[Satire à vue] La version hallucinante de Joël Guerriau
L'image du notable de province coulant des jours tranquilles sous le dôme du Sénat a du plomb dans l'aile. Tous ces poncifs sont balayés par le fringant sénateur de la Loire-Atlantique mis en examen pour « administration de substance afin de commettre un viol ou une agression sexuelle ». Surnommé « tuffeur du 44 » dans un groupe WhatsApp de sénateurs républicains, l'homme s'était forgé une solide réputation de boute-en-train dans les « after ». Ragots de bas étage, malentendus, l'avocat du mis en cause a tenu à rétablir la vérité vraie de cette malencontreuse ingestion d'ecstasy. À l'écoute de la narration, les scénaristes de Netflix en seront pour une reconversion dans le secteur du bricolage.
Saison 1 : le sénateur, rallié au mouvement Horizons (le parti d'Édouard Philippe, pour ceux qui auraient du mal à suivre), connaît deux grands malheurs dans la même journée. Sa visite à un ami en phase terminale du cancer l'a bouleversé. Par ailleurs, son chat avec qui il file une parfaite amitié depuis vingt ans est sur le point de mourir. Se souvenant qu'un collègue lui a remis une substance euphorisante au lendemain de son épuisante réélection, arrivé chez lui, Joël Guerriau en dépose quelques gouttes dans une coupe de champagne. Il va pouvoir aller s'éclater sur le dance floor, faire tournoyer son attaché-case et, ainsi, oublier cette maudite journée. Mais il se ravise. Sans Gérard Larcher aux manettes des platines, la soirée sera monotone. Il range donc ce verre dont il n'a pas vidé le contenu.
Saison 2 : au lendemain de ces funestes événements, le « tuffeur » triste invite en son domicile la députée MoDem Sandrine Josso afin de fêter la fameuse réélection qui le laissa exsangue. À ce moment (roulement de tambour)... Joël Guerriau sort deux coupes du placard, dont celle contenant encore le produit versé la veille. Trinquons à la santé des électeurs ! Distraite par les misères de son interlocuteur, Sandrine Josso se trompe de verre ! Musique d'angoisse. Elle boit le cocktail que son hôte s'était préparé au soir des obsèques annoncées de son matou. Sur le chemin la menant à l'Assemblée pour un vote nocturne, la députée chancelle. Visite à l'hôpital, examen. Une présence d'ecstasy est détectée dans son organisme.
Y a plus de saison : le conteur-avocat reconnaît la maladresse de son client qui débute dans l'écriture de téléfilms pour France 2 : « Ça peut vous paraître surprenant, tiré par les cheveux, tout ce que vous voulez, mais il n'y a pas que des vérités lisses, simples, simplistes. C'est sa version et je le crois complètement. » Conscient de la mission périlleuse qui l'attend, l'avocat se préparerait à un plaidoyer chanté avec chorégraphie et reconstitution du tour de passe-passe en présence de Patrick Sébastien.
Sur un dernier point, la polémique fait rage. D'après BFM TV, « des traces d'amphétamines, d'opiacées, de cannabis, de cocaïne, de méthadone et de MDMA ont été retrouvées dans le sang du parlementaire ». Le cascadeur des prétoires, maître Remi-Pierre Drai, dément fermement ce rapport d'analyse : « Dans son sang, dans ses cheveux, dans ses urines, on n'a constaté absolument aucune trace de drogue. Toutes ces fausses informations, c'est assez insupportable. » Que croire ? En tout cas, sans attendre l'issue de l'affaire, Édouard Philippe a suspendu le sénateur du mouvement virtuel qu'il dirige. Quitter ce paradis artificiel serait la pire épreuve que Joël Guerriau aurait à affronter.
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)
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48 commentaires
En plus, si le champagne est resté une journée dans un placard, il ne devait pas être frais et quelque peu éventé et plus très pétillant (je parle ici uniquement des bulles). Quel manque de savoir vivre.
Rien à ajouter c’est tellement gros que l’on peut même imaginer un guet-apens..contre lui..À Suivre..
exact ou plutôt un règlement de comptes.
et » ça » c’est sénateur , tout est donc pourri dans ce monde de la politique macroniste !
Quelle belle république, ça donne envie.
Comme vous dites si bien, ils coules tous des jours bien heureux nos bien trop nombreux Parlementaires
Mais les réduire ne seraient selon eux que de petites économies ! comme ils disent aussi « La Démocratie à un coût » ! Et toute cette devenue racaille politique oublie que « les petits ruisseaux font les grandes rivières »
Même les notables âgés sont happés par la surconsommation de drogues et participent du développement des points de deals, ils ne se déplacent sûrement pas eux-mêmes (qu’est-ce-qu’on va dire ?…) donc pas vu pas pris, mais le piège tendu à sa proie s’est refermé sur lui ! cette femme a eu la chance de s’échapper, mais combien sont les victimes de ces prédateurs en cols blancs qui ont besoin de se shooter pour assouvir leur fantasmes ? Il faut vraiment condamner les consommateurs !
En effet ! les consommateurs vicieux/planqués sont à la source du mal qui nous détruit .
Les cons ça osent tout c est à cela qu on les reconnaît ça se vérifie encore une fois
La lâcheté et le mensonge sont l apanage de nos politicards depuis longtemps encore un qui n assure pas ses responsabilités
Ah ? Il se drogue ? Ooh non pas dans cette caste tout de même ! Des gens si respectables !
Avec la justice actuelle le sénateur sera condamné à 35 heures de travaux d’utilité publique….c’est la dernière peine à la mode !!
Eh bien voilà :35heures de travaux d’utilité publique !Moi, j’essuie les verres au fond d’un café ,j’ai bien trop à faire pour pouvoir vérifier ce qu’il y avait dedans.
Il s’en passe de belles au Sénat.
« Un collègue lui a remis une substance euphorisante ». Doit-on comprendre qu’il s’agit d’un autre sénateur ? Qu’entend-on par une substance euphorisante ? Caféine ? De la gnôle sans étiquette ? Apparemment non, il s’agit d’ecstasy, une substance apparentée aux amphétamines. Autrement dit … de la drogue. Pourquoi ne pas nommer les choses ? Il serait peut-être judicieux d’instaurer des contrôles anti-doping dans les assemblées et au gouvernement, on aurait peut-être des surprises. Quant à la lutte contre le trafic de drogue, ça me parait mal parti avec ce genre d’individu. Son avocat va avoir du pain sur la planche …
On ne s’ennuie pas au parti d’edouard, l’homme des 80 Km/h ! Manifestement son adhérent voulait passer à la vitesse supérieure ! Et dire que ça veut être président de la république et tout ces élus veulent nous faire la morale pendant que la France d’en bas souffre ! Ils sont tous à vomir
Technique du dragueur. La tactique de Guerriau fut pas bonne, pas bonne du tout…
Selon la députée qui le considérait comme un ami sans plus, le notable de 66 ans l’aurait invitée à dîner au restaurant. Avant de décommander et de lui proposer de venir diner chez lui. Kolossale erreur de timing. C’est après le resto qu’on propose à la dame d’admirer ses estampes japonaises, illustrant le kama sutra des geishas.
Dès le début de la soirée, bourré de drogues illicites et variées, prêt à exploser, le sénateur aurait insisté pour servir à l’élue de son cœur, des verres perfidement préparés en douce dans sa cuisine labo, high tech. Selon elle, il la dévorait des yeux et voulait qu’ils fassent la fête ensemble (la pression était à son comble, angoisse !) Étonnant cependant quand on a une épouse canon de vouloir… Mais bon, la psychologie des bonhommes est parfois difficile à suivre. Histoire, justement, à suivre…
Dis moi pour qui tu votes , car cet individu est bien un élu si je ne m’abuse …
J’ai eu le bonheur de travailler quelques années avec un collègue très drôle qui disait : « si tu crois pas celle-là, j’t’en raconte une autre ! »
Si ce sénateur dit vrai, je n’aimerais pas diner chez lui alors qu’il range la vaisselle sale dans le placard.