[SATIRE À VUE] Radars sous IA : averses de PV attendues sur le réseau routier

Début de 2025, des radars dopés à l'Intelligence artificielle seront implantés progressivement sur le réseau routier. Leurs performances inquiètent l'association 40 millions d'automobilistes qui redoute une avalanche de PV en perspective.

La nouvelle s'est répandue à la vitesse d'un bolide passant devant deux gendarmes médusés. Des radars dotés d'Intelligence Artificielle vont venir remplacer les modèles pas très futés actuellement en fonction. Dès janvier 2025, rien n'échappera aux logiciels de ces surdoués du PV. Défaut de ceinture, téléphone au volant, distance de sécurité, dépassement dangereux. Excepté la kalachnikov sur la banquette arrière, le radar dernière génération aura tout vu, tout noté. Déposer des fleurs artificielles à ses pieds ne le fera pas changer d'avis. Son intégrité est exemplaire.

Flairant l'impopularité de l'innovation, le gouvernement s'en fut l'annoncer dans la plus grande discrétion. Nul petits fours et communicants primesautiers. Entre le ministère concerné et BFM, le 30 km/h fut respecté à la décimale près. Précautions inutiles. L'association 40 millions d'automobilistes s'insurge et annonce une distribution massive de PV dans les prochains mois, un tsunami d'infractions parfois constatables dans les boîtes aux lettres.

Le prodige planté sur le bord des routes sera capable d'analyser les faits et gestes du conducteur sur plusieurs mètres mais ne saurait discerner le coupable de l'innocent lors de certains dépassements. Dans Libération, l'association dénonce l'injustice pouvant résulter d'une déficience mentale de l'appareil : « si la voiture se rabat sans respecter la distance de sécurité, c’est l’automobiliste qui s’est fait doubler qui sera sanctionné ». Une faute professionnelle du radar humanoïde qui entraînera un entretien avec un ponte de l'administration fiscale. 46,3 millions d'euros pour l'implantation et l'entretien du dispositif. Encore un faux pas et on atteint les 50 millions d'euros de la Porte de la Chapelle !

Le modèle conçu par la société Idemia se distingue pour son zèle digne d'un garde-chiourme d'internat soviétique. Sous son œil « multicible de trajectoire », le gaillard parvient à suivre 126 véhicules sur plusieurs files durant une centaine de mètres. A ce niveau de surveillance, l'automobiliste réclame son radar personnel et le carnet à souche du bon vieux temps. Il s'infligera lui-même les contraventions. Deux intelligences à bord valent mieux qu'une. Une amitié peut naître, une compréhension de la paranoïa naissante de l'homme au volant. Grâce à l'IA, même la voiture reprend confiance en ce week-end qui s'annonçait pourri par des tirs groupés de radars en folie. « Ben moi j'préfère la marche à pied » chantait Henri Salvador. Les artistes en avance sur leur temps ne sont jamais compris.

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