[SATIRE A VUE] Extinction Rebellion : le ridicule les a tués

Capture d’écran © Le Parisien
Capture d’écran © Le Parisien

La rareté de l’événement mérite qu'il soit signalé. Au sein des tourmentés du climat, le ridicule a tué. Le faire-part de décès s'étale sobrement sur une page de Libération. Le mouvement Dernière Génération s'est éteint dans le courant du mois d'août après de longues souffrances dues à son impopularité. Les autres groupuscules ne vont pas mieux. La branche britannique de Extinction Rebellion a rendu son dernier souffle en 2023, terrassée par le même mal. Tous de s'interroger enfin sur l'efficacité de leurs coups d'éclat. Tous de constater l'hostilité que leurs actions ont suscitée. Plusieurs années ont été nécessaires pour parvenir à cette conclusion. À l'inverse de la voiture électrique qu'ils chérissent, la réflexion des militants fonctionne au diesel.

Fini, la soupe

Désormais bien décidés à changer de carburant pour activer leurs neurones, les têtes pensantes de la mouvance ont décidé d'orienter leur démarche vers « les acteurs qui posent problème », « plus explicitement ». La Joconde et Vincent van Gogh se sont réjouis de cette décision. De la soupe midi et soir, des grumeaux... la situation n'était plus tenable. De leur côté, les militants rentrés chez leurs parents avec un morceau de bitume collé sur la main en sont encore à tenter d'expliquer le rapport entre la rénovation énergétique et le véhicule de travaux public qui dut passer une couche de goudron sur le nid-de-poule qu'ils avaient engendré. La désespérance des familles quand ils apprirent que leur ado allaient dorénavant adhérer à la nouvelle orientation fut terrible.

Nouveau départ !

Selon l'article du quotidien, le défunt pourrait donc renaître de ses cendres. Plus joyeux, plus boute-en-train. Le foisonnement de mouvements se revendiquant protecteurs de planète se rallie à la pertinence souhaitée par les cerveaux de la mouvance. Les automobilistes reprennent confiance. Les papillons pourraient revenir sur les pare-brise, pour peu que l'association dévolue à la réduction des pesticides obtienne gain de cause. Les revendications des uns et des autres ne sont pas forcément dénuées d'intérêt.

En attendant cette résurrection, autour du cercueil, les responsables des divers mouvements se désolent. « Nous ne voyons plus aucune perspective de réussite », se lamente l'un d'entre eux. « On n'est plus motivés », dit un autre. « Est-ce que les blocages étaient une bonne idée ? », se demande un rebelle éteint de Extinction Rebellion, branche française. La lenteur avec laquelle les dirigeants s'aperçurent de l'ineptie de leurs actions reste au centre du débat. Réactiver les fonctions réfléchissantes des cerveaux écolo semble être la première mesure à prendre pour réveiller le moribond.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

12 commentaires

  1. Toutes mes condoléances aux familles. Pendant que je lisais ce réjouissant article, je réfléchissais aux trois ans de prison dont a écopé un certain C. Theo pour un TAG dans le métro en Azerbaïdjan. Presenté, bien sûr, par Le Monde comme un artiste : « Un artiste français condamné à trois ans de prison pour un graffiti dans le métro de Bakou ». Ils s’expriment et nous qui payons les réparations. À méditer peut-être pour enfin ne plus voir les innombrables dégradations qui couvrent les murs de nos villes et parfois nos campagnes.

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