[Satire à vue] Sandrine ne parvient pas à terrasser Sardine

Je suis Sardine. Sur Twitter, les messages de soutien affluent. Le compte parodique « Sardine Ruisseau » a été suspendu. Ses milliers de followers manifestent leur mécontentement. Ils sont Sardine. « Rendez-nous Sardine Ruisseau ! » Le tonnerre gronde. « Surmulots News » s'en mêle et apporte son soutien. La fièvre gagne le réseau social...

Devant son écran, Sandrine Rousseau savoure sa victoire. « Un an de cyberharcèlement prendrait-il fin ?" » écrit-elle sur son propre compte. Adepte inconditionnelle des interdictions, la militante EELV ose croire que l'humour politique est désormais classé X. L'étape suivante sera d'obtenir la destruction des boîtes de sardines dans les grandes surfaces. L'interdiction de pêcher ces poissons d'extrême droite serait l'apothéose du combat... Alors que l'ex-offensée se prend à rêver de lendemains féeriques, soudain, la nouvelle tombe, tel un couperet sur une courgette ecoresponsable : le compte parodique a été rétabli.

Devant la vague de protestations, Twitter a remis en ligne le cauchemar de la boute-en-train du progressisme. Dopé par la polémique, il n'est plus qu'à 7.000 abonnés d'écart avec le compte officiel de la plaignante. Un hashtag « Sardinethon » est lancé pour parvenir à dépasser l'audience de la version originale. La « rigolosphère » et les défenseurs de la liberté d'expression se mobilisent. Après quelques heures, l'exploit coupe le souffle des observateurs. Les yeux embués de larmes, la haute gouvernance de #sardineruisseau annonce ce moment inédit dans l'histoire de Twitter. Un compte parodique est parvenu à réunir un nombre d'abonnés supérieur à celui qu'il tourne en dérision.

Nous l'avons fait ! Le #TurboRatio a été atteint !
Peut-être la premiere fois dans histoire de Twitter qu'un compte parodique dépasse le compte qu'il parodie. Cette événement magique rentrera certainement dans les annales de Twitter, mais aussi surtout dans celles de EELV.
Merci pic.twitter.com/ZIfCsZrFDf

— Sardine Ruisseau (parodie) (@sandruisseau) August 25, 2022

Le moral totalement déconstruit, Sandrine Rousseau accuse le coup. Il lui faut trouver un argument plus convaincant que le cyberharcèlement. Emmanuel Macron a annoncé la fin de l'abondance et de l'insouciance... Il y a là une piste à creuser. N'y a-t-il pas pire insouciance que cet amusement aux dépens des mondialistes woke ? Le Président doit être alerté sur ces écarts de conduite. Que dis-je ? Sur ces incivilités ! Sandrine appelle l'Élysée... Un Numéro Vert doit être mis en place pour signaler les insouciants. Celles z'et ceux qui rient dans les espaces publics, les joyeux lurons des réseaux sociaux, tout ce qui plaisante et ironise ne peut continuer à mettre en péril l'avancée d'un monde parfait. Un confinement de tristesse doit être mis en place, les vendeurs de sardines arrêtés, Patrick Sébastien, l'inoubliable auteur-compositeur de la chanson « Les Sardines », envoyé à Cayenne. La jeune femme est intarissable. Consciente qu'il lui faudra tôt ou tard tomber le masque et avouer son amour de la censure, elle peut compter sur le macronisme pour lui éviter ce drame.

Sur le front de la bataille anti-woke, l'auteur taquin annonce un gain de 40.000 abonnés générés par cette censure éphémère. Ah, ce qu'on est (de plus en plus) serrés au fond de cette boîte !

Imprimer, enregistrer en PDF cet article