[Satire à vue] Quand Valérie Pécresse et Xavier Bertrand visitent Roubaix

À mi-chemin entre Tintin au Congo et Les bronzés font du ski, mardi 29 mars, l'émission « Punchline » de CNews gratifiait le téléspectateur d'un reportage distrayant que nous intitulerons : « Valérie Pécresse et Xavier Bertrand visitent Roubaix ».

À défaut de « punch » et de « line » précises, le tandem erre dans la fameuse rue aux commerces islamisés qui fit les beaux jours de M6. Devant une librairie au rideau de fer baissé, dame Pécresse constate qu'il est 15 h 30. Un peu tôt pour fermer boutique. De toute évidence, le tenancier du lieu n'a pas tenu à faire l'objet d'une seconde page de publicité offerte gracieusement par les services médiatiques du pays mécréant. Dame Pécresse remarque le zèle du commerçant qui est parvenu à obstruer l'entrée et une vitrine du magasin en un temps record. 30 secondes et 8 dixièmes. Un pro du couvre-feu.

« Donc la librairie vient de fermer à l'instant », déplore la candidate. À moins d'un radar anti-blonde installé par le propriétaire, les caméras de CNews ont effectivement suffi à provoquer ce blocus express. Peut-être inquiet de la réaction de sa partenaire de promenade, Xavier Bertrand lui murmure, façon ventriloque, la réaction adaptée à la situation : « Si c'est contraire à la République, ce sera fermé tout le temps. » Derrière son rideau fermé, le libraire claque des dents. Si la dame répète ce que le monsieur vient de lui souffler, il est perdu. Claquemuré à vie entre la version islamique de Tintin au Congo et le résumé en images pieuses des Bronzés font du ski.

Au grand dam du commerçant, Valérie Pécresse ponctue la phrase clé de son alter ego d'un « Et voilà. Exactement. » Xavier Bertrand gagne une encyclopédie à choisir parmi les ouvrages d'une éventuelle librairie ouverte sur Roubaix. « Si je suis présidente de la République, je donnerai le pouvoir aux maires et aux préfets de fermer administrativement les librairies qui vendent les livres qui prêchent des idéologies radicales et contraires à la République. » La détermination suggérée par le souffleur est confirmée. Mais est-il besoin de recourir à toute cette machine technocratique alors que le déclenchement automatique d'un rideau de fer par simple apparition de Valérie Pécresse raccourcit la procédure ? La direction de LR constate l'efficacité de son envoyée spéciale en terre inconnue. Plus que 1.582 commerces à visiter et l'affaire est réglée.

« Pourquoi vouliez-vous venir ici ? » demande un journaliste. « Parce que cette librairie, elle a pas fermé. » Le tout prononcé sans filet, sans un seul mot de Xavier Bertrand qui, de toute façon, est déjà parti à la recherche de son cadeau dans les échoppes de la ville. Dopé par ce premier essai en solo, la candidate LR enchaîne : « Et que, aujourd'hui, rien n'a été fait depuis le reportage, et moi, je pense que les Roubaisiens ont droit à l'ordre et à la République. »

Après ce brillant exercice de surf sur effet médiatique de M6, la candidate a rangé sa planche et rejoint Xavier Bertrand qui tentait de revendre son encyclopédie à Julien Lepers. Chez LR, il n'y a pas de petits bénéfices.

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