[SATIRE A VUE] Un chroniqueur de Quotidien enfariné par Bardella

Capture d'écran X
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Jordan Bardella n'effectue aucune sortie publique sans son caniche. Celui-ci est fourni par Yann Barthès, tenancier d'un élevage dans la capitale. Pour sa rentrée politique, le président du RN est à la foire de Châlons-en-Champagne, accompagné, comme il se doit, d'un représentant de la bonne pensée ricaneuse.

Au gré des stands, le chroniqueur hargneux ne manque pas de mordre le bas du pantalon de celui qu'il suit comme son ombre. « Alors ? Môssieur Bardella est désormais faiseur de rois ? Môssieur Bardella peut dégager Michel Barnier quand il veut ? » demande-t-il à l'élu RN Alexandre Loubet. Calmement, Jordan Bardella confirme quelque peu les propos de son suiveur : « Il est clair que si on appuie sur le bouton, on fait tomber le gouvernement. Le gouvernement est sous notre étroite surveillance. » Tel est pris qui croyait prendre. L'envoyé spécial de Boboland s'attendait à être vilipendé, chassé, peut-être battu. Le grand méchant loup d'extrême droite le caresse dans le sens du poil en approuvant ses remarques. Le métier n'est plus ce qu'il était.

Encore affamé malgré la pâtée qui vient de lui être servie, le fidèle compagnon reste aux côtés du dirigeant RN dans l'espoir de quelques affreuses paroles. Un bon nonosse à rapporter dans l'émission Quotidien le verrait récompensé de moult ricanements. Avant de partir, il lui faut trouver l'énergie du pitbull, la hargne de la hyène... Rrrrr... Un dernier coup de griffe va mettre à terre la proie convoitée. L'idée a jailli tel un feu sous la chair à saucisses qui régale les visiteurs : « Ah j'ai trouvé ! Vous êtes un peu Premier ministre, du coup, mais sans l'être ! », s'exclame-t-il. Et tac ! ça, c'est envoyé.

Joie de courte durée. La cible renvoie la balle d'un revers foudroyant : « Comme vous. Vous êtes un peu journaliste, mais sans l'être... Un peu provocateur. » Le chroniqueur émerge de la pâte farineuse dont il vient d'être recouvert. « C'est pas gentil, ça », fait-il remarquer. Se retrouver plat de nouilles à la foire de Châlons-en-Champagne n'était pas la carrière à laquelle aspirait le représentant de Yann Barthès. Lui et ses camarades, si gentils, si doux... Comprend pas.

De retour dans l'émission, le mouché convient que Jordan Bardella a le sens de la formule. Formule plat-dessert, farine à volonté. La mairie de Châlons espère un stand pour l'année prochaine.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

29 commentaires

  1. Pauvre petit journaleux, ses blagues ne trouvent pas d’écho en face d’un jeune politique de la stature de Jordan Bardella, ou plutot si il se fait renvoyé dans ses foyers comme un petit garçon qui est pas content de se faire traiter ainsi.
    « C’est pas gentil ça ». Aller va pleurer dans les jupes de Barthès.

  2. on rit de cette bonne répartie mais ce faisant, on s’éloigne un peu de l’essentiel : le projet politique. Depuis le macronisme certains sont tentés par le bonimenteur, un plus s’il est beau, mais cela conduit au naufrage de la politique, au prince-président, au despotisme, au pseudo arc républicain de factions incompatibles. Ne perdons pas de vue l’essentiel : le programme de chacun.

  3. Excellent Bardella , BRAVO !  » La tolérance atteindra un tel niveau que les personnes intelligentes seront interdites de toutes réflexions pour ne pas offenser les imbéciles  » ( Fédor Dostoïevski ) .Ce pseudo journaliste c’est fait renvoyer poliment et gentiment dans ses 20 mètres !

  4. Magouilles et Cie ont rendu un grand service au RN entre les deux tours des législatives. Ils l’ont écarté des affaires et donc de la catastrophe, ce dont il n’aurait pas tardé à être tenu pour responsable.
    En même temps, et ça c’était pas prévu, ils permettent au parti de MLP d’être l’arbitre des élégances si je puis dire à L’AN. Melenchon a beau hurler et vociférer, il compte finalement pour du beurre, alors que lui et ses sbires pretendaient gouverner.

  5. Ces petits « journalistes » font une grossière erreur en croyant que M. Bardella n’a pas la carrure d’un grand homme politique. Selon eux, les électeurs RN sont des facho bas du front, donc leur chef, ça doit être pareil… c’est d’une part tout à fait méprisant et indigne du métier de journaliste, et d’autre part cela permet à M. Bardella de briller, comme dans cette séquence, par un trait d’esprit bien senti. Point d’emportement ou d’énervement de la part du Président du RN face à ces journalistes (qui n’attendent que le dérapage): c’est là la meilleure réponse qu’il puisse apporter! A la fin de l’envoi, M. Bardella touche…

  6. Curieusement, pas un commentateur ne relève que si le RN détient une forme de pouvoir (la censure), ce n’est que parce que le NFP a décidé la censure automatique de tout gouvernement sans Lucie Castets. C’est donc le NFP, et particulièrement LFI, qui a fourni l’arme et les munitions au RN.

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