[SATIRE À VUE] Les bus parisiens soumis à la bonne humeur obligatoire

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Sur le terrain de l'humour, la RATP s'est aperçue qu'elle avait pris beaucoup de retard sur France Inter. Dans les bus, le voyageur reste morose de la montée à la descente. Inerte, indifférent au paysage enchanteur de la porte de la Chapelle, il fixe son smartphone. Le manager chargé de la qualité de service s'en désolait. Alors que les JO vont commencer, comment redonner ce sourire et cette joie de vivre qui caractérisent le Parisien qui prend le métro ? Grâce aux « safe place » du réseau souterrain, l'usager se livre à une activité ludique. Poursuivi par un agresseur, il court cheveux aux vents retrouver le gérant d'un commerce. Ensemble, ils échangent mille plaisanteries. Des cascades de rire résonnent alors dans les couloirs. À faire pâlir le manager, Jean-Michel Plessisse.

De tristesse et d'ennui il ne sera plus question dans les bus de la capitale. Des comiques professionnels ont désormais pour mission de transformer les conducteurs en gais lurons. À leur côtés, il les initie à l'animation. Un bon mot ici, une annonce joyeuse par là. Et dirla dirladada. Le budget serpentins n'étant pas encore débloqué, les préposés apprennent, tant bien que mal, à redonner espoir aux Franciliens déprimés. Hidalgoooo oh oh ! Y'a rien de plus beau oh oh ! Et chacun de chanter le louanges de la fée des transports en commun.

Ça méritait bien un reportage de BFM

BFM était là pour suivre la formation d'un futur boute-en-train. Un membre éminent du Jamel Comedy Club se tient près de son élève. Le conducteur fixe la route d'un œil et consacre l'autre à regarder le professeur. Les conseils affluent. « Plus enjoué, le message ! Plus spontané ! De la gaîté, du dynamisme, mais pas trop ! » Comble de chance, c'est l'anniversaire du chauffeur ! Le formateur fait alors chanter « bon anniversaire » aux voyageurs. Pas de champagne pour l'instant, mais la question est sur la table des ambianceurs de la RATP. Conduire éméché n'apporterait-il pas ce petit rien qui fait d'un simple déplacement urbain une épopée inoubliable ?

La ligne de bus choisie pour le reportage part de la banlieue huppée de Saint-Cloud, passe par le très chic XVIe arrondissement puis termine sa course aux alentours de la bibliothèque François-Mitterrand. Le téléspectateur attend avec impatience les animations prévues en milieu hostile. Le jet de caillasse commenté avec humour, un calembour pour l'incendie du véhicule et le must du trajet : l'agression poilante. Une « safe place » sous l'autobus avec tout ce que la cachette peut réserver comme taches d'huile amusantes sur le costume du passager. Déjà 130 agents ont été formés à l'enthousiasme débordant. La contravention pour défaut de sourire est à l'étude. Sans billet mais hilare. Le sésame pour une traversée de Paris à peu de frais. L'optimisme obligatoire est à nos portes.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 16/07/2024 à 9:41.
Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

15 commentaires

  1. Moi, qui suit depuis longtemps devenu « rural », dans les transports en commun des grandes villes je m’amuse, je cherche les gags, j’observe les gens avec recul, et j’en tire un peu de satisfaction. Mais je comprends ceux qui n’ont que cela dans leurs transports quotidien, et ce ne sont pas quelques fanfarons sortis de nulle part qui vont égayer leur vie. Il faut les toucher autrement, les surprendre dans des situations inattendues, pas comme ça, à froid!

  2. On a peine à croire à ce qui semble être un bobard facétieux ! Si le sourire apparaît sur les lèvres parisiennes dans les prochaines semaines, on peut craindre qu’il ne soit jaune…

    • Après 1,4 millard jetés dans la Seine, souriez, c’est vous qui payez. Et n’oubliez pas de réélire ce fléau pour votre ville qui ne me verra plus craquer un kopeck même à Montmartre à la place du tertre

  3. J’ai connu dans ma jeunesse, je vous parle des années 1955/1965, les tramways dans la ville de NANCY, ou le Wattman se trouvait sur la plateforme avec les passagers qui ne souhaitaient pas s’assoir et ou les discutions allaient bon train wattman compris. De plus, tous les points de départs étaient fournis de bistrots où les équipages du tram allaient se rincer le gosier durant leur cinq minutes de pose. Bien sûr il y a pu y avoir quelques accrochages mais Les gens se parlaient.

  4. Il serait peut être plus utile de donner aux usagers des conseils pratiques pour se défendre contre la délinquance endémique qui règne dans notre belle France.

  5. A une époque, dans tous les bus, une petite plaquette rappelait « qu’il était interdit de parler au machiniste »… Et ce, pour des raisons évidentes de sécurité. On a inventé les 80 kms heures sur les routes pour baisser le nombre d’accidents et « en même temps » (très à la mode aujourd’hui) on invente des séquences pour distraire un chauffeur responsable de la vie de plusieurs dizaines de passagers. Pourquoi ne pas installer dans ces bus des petits frigos remplis de pastis, whisky et autre champagne pour trinquer tous ensemble pendant le trajet ? Ce serait conviviale, non ?

  6. rien de mieux pour un accident !!!! pendant que le chauffeur réfléchira à une bonne blague, il sera moins attentif à la route.De mon temps, il était interdit de parler au conducteur pour ne pas le distraire

  7. L’humour de Jany, on connait ! Perso, j’adore. Mais en principe, il plaisante sur des sujets sérieux… Là… eh ben, je ne sais pas trop. Nous ne sommes pas le 1er avril, donc pas de poisson en vue à moins de parler d’une vieille sardine puante sortie d’une poubelle par la faune parisienne… ?! Donc… vraie question : « ils font VRAIMENT ça ? C’est un vrai sujet ? et qu’en pensent les concernés ? C’est déduit de leur plan formation ? … LOL Franchement, c’est tellement ubuesque que je m’interroge…

  8. N’importe quoi . Pour la plupart des usagers ils sont juste content d’arriver à destination , au plus vite , et sans ambrouilles . Sur la plupart des lignes on a vraiment pas envie de rire et ils se demandent encore pourquoi .

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