[SATIRE A VUE] Grand retour des vendeurs à la sauvette sur Paris

Autour des lieux touristiques parisiens, la vie a repris ses non-droits. Grand retour des vendeurs de tours Eiffel, des arnaques au bonneteau, des cuisiniers sur charriots de supermarché et des fausses pétitions prétextes à l'inspection des poches et des sacs à main. Un parfum d'avant JO plane aux abords des monuments prestigieux. Le chassé-croisé policiers-illégaux ne manque pas non plus de monopoliser des forces de l'ordre qui, sans cette activité, ne sauraient pas quoi faire.

A la mairie de Paris, l'adjoint EELV Frédéric Hocquart a retrouvé le sourire. Ne déclarait-il pas en février 2024 : "Si vous arrivez au pied de la tour Eiffel et que vous n’avez pas un joueur de bonneteau et un vendeur à la sauvette, il vous manque quelque chose ». La période des JO lui fut pénible mais n'y pensons plus. Ils sont là, bien présents et ce n'est pas sans émotion que l'élu découvre dans Le Parisien ce charmant témoignage d'une touriste américaine : « Je me suis fait arnaquer 100 euros au bonneteau ». Le folklore a un prix et ce ne sont pas les piles au mercure des gadgets lumineux éparpillées sur le Champ de Mars qui dissuaderont l'écologiste de percevoir cette anarchie délictuelle comme une tradition comparable aux Santons de Provence.

Un autre conseiller interviewé en cette fin septembre par Le Parisien laisse-t-il augurer de fortes dissension au sein de l'équipe municipale ? La tendance folklorique semble s'opposer à une volonté d'en finir avec ce vide-grenier des ateliers chinois... Les propos de Nicolas Nordman, adjoint en charge de la sécurité et de la police municipale, viennent doucher tout espoir d'installation de vendeurs à la sauvette dans une crèche de Noël : « Nous voulons faire en sorte que le terrain que nous avons gagné pendant la période les JO ne soit pas perdu ». Louable intention quelque peu tempérée par la réalité. Un commerçant témoigne d'un terrain perdu dès le lundi matin suivant la clôture des Jeux. « C’était un coup de com’, voilà on a eu les JO, ça s’est terminé le dimanche, le lundi ils étaient tous là ».

La mairie, qui a permis un retour massif et immédiat des protagonistes, montre désormais ses muscles : « On a une trentaine d'opérations communes, police nationale police municipale par semaine quelques mois avant les JO, mais là nous allons reprendre de manière extrêmement résolue ces opérations ». Le pourtour des sites touristiques sera bardé de policiers. Une démonstration, en situation, des limites du mondialisme. Un garde du corps par personne, franchissement de militaires en armes... Les guides adaptent leur explicatif : "Les plus grands peuvent apercevoir derrière ce monticule de béton anti-agression la pyramide du Louvre".

Dans l'improbable perspective d'une expulsion définitive de la faune attrape-touriste, ni l'adjoint, ni les faux pitbull macronistes n'ont encore expliqué ce qu'il advenait des expulsés. En d'autres lieux, des opérations policières seront annoncées. A ce jeu du chat et de la souris, l'un et l'autre se mordent la queue.

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