[SATIRE A VUE] France 2 : audience catastrophe pour les Bravo de l’entre-soi

Sur France 2, la cérémonie des Bravo d'or destinée à récompenser les succès populaires de 2024 bat un record d'impopularité. À la fois animateur et partie prenante, au cours de la soirée, Nagui glorifie la radio pour laquelle il travaille.

La cérémonie des Bravo d'or s'était fixé de récompenser les plus grands succès de l'année. Mais, par l'audience catastrophique de son émission diffusée sur France 2, Nagui a su ne pas faire trop d'ombre à ceux qu'il célébrait : 6 % de parts de marché. Les abysses de Médiamétrie. Pour asseoir sa modestie, l'animateur et ses invités étaient filmés de dos. La plus belle fermeture Éclair™ de robe fut attribuée à la co-animatrice Leïla Kaddour-Boudadi. Parmi les autres lauréats attendus, sans la moindre surprise, nous citerons Artus et son P'tit truc en plus, qui fut une fois de plus porté aux nues.

Hier soir France TV récompensait France Inter‍♂️
Audience catastrophique : 926 000 téléspectateurs (6% pdm / 5ème chaîne nationale)

Budget France TV : 2,5 milliards € par an
Budget Radio France : 668M€ par an
"Rigolez pas, c'est avec votre pognon !" Coluche pic.twitter.com/IDrR6C82Li

— Destination Télé (@DestinationTele) January 2, 2025

Le gros truc en moins de la soirée consistait en une séquence entièrement dédiée à la gloire de la radio sur laquelle le maître de cérémonie officie chaque jour. La sacro-sainte France Inter. Plus belle réussite, plus beaux micros, plus beaux auditeurs. Chacun s'attendait, bien entendu, à ce que Nagui se décerne un « Ego d'or », qu'il se remercie et s'embrasse sur les deux joues. Il n'en fut rien. Son humilité le fit s'effacer derrière plus grands que lui. En compagnie de deux représentants du Graal radiophonique, Léa Salamé est venu confier son incompréhension de tout ce succès. « Comment fais-je ? Ne suis-je pas trop talentueuse ? » Elle l'est ! Le chroniqueur Mathieu Noël l'est aussi. Nous sommes tous une sacrée bande de prodiges ! Filmés de dos car, de face, trop de lumière éblouit le téléspectateur.

La fée du matin poursuit : « En vrai, on a peur de lasser. Chaque année qui passe, on se dit, ils vont partir, les gens, ils vont en avoir marre. » Mais non ! Les gens tiennent. Sur les chemins vicinaux les plus reculés, là où plus rien ne passe, la voix de Léa est le GPS de l'automobiliste. À gauche après la haute antenne relais de Radio France, puis encore à gauche. Dans un virage, Europe 1 devient audible, Radio Classique tente une demi-symphonie. Non. Beethoven n'est pas de taille à lutter contre la douce musique mondialiste de la radio publique.

Sur le plateau, la suite de la conversation vire à l'échange entre collègues de bureau. Un regret, toutefois. La machine à café n'a pu être déplacée jusqu'au théâtre Marigny. « Nous pensons très fort à elle. » Un tsunami de sirop auto-promotionnant a envahi l'espace. Et chacun de s'y baigner et s'en repaître. Nagui vient de plonger dans la liberté d'expression dont la radio est le fer de lance. Il « en est témoin tous les jours ». Glucksmann le lundi, BHL le mardi, Hollande le mercredi... Et plouf ! Et de se gargariser de ces 40 humoristes que la station emploie et mène chaque printemps vers les alpages.

Craignant d'être englués dans ce concentré d'entre-soi, les téléspectateurs se réfugièrent sur des chaînes de secours. TF1, M6, C8 ou Tricot TV. Dans le cadre de la liberté d'expression, la direction de France 2 milite pour que le visionnage de la deuxième session des Bravo d'or soit obligatoire.

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