques irruptions d'Emmanuel Macron dans la vie normale.

En guise de mise en condition des Français à ces arrivées magiques, le 6 février dernier, Emmanuel Macron s'était arrêté au bar-tabac de Roulans, dans le Doubs. Revenant d'une rencontre avec des agriculteurs, un besoin impérieux de rencontrer des gens du cru s'était emparé du remanieur. Une heure à discuter avec le patron, les clients, les joueurs bleus et rouges du baby-foot. L'homme s'en était allé revigoré par tant de popularité.

À quelle date ? À quelle heure?

Dès la confidence chuchotée, chacun de se perdre en conjectures sur la nature des prochains commerces honorés. Pressings, charcuteries, coiffeurs. Ici et là, des boutiques se parent de drapeaux et de tapis rouges. Quatre spectateurs en folie prévus au Balto de La Garenne-Bezons, un attroupement en formation derrière le comptoir du Café de la Gare de Migennes. Au sein des petits commerces, la fébrilité est à son comble. À quelle date ? À quelle heure va-t-il venir ?

Face aux suppliques des intéressés, l'informateur du Figaro livre alors sa seconde exclusivité. En concertation avec de nombreux instituts de sondage, il aurait été décidé que les visites surprises se déroulent aux alentours de 2 heures du matin. Chut ! Les murs ont des oreilles. 2 heures, pas une de moins, pas une de plus. Voitures électriques silencieuses, pantoufles. Une technologie venue de Charente équipera la garde rapprochée du visiteur. À pas feutrés, Emmanuel Macron s'en ira toquer à la porte d'un citoyen ordinaire. « C'est moi, c'est Emmanuel » sera le sésame auquel les Français répondront par une franche ouverture des volets. Serrage de main à toute la famille, un vin chaud et retour sur Paris. Ne pas laisser le temps aux habitants de réaliser que le Président se tient là debout dans l'encadrement de la fenêtre est la consigne donnée au staff organisateur. Tout miser sur le furtif. Stratégie du coucou des horloges. Le James Bond triple zéro en charge de l'opération n'a pas le droit à l'erreur.

Ne dormir que d'un œil, coller l'oreille au sol pour tenter d'identifier le ronronnement des voitures officielles. Villageois et citadins ne se laisseront pas surprendre. Un gilet jaune plutôt qu'un pyjama. La révolte gronde et l'informateur du Figaro relit Michel Audiard.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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