[SATIRE A VUE] L’Azerbaïdjan n’a pas apprécié le graffiti du Français

Trois ans de prison pour avoir tagué une voiture du métro de la capitale d'Azerbaïdjan.
tags gare2 © Samuel Martin

Un grapheur français qui avait tagué une voiture du métro de la capitale d'Azerbaïdjan est condamné à trois ans de prison. Peine confirmée en appel. Ses deux compères de nationalités différentes sont relâchés après règlement d'une amende. Les mauvaises relations entre la France et l'Azerbaïdjan seraient à l'origine de cette sanction disproportionnée.

Le tagueur se croyait en France. De ses bombes de peinture, Théo Clerc asperge une voiture du métro de Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan. C'est beau comme là bas ! L'esthétique ferroviaire de Paris et sa banlieue est enviée par les pays du Caucase. Du moins, le pense-t-il. En compagnie d'un Néo-Zélandais et d'un Australien, « l'artiste » a effectué une tournée dont l'apothéose se déroule dans les couloirs souterrains de Bakou. Une Anne Hidalgo locale ne manquera pas de venir s'extasier devant les parois entièrement recouvertes d'un graffiti incompréhensible de l'homme de l'Est, mais qui veut dire beaucoup pour la femme de l'Ouest.

Devant le chef-d'œuvre, les autorités locales accourent et condamnent chaque membre du trio à verser 3.500 euros en vue de la remise en état du matériel. Effaçage et repeinturage sont les deux mamelles du ministère de la Culture d'Azerbaïdjan. Outre ce menu défraiement, le Français écope de trois ans de prison ferme. L'arrière-pensée diplomatique est évidente. Les lois locales ne prévoient pas d'incarcération pour ce délit. Théo Clerc fait les frais des tensions entre Paris et Bakou dont la complexité n'est pas sans rappeler les tuyauteries du Centre Beaubourg. Art moderne, quand tu nous tiens...

Les chefs d'inculpation sont venus rappeler la nature de ce qui fait l'admiration du bobo moyen : « Hooliganisme, dégradation de biens publics, vandalisme ». Le retour au réel est rude et disproportionné, mais la démarche est remise à sa juste place.

L'un des rescapés de l'aventure révèle que les métros de l'ex-bloc communiste constituaient une cible de choix. Non content de saloper les murs et les moyens de transport de son propre pays, l'autoproclamé artiste se targue d'en exporter les méfaits. Dopé par l'admiration que lui porte l'intelligentsia mondialiste, il ira par les chemins répandre la bonne peinture. Partout, il laissera un aperçu de ce qui fait la laideur des métropoles acquises à la bien-pensance. À leur tour, les Caucasiens se prosterneront devant ses gribouillages cauchemardesques. Plus qu'artiste, il est missionnaire de l'Apocalypse.

La famille de l'évangéliste du graffiti se débat pour le sauver des geôles d'Azerbaïdjan. À sa sortie, que nous lui souhaitons proche, Boualem Sansal attendra qu'il vienne taguer les murs de sa prison algérienne. Longtemps, sans doute.

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Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

40 commentaires

  1. Si nous voulions des débuts d’exemple de disciple et tenter de faire disparaître ces misérables dégradations des murs de nos monuments publics ou privés qui nous coutent des millions d’euros chaque année. Et bien n’en voilà t’il pas un !

  2. Rentrant d’un séjour à Venise, j’ai été ulcéré par la prolifération des tags multicolores sur les murs de la Sérénissime. La profanation de cette cité par des imbéciles et leurs gribouillis est insupportable et cela vaut tout autant pour nos espaces publics…
    Il serait temps d’y mettre fin !!

  3. Tel est pris qui croyez que tout lui était permis, (hooliganisme, dégradation de bien public, vandalisme) sont les chefs d’accusation, le retour au réel dis te vous et vous n’avez pas tort.

  4. Bien vu au moins il y a encore des pays qui ont du courage face à la mer d’eux et de cette culture la plus néfaste venue d’ailleurs.

  5. Indépendemment de toute chicanerie entre Bakou et Paris, je ne trouve pas que la peine soit disproportionnée. Tu sagouilles, tu es puni et tu paies la remise en état. Rien de plus normal.
    Un exemple à suivre si nous n’étions pas aussi embourbés dans les délires permissifs de la bien-pensance.

  6. Les graphitis et les tags sont une forme de violence contre l’espace public qui symbolise une perte de contrôle social, dont le corollaire immédiat sont le trafic de drogue, la violence de rue et la délinquance violente! A voir les sociétés occidentales l’ Azerbaïdjan ne souhaite surtout pas suivre cette voie!

  7. L’art rupestre ou sur métal n’est pas apprécié par tout le monde dirait-on.…… Ces 3 artistes auront au moins appris ça à leurs dépens et on ne va sûrement pas les plaindre. Cela dit, on aimerait bien avoir un Chef d’Etat de la même trempe que celui de l’Azerbaïdjan. Nous n’aurions jamais connu ce grand désordre, ces attentats, ces milliers d’agressions mortifères, ces viols et ces trafics de drogues causés par des peuplades totalement à l’opposé de notre civilisation mais que notre Chef d’Etat continue d’accueillir depuis 2017 pour anéantir notre Nation.

  8. Ne pas confondre les Evangélistes et les Evangéliques.
    Pour le reste il me semble que nos magistrats devraient suivre une formation dans ce pays ,cela leur apprendrait le bon sens.

  9. Malgré une petite erreur (qualifier de « sanction disproportionnée ») l’article est excellent et particulièrement la dernière phrase.

  10. « sanction disproportionnée. »?
    J’aurais mis ans de prison pour un de ces types qui dégueulassent les murs, les rideaux de fer des magasins avec leurs tags pourris.
    Et Jack Lang qui appelait ça de l’art !

  11. Sa place est en prison , pour lui servir de leçon.
    Il est décorateur de décor de cinéma et spectacle.
    Il pourra toujours taguer sa cellule

  12. Je ne sais pas pourquoi (ou plutôt je sais très bien), mais je suis certain que ce jeune homme va vite « apprendre les codes »…

Commentaires fermés.

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