[SATIRE A VUE] Grand moment de solitude pour le rapporteur de l’erreur de 60 milliards

Devant la presse, Mathieu Lefèvre a dédouané son gouvernement, imputant cette erreur aux services techniques de Bercy.
Capture d'écran X
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À 60 milliards près, le compte était bon. L'explication de l'erreur d'estimation de la recette fiscale a été confiée à Mathieu Lefèvre, rapporteur de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale. Ce dernier tient son pupitre des deux mains. Le tangage du budget est fort, Bercy n'avait pas prévu cette tempête. Il lui faut tenir la barre, malgré les vagues d'indignation qui frappent la coque du navire élyséen. Sa reconnaissance des erreurs de prévisions des recettes est une épreuve digne d'une traversée en solitaire. Les responsables sont restés au port. Ils gardent la place du bateau.

Mathieu Lefèvre s'élance et rend compte de ce qui s'est passé. « Il y a eu, c'est incontestable, c'est avéré, une erreur d'évaluation des recettes qui est de l'ordre de 60 milliards d'euros. » Nous sommes au cœur du sujet. La voilier prend l'eau. En cause, une petite erreur d'évaluation des recettes de « 20 milliards d'euros en 2023, 40 milliards en 2024 ». Les comptables du ministère pensaient que les sponsors de la course étaient plus riches. Après leur avoir fait les poches, il fallut se rendre à l'évidence. Il manquait quelques zéros sur le compteur. Le navigateur innocente son mentor : « Cette erreur est imputable aux services de Bercy et elle n'est pas une erreur politique dans la mesure où la recette fiscale ne fait pas l'objet d'un arbitrage politique. » Pour repartir sur de bonnes bases et fendre les flots jusqu'à Bruxelles, il a sa petite idée : « Ce qui remonte de toutes nos auditions, c'est qu'il faut externaliser la prévision des recettes fiscales. »

Confier la mission à un cabinet de voyance ou au « Haut Conseil en finances publiques » ? Mathieu Lefèvre préfère le second : « Il est le meilleur organisme indépendant. » Gouverner, c'est prévoir... que nous n'y arriverons pas. Le grand moment de solitude du rapporteur se termine sur une note de sagesse. Les prévisions optimistes ont permis de maintenir le cap, il faut maintenant songer au retour sur la terre ferme. Hissez haut, matelots !

Éric Ciotti ne l'entend pas de cette oreille : « En tant que co-rapporteur, je condamne ces méthodes de petit télégraphiste de la Macronie, qui ne cherchent qu'à minimiser les responsabilités de certains politiques. » L'homme témoigne de la manœuvre. Le capitaine tente de noyer le poisson. L'opposition proposera d'externaliser la fonction de Président. Un bricoleur fera l'affaire.

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Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

103 commentaires

  1. le patron qui se dédouane sur le subordonné ?
    le responsable : celui qui donne les ordres n’est-ce pas le gouvernement?

    • Le chef responsable de ses subordonnés ??? Que voilà un concept ringard et réactionnaire digne de l’économie libérale capitaliste. Depuis Mai 81, les socialo-coco-escrolos ont remis les pendules à l’heure. Le chef profite des avantages dus au fait qu’il est le chef (voiture, logement de fonction dans les beaux quartiers de Paris, personnel de maison, voyage en jets de l’Etat, repas dignes d’un trois étoiles, etc. etc.). Evidemment, on ne peut pas demander au chef de passer du temps à travailler puisqu’il passe déjà son temps à jouir de tous les avantages de sa fonction. Il ne peut quand même pas tout faire !
      Quant au subordonné, soit il choisit de baiser la main qui le nourrit, soit il choisit d’en avoir et de mordre cette main.

  2. le Mozart de la finance et son orchestre ne se sont plantés que de 2% de la dette, une paille, pas étonnant que Borne ai utilisé le 49-3 sur ordre de l’Elysées, Macron veut nous réarmer, il a planté le budget de 60 milliards d’euros soit 2 fois le budget de la défense, et il continu de dilapidé le pognon en une semaine 2.3 millairds d’euros, 2 pour l’Ukraine investissement à fonds perdus et 3 millions pour le fascile d’escroquerie de survie, et pendant ce temps là Kholer secrétaire de l’Elysées refuse d’aller devant la commission parlementaire pour le budget, Macron lui est encore intouchable pour 2 ans, et nous on casque.

  3. Et en attendant le bricoleur, le pays coule… On n’en finirait pas d’être indigné devant tant de fautes, d’incompétences. Bercy qui sait prendre dans la poche des citoyens mais même pas capable de tenir les comptes de la nation…

  4. Chirac, bien que roi fainéant, avait souvent le mot juste :  » Plus c’est gros, plus ça passe. » Qui voudra nous faire croire que cette erreur compable n’était pas téléguidée ? Mais ne tirez pas sur les lampistes, des postes de confort récompenseront leurs erreurs calculées. Un train de conneries en cachent toujours d’autres.

  5. D’un autre côté, il faut relativiser.
    Depuis que nous avons enfin libéré la France du Gaullisme,( vous savez, celui qui était bon pour la politique étrangère mais soi-disant très mauvais pour la politique intérieure), nous ne sommes plus à soixante millions près.
    Allons ! Tant mieux !

  6. Si je comprends bien, ils ne voyaient pas soixante milliards, et pensaient donc qu’il était possible de plus nous pressurer d’autant? Il y avait encore pas mal de marge pour faire monter les impôts en tous genres, non? Ainsi, heureux d’avoir retrouvé ces sommes ils vont faire baisser les impôts, maintenant? Comprends-je toujours bien?

  7. Externaliser! L’homme et ses sponsors (je tourne mon regard vers le 53 rue du Faubourg St Honoré) doivent avoir quelques recalés du suffrage universel à recaser. Alors vite, créons un nouveau comité Théodule, il y en a déjà 1200, alors un de plus un de moins! Le Grand Conseil de Surveillance supérieure des Comptes publics, ça en jette, non?

  8. Je repense au capitaine des petits hommes gris qui voulait ruiner l’économie russe. Je repense aussi à ceux qui disait que nous avions la meilleure administration du monde. Je repense enfin à ceux qui se moquaient des Grecs. Mais je repense surtout à tous les impôts que, les uns et les autres, nous avons payés et que nous payons encore. Il n’y a jamais de sanctions pour ces champions du monde ?

  9. La propension de ces gens à prendre les Français pour des imbéciles confine à de l’art ! Même si, parfois, il devient difficile de leur donner tort au regard de la persistance d’une partie non négligeable de la, population à soutenir ces imposteurs.
    Faut-il rappeler le néologisme inventé par les collègues de bureau, des gens réputés sérieux, du Mozart de la finance lorsqu’il a été recruté de manière pour le moins stupéfiante, et unique dans l’histoire de la banque, comme « associé-gérant » chez Rotschild à chaque fois qu’il commettait une ineptie, c’est-à-dire selon eux dès qu’il faisait quelque chose ? Une « Macronerie » !

    • Le Mozart de la finance… parlons en. Ce n’est qu’un petit rappeur de banlieue qui n’a jamais étudié le solfège, ce n’est même pas un autodidacte de la guitare Qu’a -t-il fait chez le banquier sinon assister à des réunions « top secrètes » ou d’autres prenaient les décisions en nous faisant croire qu’il en était l’auteur. Faute d’expérience conséquente le malheureux était bien en peine de prendre des décisions mais il fallait à tout prix gonfler son CV de futur présidentiable. Moi j’appelle cela un emploi fictif, mais il ne vient à l’idée de personne de tenter de le démontrer. On ne peut assumer des responsabilités qui demandent un grand nombre d’années d’expérience en n’ayant jamais travaillé. Homme de paille certainement, emploi fictif assurément

  10. 60 milliards , ce n’est pas » trois francs , six sous ». Comment les Mozard de la finance ont ils pu se tromper à ce point ? A qui profite le crime? dans quelle poche va t elle se retrouver? on se croirait en Ukraine.

  11. En 1785 on se posait la question : »où sont passés les bijoux de la Reine ? », aujourd’hui nous en sommes à : « où sont passés les 60 milliards de Bercy ? « .
    Conséquences: en 1789, la révolution et ses exécutions tragiques. En 2025, nos élus n’ont rien vu, la France des gueux rigole, et le Necker du moment propose de créer un Haut Conseil des Finances Publiques. Ce sera l’équivalent de « Limoges » qui en 1915 abritait les généraux incompétents, là, il permettra de reclasser les énarques incapables. Et notre président à l’image de son illustre prédécesseur pourra écrire sur son calepin, aujourd’hui RIEN, puis RIEN et encore RIEN.

  12. La direction générale des finances publiques est en faillite depuis que Sarkosy a fusionné la direction générale des impôts (assiette de l’impôt) et la direction de la comptabilité publique (recouvrement)
    C’est elle qu’il faut remettre sur les rails ; pourquoi externaliser ?

    • La direction générale des finances publiques obéït aux lois édictées par le président de la république donc c’est lui qui doit être remis sur les rails soit par destitution ou démission de ce dernier.

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