[Satire à vue] Projet de racket des conducteurs de SUV dans Paris

Les conflits en Ukraine et ailleurs ne sont rien au regard de la guerre menée par Anne Hidalgo contre les voitures. Le prochain assaut concernera les SUV gros modèles que la mairie espère bouter hors de la capitale moyennant un tarif de stationnement prohibitif. Si les Parisiens consultés lors de la votation du 4 février s'y montrent favorables, le propriétaire de ce type de véhicule se munira de pièces d'or pour régler la gabelle demandée par la municipalité. Tarif multiplié par trois : 18 euros pour une heure passée le long d'un trottoir du centre de Paris (du I^er au XI^e arrondissement), 12 euros pour les autres. Le sauvetage de la planète est à ce prix.

Quelques exceptions...

Au cas où, les automobilistes concernés embauchent à tour de bras. Faire tourner sa voiture autour d'un pâté de maison sera moins coûteux que la garer. En région parisienne, un chauffeur rémunéré au SMIC est un placement sûr. Environ 9 euros de l'heure économisés. 90 euros par jour pour un homme d'affaires surbooké. La rentabilité de l'investissement est avérée. Le migrant non déclaré titulaire du permis de conduire devient l'homme que banlieusards et provinciaux de passage à Paris s'arrachent. Par un phénomène encore inexpliqué à ce jour, le char d'assaut Range Rover ou Renault Espace piloté par un résident parisien ne perturbe en rien la planète. Il se trouve être également hors de la raison invoquée par la municipalité consistant à « mieux partager l'espace public ».

Dans la perspective d'un plébiscite en faveur de la mesure, il sera donc exonéré de régler sa contribution à la préservation de l'air respiré intra-muros. Les places ainsi libérées par l'effet de la surtaxation permettent à l'heureux riverain de faire l'acquisition d'un second SUV. Tout autant écologique que le premier, aussi peu encombrant puisque marqué du « 75 » figurant accessoirement sur la plaque minéralogique. Seraient également préservés de l'inflation stationnaire les professionnels dits sédentaires, taxis, artisans et autres personnes à mobilité réduite.

Dans la jungle, terrible jungle, de la réglementation prévue, le poids de l'engin détermine sa taxation. Au-delà de « 1,6 tonne pour les véhicules thermiques et hybrides », point de salut. Démonter les portières pour passer sous la barre fatidique n'y changera rien. La norme est la norme. Deux tonnes maximum pour les voitures électriques. Qu'il roule au gaz, au charbon de bois ou poussé par un vent favorable, le SUV étranger à la forteresse parisienne sera impitoyablement refoulé à coup de racket de son conducteur.

Une manne de 35 millions

À celui qui s'étonne de la taxation de la sacro-sainte voiture électrique, Anne Hidalgo souligne l'effet polluant entraîné par « leur système de freinage et les pneus ». Selon les critères de la mairie de Paris, seuls les SUV disposés sur les manèges de la foire du Trône seraient écologiquement corrects. À raison de 2,50 euros pour un tour, qui ne deviendra pas un inconditionnel de ce mode de transport lorsqu'il se rend sur Paris ?

Par la grâce des deniers de l'impénitent possesseur de véhicule lourd, 35 millions d'euros pourraient tomber dans les caisses vides de la ville de Paris. 10 % du parc automobile fréquentant la capitale seraient concernés. Les sauveurs de planète du centre de Paris reprennent espoir. Sur son attraction foraine, Anne Hidalgo a décroché le pompon.

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