[SATIRE A VUE] Fabrique ta « fake news » avec juste une virgule !
2 minutes de lecture
Comme tout bon organe de presse sérieux, Le Dauphiné libéré emploie un préposé chargé de placer les virgules au bon endroit. Le métier de virgulier, qui tend à disparaître, est maintenu contre vents et marées par la rédaction du journal. Chacun sait que la phrase « Allons manger, les enfants ! » n'a pas la même signification qu'« Allons manger les enfants ! » Imaginez celle-ci dépourvue de virgule : « Le bébé naquit, dans le réfrigérateur on rangea sa nourriture. »
À la suite de la plainte déposée par le maire EELV de Besançon contre une militante de Némesis, au sein du quotidien, toute la ponctuation avait été préparée pour rythmer l'article relatant l'affaire. La manifestante avait brandi une pancarte sur laquelle était écrit « Violeurs étranger dehors ». L'édile était dans tous ses états. Appel à la haine, amalgame, racisme, années les plus sombres, et je dirais même plus... appel à la haine !
Il convenait d'éclairer le lecteur sur le traumatisme vécu par Anne Vignot. Depuis son action en justice à l'encontre de la jeune fille qui réclamait l'expulsion des violeurs étrangers, une pluie d'invectives s'était abattue sur sa personne via les réseaux sociaux. Elle n'allait pas se laisser faire. Le Dauphiné libéré avait affûté ses claviers pour rendre compte de la riposte, comme ceci rédigée :
« La maire (Les Écologistes) de Besançon (Doubs) - le poseur de parenthèses avait été sollicité -, Anne Vignot, a déposé une plainte pour cyberharcèlement dont elle est victime depuis l'action en justice intentée contre Némesis. Le groupuscule identitaire "féministe" a en effet brandi des pancartes : "Violeurs, étrangers, dehors" au carnaval de Besançon, le 7 avril dernier. »
Bonjour @ledauphine
À aucun moment notre pancarte ne contenait le message « violeurs, étrangers, dehors » mais bien « violeurs étrangers dehors ».Cela change tout son sens, vous avez la matinée pour modifier votre article sans quoi je serai contrainte de vous mettre en… pic.twitter.com/Yl5C41yEWL
— Alice Cordier (@CordierAlice2) April 15, 2024
Selon ce communiqué (virgule oblige), la militante réclamait l'expulsion des violeurs et des étrangers. De tous les étrangers sans distinction aucune. C'est madame le maire qui serait contente. Faire passer la militante pour une xénophobe pathologique serait bien vu en haut lieu. Le virgulier avait fait du bon travail. Son économie de ponctuation autour d'« en effet » lui avait permis de se lâcher sur la suite du texte. « Violeurs, virgule, étrangers, virgule, dehors. » Il s'en fallut de peu que le tout soit rédigé en lettres. Le lecteur eut encore mieux perçu la haine qui motive la droite féministe. La prochaine fois, peut-être…
En réaction à cette tromperie manifeste, la présidente du collectif Némesis, Alice Cordier, a mis en demeure Le Dauphiné libéré de modifier son article. Le journal doit remettre chaque signe à sa juste place. Un point, c'est tout !
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18 commentaires
Madame le maire de Besançon va t’elle porter plainte contre le ministère de l’intérieur qui dit que sur les 36 individus arrêtent 2023 à Paris …77% soit 28 sont étrangers et la plupart en situation irrégulière sur le territoire ???