[Satire à vue] François Hollande, présent à la télé mais discret à l'Assemblée

Avec un seul vote à l'Assemblée depuis le début de son nouveau mandat de député, François Hollande est reçu sur France 5 pour commenter les discussions intervenues autour du budget 2025.

Le fantôme de l'Assemblée nationale était l'invité de C l'hebdo, sur France 5, ce 26 octobre. Pour parler du budget 2025, quel meilleur expert que François Hollande, dont Le Figaro relève la rareté des votes dans l’Hémicycle ? Son arrivée sur le plateau se fait en musique. La « Michel Drucker » de l'info lui promet une belle carrière : « ...actuellement député de Corrèze et peut-être un jour nouveau Président, puisque vous avez dit, cette semaine, je ne suis pas indiffèrent à 2027 »

L'invité concourt dans la catégorie espoir de la République. Son analyse des discussions autour du budget 2025, pour lequel il n'a pas jugé opportun d'introduire un bulletin dans la boîte, est très attendue. Il a suffi d'un seul doigt du journaliste du Figaro pour compter les fois où François Hollande avait participé à un scrutin, depuis le 8 octobre. Ce fut celui de la motion de censure déposée par le NFP après le discours de politique générale de Michel Barnier. Un démarrage en trombe qui n'allait pas connaître de suite. Il fut ensuite occupé à vaquer de-ci de-là. Pas une minute à lui. Un retour à la fonction suprême se mijote sur un rebord de cuisinière, tel une recette de grand-mère. Le régal des électeurs dépend de l'assiduité du marmiton à surveiller la cuisson de son opportunité à revenir. Mission délicate. Il lui faut en même temps marcher sur des œufs et touiller la mixture.

Monsieur Normal, le retour ?

Entre deux abstentions à l'Assemblée, le futur Normal bis a trouvé le temps de faire un saut sur une chaîne qui l'adule. « Louis Amar vous a suivi toute la semaine », précise l'animatrice. Après avoir attendu le concert de Mylène Farmer durant trois jours sous une tente, le journaliste maison est allé la planter à Tulle, devant le domicile de l'idole. Le suivre dans ses courses et ses rendez-vous avec le directeur de la fanfare prévue pour accompagner l'annonce de sa candidature à la présidentielle de 2027 ne fut pas de tout repos. Il est là, enfin. Heureux, en pleine possession de ses arguments pour dénoncer les dommages occasionnés par la dissolution.

Mais le barrage au RN qu'il a construit de ses propres mains présente des fissures irrémédiables. Quant au budget de la France, c'était mieux avant : « Moi, je ne me serais pas mis dans une situation budgétaire comme ça. Quand j'étais Président, j'ai rétabli les comptes publics. C'était quand même mieux, quand il y avait un impôt sur la fortune ! » Les conditions semblent réunies pour que la fanfare défile en marche arrière au soir de la grande annonce. Retour aux fondamentaux qui firent la gloire de François Hollande. Un changement de genre et le slogan de campagne serait : « Retour à la normale ». Nous n'en sommes pas là.