[Satire à vue] Les Marseillais se barricadent dans des résidences fermées

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Ah, qu'il fait bon vivre à Marseille dans une résidence fermée ! À l'abri des agressions, des cambriolages et autres règlements de comptes, de plus en plus de Marseillais choisissent d'habiter dans une des 1.881 enclaves sécurisées de la ville. Et tous de vivre ensemble loin des turpitudes imposées par le « vivre ensemble ». Le mondialiste rêvait de convivialité entre les citoyens, de rapprochement et de belle harmonie. Les voici. Sous réserve de réunir les conditions financières pour l'acquisition de ces précieux refuges, l'habitant retrouve la tranquillité qui lui avait été volée. Pour les bienheureux de ces lieux, le « C'était mieux avant » n'est plus de mise. Ce dont ils pouvaient jouir gratuitement par le passé leur a été facturé au prix fort. Dans une ville livrée à la violence des cités, la sécurité s'achète.

L'explosion du phénomène interpelle divers chercheurs. « Mais comment se fait-il ? Mais qu'est-ce ? » Des pages et des pages d'analyse se tortillent pour contourner le sujet qui fâche. Des graphiques et des courbes montrent les années 60 épargnées par le repli immobilier, puis la ligne monte et monte encore pour atteindre le chiffre ahurissant de 1.881 mini-villages de réfractaires à la bonne ambiance régnant à l'extérieur. En réponse au nirvana proposé par les progressistes, l'habitant se terre. Les quelques bobos présents ne sortiront que pour aller manifester contre la venue d'un quelconque Zemmour ou Bardella, puis rentreront très vite se mettre à l'abri des conséquences dont ils chérissent les causes. Pour les malchanceux qui n'ont pas eu les moyens de faire partie de ces réfugiés du mondialisme, le cheminement pour se rendre d'un point à un autre se complexifie. Il leur faut contourner, un à un, ces pâtés d'immeubles infranchissables avant d'arriver à destination. La création de tunnels privés est attendue par tous. Du domicile au lieu de travail sans prendre le moindre risque. Moyennant un péage modique, le Marseillais - et, demain, tout Français - trouvera là un moyen sûr de se déplacer à pied, de flâner à loisir d'une forteresse à l'autre. Jusqu'au bureau de vote il accédera sans encombre pour glisser son bulletin en faveur du candidat qui s'oppose à ces Français rabougris derrière leurs frontières. « Mon cher ami, ce manque d'ouverture aux autres me scandalise ! » Derrière une grille, deux digicodes et un interphone, gauchistes et macronistes expliquent aux Français les vertus de l'ouverture à l'Autre. Par temps de progressisme avancé, le reclus se vit en aventurier des grands espaces. De son humanisme imaginaire il se repaît. Sans fin il se repasse le film et finit par s'identifier au héros. C'est là son drame.

À Marseille comme ailleurs, la réunion des résidences fermées en une seule signera le retour à la case départ. Deux cultures, deux religions, deux manières de vivre séparées par une solide ligne de démarcation. Quelques douaniers pour veiller aux entrées et sorties de chaque territoire. L'Histoire est un perpétuel recommencement.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

41 commentaires

  1. J’ai un ami qui réside dans un immeuble résidentiel du 5ème de Marseille: Interphone à l »entrée, digicode sur toutes les portes du hall, digicode sur l’ascenseur, grilles infranchissables autour du jardin intérieur, portes des appartements avec serrure 5 points, grille motorisée sur le balcon, double porte sécurisée pour accès au garage commun… l’agrément de la vie urbaine, quoi!

  2. On découvre encore une fois « l’eau chaude » ! Mais c’est l’avenir de ceux qui en auront les moyens pour essayer de vivre un tantinet correctement ! Ce genre de résidence commence à devenir la norme pour ces personnes. Pas besoin d’avoir fait l’ENA pour s’en apercevoir, avec des yeux, des lunettes si besoin, tout cela saute à ces mêmes yeux ! A croire que certaines personnes n’ont encore pas regardé autour d’eux, ou en sont gênés par leurs œillères ! Ou font partie de cette frange de personnes qui n’en n’ont rien à foutre et ne pensent qu’à leur petite personne ! L’avenir dans ce pays s’annonce radieux !

  3. C’en est bien fini du Marseille où je suis né, du quartier de la Plaine, du cours julien, de la Rue Roux de Brignoles, de la Canebière au mini-pains au chocolats, de l’ambiance chaleureuse et colorée du Vieux-Port avec ses étals de poissons et de la joliette avec ses paquebots qui faisaient rêver l’enfant que j’étais alors….

  4. C’est un gros problème ce barricadage. Pas seulement dans les grandes villes. Est-ce dû seulement à l’insécurité ? Pas si sûr… ( il y a aussi un repli, un individualisme qui grandit malgré la dite « ouverture » « etc ). En tous cas, on peut observer, pour ceux qui se promèneraient dans les villages, des maisons entourés maintenant de hauts murs, laids, sans cachet aucun ; peut-être de peur des cambriolages ! ? Une sérieuse enquête sur ce thème aurait de l’intérêt.

    • Vous avez encore besoin d’une enquête ? Attérissez ! j’ai entendu dernièrement « maintenant il va falloir réveiller les somnanbules !  » et c’est bien vrai !

    • Le responsable est le Préfet. Tout permis de construire ne sera validé qu’en présence de clôtures. C’est le vivre ensemble macronien (mais en fait ça date d’au moins 10 à 15 ans)

  5. Deux cultures deux civilisations qui vont se partager le territoire qui n’appartient qu’à la France qui aura une surface de plus en plus restreinte dans son propre pays! Il ne faut pas laisser faire.

  6. A l’abri dans ces résidences , mais pas du bruit des détonations et là au moins on sait qu’il ne faut pas sortir. Comme en temps de guerre.

  7. Ces réfugiés marseillais ne doivent pas se faire de souci. Macron a décidé de prendre Marseille sous son aile. À grands coups de millions et même milliards, il va ramener l’ordre. Promis-juré.

  8. Ces gens-là copient les wokes bobos, les « democrats » américains de Joe, à L.A., ou N.Y., etc.
    C’est leur façon à eux de décomplexer le « vivre-ensembles » macronien.

  9. Ah je m’émerveille des bienfaits du vivre ensemble imposé depuis 1963 par les ancêtres des UMP Lr, soit l’UNR UDR. Et que dire du regroupement familial? En rappelant vachardement, que ce n’est pas la gôche qui en fut à l’origine. Comme disait la mère de l’Empereur Laetitia de Ramolino: Pourvou qué ça doure!

      • Suspendu par Barre en 1977, le regroupement familial a été rétabli autoritairement par le Conseil d’Etat, un des nombreux pseudopodes administratifs dont la Vè république est particulièrement friande.

  10. Organisation moyenâgeuse : le château-fort avec son village, ses gardes privés ou ses citoyens soldats comme à Athènes ou Sparte, ses bastides fortifiées, devant l’insécurité des temps. Routes sécurisées, véhicules blindés (Mad Max), avec barrières électrifiées comme dans le film « Jurassique Park », pour les plus riches l’hélico, pour les moins argentés l’hélico bus. Batteries d’anti-missiles pour les grosses enclaves sécurisées. Armées de mercenaires privés ; peut-être Poutine nous prêtera quelques milices, genre Wagner, moins chères et surtout plus efficaces que les groupes américains.
    Et à cette époque, vu son inutilité, il n’y aura plus d’État Central. En fait un progrès, ça nous évitera les politiciens nullards et corrompus jusqu’à la moelle. De fait, une décentralisation réussie… bien sûr, l’Europe ne sera plus qu’un doux rêve pour quelques illuminés encore en vie ou quelques hommes politiques pleurant leur belle vie d’antan, au fond d’un cachot.

  11. Curieux pays que le nôtre où les malfrats vont et viennent en toute impunité tandis que les citoyens sont obligés de s’enfermer dans des cages dorées pour assurer leur sécurité …

    • Bonjour Bruno,
      Exact !
      Enfin, exact pour la seule fraction infiniment minoritaire dont les revenus n’auront pas encore été pillés par les mondialistes et qui pourront encore accéder à ce genre de résidences ! Car pour la majorité en devenir, ce sera, dans le meilleur des cas, la vie en cités invivables par la nature de leur promiscuité, en compagnie des moustiques et avec le nez dans le compost devenu obligatoire.
      Quel progrès !

  12. Réservé bien entendu à une certaine classe prête à hurler aux loups face à un Zemmour ou une LePen , à ceux qui devant les caméras font la promotion du « vivre ensemble  » . Viendra le jour ou ces forteresses ne les protègeront plus et là le réveil sera brutal .

    • En effet, ce semblant de sécurité n’est pas garantie ! Dans l’Histoire, Combien de forteresses sont tombées ! Laissons les à leurs propres illusions, les lendemains seront douloureux !

    • Une « classe » autoproclamée nouvelle aristocratie, même si son cerveau est resté d’origine bourgeo-prolo, qui a bien senti le vent en amont sans en piper mot (particularité enseignée dès la prime jeunesse à certains milieux étudiants) ; A la faveur de voyages exotiques édifiants en grande partie payés par la communauté des industrieux « bouseux » ou gueux laissés sur le bord du chemin; A la faveur d’un futé capital accumulé grâce à de « bons plans »; Et à la faveur d’un tissu de « bonnes » (utilitaires) relations sociales…

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