[Satire à vue] Quand l’euthanasie devient la spécialité de tous les soignants

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« Nous, professionnels de santé, disons haut et fort que l'aide à mourir est un soin. » Toutes trompettes dehors, près de 500 soignants lancent cet appel déchirant. À la demande de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), les corps de métier les plus variés se sont drapés dans leur dignité de futurs mourants. Entres autres spécialistes de la question, l'ophtalmologue se joint au neurologue et au médecin du sport retraité : « Nous, professionnels de santé, affirmons que nous sommes prêts à accompagner nos patients en fin de vie lorsqu’ils jugent que leur vie n'en est plus une. » Des patients astigmates n'ont pas vu leur fin de vie arriver, des sprinters ont couru à leur perte sans aucune assistance. Moults retraités du secteur et autres professions sans aucun rapport avec le sujet ont signé des deux mains ce manifeste destiné à secouer le cocotier de l'euthanasie « dans un cadre strictement légal et consenti ».

La tribune du Monde livre la longue liste des signataires de cet engagement. À l'évidence, de nombreux secteurs concernés n'ont pas été consultés. Les menuisiers plutôt favorables à l'euthanasie en période creuse furent ignorés. Les dirigeants de société de pompes funèbres partisans d'une fin de vie dans les boutiques d'articles funéraires n'ont pas eu droit à la parole. Réduction des temps de transport, cheminement jusqu'au cimetière en trottinette électrique et autres propositions climato-responsables méritaient d'être soumises à l'ADMD.

Dans une tribune publiée par BV, Jean-Frédéric Poisson dénonçait la pénurie d'unités de soins palliatifs, expliquant que l'euthanasie devenait, dans ces conditions, la seule solution envisagée par une majorité de Français. Les moyens mis en œuvre pour prolonger la vie jusqu'à sa dernière limite en toute sérénité coûtent cher. Les signataires de l'engagement évoquent, à raison, l'humanité... Ne serait-il pas tout simplement question de gros sous ? Recouvrer la vue vue pour constater ce triste état de fait : les ophtalmos y travaillent.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

42 commentaires

  1. Moi, je suis pour le suicide assisté. Continuer à vivre entièrement dépendant, souvent sans s’en rendre compte et voyant vos proches qui vous regardent avec cet air de commisération bienveillante me serait insupportable. L’acharnement est une torture.

  2. Désolée , mais en ce qui me concerne je suis POUR l’euthanasie ! Je refuse les soins palliatifs (mais bien sur ça rapporte trop aux hôpitaux ) , Je refuse de devenir un légume à la merci de cette mafia hospitalière .et je parle en connaissance de cause .
    Entendu en pleine pandémie un mec des hôpitaux se plaindre de ne pas pouvoir opérer les gens du cancer à cause des hospitalisés covid , mais non pas par compassion envers ceux qui attendaient une opération , non il se plaignait de la perte financière engendrée par l’absence de ces opérations ! LAMENTABLE !

    • Vous avez raison, le risque, c’est la rapacité des personnels soignants, mais croyez-vous qu’elle sera moindre en cas d’euthanasie ou de suicide assisté qu’en cas de soins palliatifs pour un « MEC » des hôpitaux ?

  3. La vie appartient au Createur, et à lui seul. Le vocabulaire médical est par contre bien adapté à ces médecins adeptes de l’euthanasie, on ne parle pas de malade mais de patient (reste tranquille, je decide) idem dans les cabinets de consultation, toujours ce mot au lieu de consultant.
    C’est vrai, patient est moins mercantile que client…..

    • Le patient, étymologiquement, c’est celui qui subit.
      Qui subit sa maladie, mais aussi, qui subit les décisions du corps médical et/ou de sa famille, quand on lui refuse le droit de ne plus subir une vie dont il ne veut plus.

  4. En réalité je crois que depuis le Covid et la comédie forcée de la vaccination/poison, une bonne partie du corps médical et des professions de santé est vraiment malade, mais de la tête à l’image de leur ancien ministre. Alors puisqu’ils parlent si facilement d’euthanasie, quand nous quittent-ils dans leur dignité afin d’assainir sérieusement le paysage ?

  5. Tout à fait d’accord avec vous. Pour qui se prennent ces gens qui s’octroient le droit de décider pour vous? Lorsqu’on arrive à la fin de sa vie et qu’il n’y a plus rien à attendre que des souffrances, décider d’y mettre fin est pour moi un droit fondamental évident.
    Chacun doit être libre de vivre ou de mourir.
    Il est étonnant de constater que le poids de la religion est encore, de façon inconsciente et bien qu’ils s’en défendent, extrêmement présent dans les commentaires, et qu’ils se cachent sous une quantité de faux prétextes pour tenter de les justifier.

  6. Et si on laissait faire la nature, ne pas maintenir en vie artificiellement des personnes qui seraient décédés sans cette maintenance, la seule chose à faire en attendant le rappel du seigneur c est de soulager les douleurs ,c est le rôle des médecins, ce n est pas dans leurs prérogatives de décider qui et quand untel doit mourir

  7. C’est le droit de vie ou de mort qu’ils veulent. C’est de l’ubris à l’état pur. Ils sont devenus fous de pouvoir.

  8. Ancien chef de service en chirurgie à dominance cancérologique, je suis totalement opposé à la légalisation de l’euthanasie, soigner la douleur, on sait faire, accompagner la fin de vie de façon digne et non en assassin, on sait faire, l’ouverture à l’euthanasie sera la porte ouverte à tous les abus et je ne donne plus cher de la vie de certains papy qui retarderaient trop les successions de même pour les mamy, ne soyons pas sexistes.,La devise du médecin est : »primum non nocere ».

    • Entièrement d’accord avec vous.Ce n’est pas à famille de décider seuls les médecins savent.Je reste persuadée que ceux-ci ont fait de qu’il fallait pour mon mari sans rien me demander pendant mes 2 heures d’absence,quand je suis revenue,il était calme et on voyait qu’il ne souffrait plus et il est parti doucement dans la nuit,et je les remercie car sa souffrance était insupportable

      • Oui, ils ont fait ce qu’il fallait : ils l’ont gentiment envoyé ad patres, en vous épargnant de devoir en porter la responsabilité.

      • Non, les médecins ne savent pas du tout (le ressenti du patient): Ils croient deviner au vu de ce qu’ils connaissent ( ce qu’ils ont vite fait ingurgité): On appelle ça des « savants-sachants »: Pour moi, ce sont des autistes…

    • Que c’est bon et rassurant de vous lire …non à la dérive de l’euthanasie ..seul le ciel doit décider de notre grand départ .

    • Pour avoir accompagné deux personnes en fin de vie, je peux vous assurer que vous êtes dans le vrai. La famille est tout à fait consciente des limites de la vie. Elle sait s’ouvrir au docteur lequel fait au mieux pour éviter la souffrance. Lorsque le patient n’est plus avec nous, pour quelles raisons prolonger ? Je n’évoque pas les personnes inconscientes ou grabataires suite à grave accident, des cas particuliers.

  9. Des médecins volontaires et enthousiastes pour administrer la dernière potion, c’est louche et inquiétant. Mais bon, vu le manque de lits, il faut que chacun y mette du sien et laisse la place à son prochain. Question de solidarité.

  10. un soignant n’est pas quelqu’un qui tue, mais quelqu’un qui soigne. Apprendre à soigner dure des années. Apprendre à tuer quelques minutes.
    Et si d’aventure cette loi imbécile passait, pourquoi ne pourrais-je tuer mon père si celui-ci le demande? Au moins, cela reste en famille.
    regardons aussi les dérives, Au canada ils envisagent de tuer les handicapés mentaux. Finalement Hitler n’avait pas tort. Il était simplement en avance sur son temps.

    • Aux USA les exécutions capitales se font sans l’aide d’un médecin : un gardien procède à installer tout le système, depuis canule intraveineuse et perfusion, qui tuera. Les « Conseils de l’Ordre » US furent d’emblée très clairs sur ce point, strictement aucun médecin pour donner la mort. Mais allons aider au suicide des dépressifs, faisons « picoler » les alcooliques, engraissons les gros, offrons des clopes aux tabagiques, etc. C’est ça l’euthanasie, et ça ne sera jamais de la médecine. Et l’on veut que ça soit les médecins, comme dans les abattoirs : pour ne pas voir, pour ne pas y penser.

  11. En outre – pardonnez-moi d’être long – si le patient décide, alors l’euthanasie n’est rien qu’un suicide assisté. C’est le reniement d’une médecine qui essaie tous les jours en des efforts terribles de contrer le suicide des dépressifs, et quel rôle ces médecins-là offrent-ils à la profession ? En faisant fi de l’obnubilation du jugement que la souffrance peut provoquer chez tout patient, c’est « Je te tiens l’échelle quand tu te pends » « je charge le revolver pour toi, t’as plus qu’à appuyer » « je te pousse quand le train arrive » ? Que ces médecins considèrent la monstruosité de leur pétition, qui voue la médecine et toute la noblesse qu’elle représente, aux gémonies. Il revient à la France, à sa grande tradition médicale, mère des Pasteur, des Pinel et de tous ses grands noms, de rester grande, immense, cependant que dans des pays voisins l’on tue froidement dans une chambre d’appartement, en osant parler de « dignité retrouvée ».

  12. On aime jouer des ambiguïtés ; le but est toujours d’éblouir le public. La première phrase est juste ; oui, accompagner un mourant est un soin : un patient qui meurt à l’hôpital doit pouvoir prétendre mourir hydraté, nourri, sans avoir mal, dans des draps propres, au chaud, pour certains sans avoir peur avec l’aide nécessaire de médicaments bien prescrits et toujours pensés (tout le monde n’est pas stoïque, il s’en faut de beaucoup), et si possible entouré de tout l’amour des siens. Un soin parce que ça demande un gros travail d’équipe, de tous les soignants, depuis l’aide-soignante jusqu’au médecin, avec de l’empathie puisqu’en ces moments ultimes la médecine humaine, parfois froide et objective, a perdu contre la mort. Le patient devient un frère en humanité qui disparaît. La phrase suivante les dévoile et ruine tout : « lorsqu’ils jugent » etc. La pire mocheté. L’euthanasie n’est pas un soin c’est un crime, rien d’autre, et ces médecins, tout autant pétitionnaires et médiatiques qu’ils puissent être, ne seront pas une majorité dans la profession. N’importe quel voyou peut tuer, n’importe qui peut « zigouiller ». Encore un effort, comble de l’horreur, et vous les verrez exiger que l’euthanasie soit dans la constitution. Nous attendons que l’Ordre se prononce résolument contre cette pratique, car il a la calme capacité de contrer le vulgaire médiatique.

    • Pardonnez-moi de vous avoir choisi(e) pour ma réaction. Pourquoi vous préoccuper de la fin de ma propre existence ? Au nom de quoi ? De quel droit ? Qu’est-ce qui vous semble vous autoriser à restreindre ma liberté de pouvoir user à mes frais des moyens techniques de mettre un terme à mon existence dans des conditions paisibles et propres ? Supporteriez-vous que je vienne vous expliquer la « bonne manière » de vivre, d’élever vos enfants, ou de mourir ? Cette arrogance est insupportable.

      • Tout à fait d’accord avec vous. Pour qui se prennent ces gens qui s’octroient le droit de décider pour vous? Lorsqu’on arrive à la fin de sa vie et qu’il n’y a plus rien à attendre que des souffrances, décider d’y mettre fin est pour moi un droit fondamental évident.
        Chacun doit être libre de vivre ou de mourir.
        Il est étonnant de constater que le poids de la religion est encore, de façon inconsciente et bien qu’ils s’en défendent, extrêmement présent dans les commentaires, et qu’ils se cachent sous une quantité de faux prétextes pour tenter de les justifier.

      • A mon tour de vous répondre.
        Personne vous empêche de vous suicider.
        Maintenant, imposer à un soignant de vous tuer, parce que vous n’avez pas le courage de le faire ou, si vous êtes impotent , vous ne trouvez pas un ami qui le fasse, (lui risquerait la prison pour meurtre), me gêne.
        Pouvez vous le comprendre?

      • Pardonnez-moi, mais votre liberté semble se faire aux dépens de celle d’autrui. Vous dites vouloir une mort « propre » (propre pour vous ? pour les autres ?) avec des « moyens techniques » (lesquels, car des « moyens » il y en a depuis que l’humanité existe?) selon vos désirs que je ne devrais pas restreindre. Vous semblez donc impliquer que vos désirs sont absolus et doivent être satisfaits par un corps médical qui semble vous devoir de vous tuer, qui voit donc sa liberté gravement restreinte, et c’est le sujet d’achoppement. L’euthanasie (terme abusif qui voudrait dire (eu-) mort normale, ou parfaite, ou heureuse, comme dans eucharistie) n’est rien que l’exigence d’un tiers qui vous « suicide ». Mais, ultimement, l’on peut vous dire de trouver vous-même à vous tuer « proprement »; Il y a bien des façons, non ? Ainsi de Cléopâtre qui s’est faite piquer au sein par un aspic (n’est-ce pas propre et chic ?) sans avoir à forcer un médecin à le faire : un simple esclave l’a aidée. Votre exigence n’est pas du domaine de la médecine qu’elle engagerait entièrement et je vous retourne donc vos questions : qui êtes-vous pour restreindre ma liberté de ne pas vous tuer ? Au nom de quoi ? De quel droit ?

  13. N’est ce pas ce que préconisait Jacques Attali il y déjà longtemps : tuer les vieux qui coutent plus qu’ils ne rapportent . Qu’en pense t’il aujourd’hui ? Quand à ces médecins ils ne sont pas digne de leurs professions .

    • Attention ! Ce sont les six derniers mois de la vie qui coûtent le plus cher. On arrive facilement à l’idée de supprimer le dernier wagon du métro. L’ennui, c’est qu’avec cette théorie, il n’y aura rapidement plus de métro.

  14. Triste constat où l’on voit que la vie humaine n’a d’intérêt que si elle permet un profit économique. L’IVG parce qu’un enfant est une bouche à nourrir, l’euthanasie parce que passé un certain âge on ne peut se suffire. Voilà la société que l’on veut nous vendre. Toute vie humaine est un trésor, une espérance pour l’enfant, une histoire riche d’enseignements pour une personne âgée. Nous ne sommes pas une marchandise, mais des êtres plus ou moins parfaits qui ont reçu en héritage cette terre pour la rendre toujours plus agréable à leurs descendants.

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