[SATIRE A VUE] Le père Noël cachait un centre pour mineurs isolés dans sa hotte

Après la fuite, sur les réseaux sociaux, d'un projet de centre d'accueil pour mineurs non accompagnés dans sa commune, le maire de Pont-du-Château est amené à s'expliquer dans une vidéo.

En toute discrétion, monsieur le maire de Pont-du-Château (63) préparait le cadeau de Noël qu'il allait déposer au pied du sapin municipal. Une de ces surprises qui allait faire retomber en enfance ses administrés. Des étoiles dans les yeux, des cris de joie et tout ce qui s'ensuit. Patatras ! Un élu malintentionné révèle, sur Facebook, ce que l'édile s'emploie à enrubanner : il s'agit du projet de rachat d'un hôtel-restaurant de la ville en vue d'en faire un centre d'accueil pour migrants mineurs isolés. Plus de surprise, Noël gâché... La magie n'est plus ce qu'elle était.

Pont-du-Château (63) : le maire de gauche, Patrick Perrin, gêné que le projet d’installation d’un centre pour "mineurs isolés étrangers" dans sa commune ait fuité, cherche à s’expliquer. pic.twitter.com/J3VTN9p94m

— Fdesouche.com est une revue de presse (@F_Desouche) December 14, 2024

Patrick Perrin se voit dans l'obligation d'intervenir, sur X, pour calmer l'enthousiasme des habitants qui se voyaient déjà jouant à chat perché avec les jeunes migrants. Rien n'est fait. Qu'ils ne se réjouissent pas trop vite ! Et puis, ce n'est pas vraiment son idée à lui. Il n'en connaît, d'ailleurs, pas exactement les tenants et aboutissants : « Je dois vous donner quelques explications précises sur ce projet, même si, moi non plus, je n'ai pas la totalité des explications », explique le maire. Est-ce que le jouet fonctionne sur piles ou sur secteur ? Allez savoir. Les vrais instigateurs de la surprise sont l'ANRAS (Association nationale de recherche et d'action solidaire), qui propose de racheter l'établissement. C'est ensuite le conseil départemental du Puy-de-Dôme qui décidera. C'est dire si l'homme qui s'adresse à ses ouailles n'est pour rien dans ce mirifique présent de fin d'année. « La décision finale est bien celle du conseil départemental », assène-t-il à plusieurs reprises.

« Il n'est pas question d'accepter des majeurs »

La modestie de Patrick Perrin force l'admiration des internautes. La cachotterie n'était due qu'à l'immense humilité du notable. Élu avec six voix d'avance aux dernière municipales, il n'en est pas moins généreux avec l'ensemble des électeurs. Un jeune migrant par personne n'était pas possible. Il n'y en aura que 39 à se partager pour égayer les soirées d'hiver. Hélas, précise ce père Noël de gauche, ces jeunes ne sont pas appelés « à rester sur une longue période ». À peine arrivés, ils repartiront vers d'autres aventures dans des familles d'accueil. Un hôtel-restaurant remis en état pour si peu de choses… Mais que les Castel-Pontins se rassurent. Durant leur très court séjour, les jeunes isolés seront sévèrement cadrés. « Vérification de l'âge. Il n'est pas question d'accepter des majeurs » et « pas de scolarisation massive dans notre commune ». C'est une présence quasi invisible que l'élu s'évertue à démontrer. « État de santé et suivi médical. » Le cadeau sera conforme aux règles sanitaires.

Bien embarrassé par cette divulgation d'un secret bien gardé, l'édile laisse entendre que le choix de la majorité municipale ne pèsera rien dans la balance. Allez… une ultime tentative de déresponsabilisation avant la dinde et les marrons : « Ma décision ne comptera pas plus que celle des autres membres du groupe de la majorité. » Pour le lendemain du réveillon, Patrick Perrin réserve un conte de Noël aux plus sages : « Une fois cet avis formalisé, j'aurai l'occasion de vous donner mon avis personnel sur ce dossier. » Ou la révélation qu'il était le père Fouettard.