[SATIRE A VUE] Une buraliste condamnée par la prolifération de « Stop »

@Will Porada/Unsplash
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Sur une avenue de La Rochelle, une buraliste voit son chiffre d'affaires fondre comme neige au soleil après l'implantation de quatorze panneaux stop à proximité de son commerce. L'importante clientèle des automobilistes profitant de leur passage pour venir dans sa boutique a quasiment disparu.

La frénésie du panneau "Stop" s'est emparé de la mairie de La Rochelle. Les riverains n'en demandaient pas tant. La buraliste de l'avenue de Fétilly encore moins. Quatorze arrêts obligatoires sur à peine un kilomètre. Sept dans un sens, sept dans l'autre. Le compte est bon, sauf pour la recette du tabac-journaux. Les automobilistes qui s'arrêtaient pour acheter un article évitent, désormais, ce territoire hostile. Un bon nombre de ceux qui persistent à passer par là ne respectent pas les multiples signalisations. La furie écolo perd sur tous les tableaux. À l'heure où TF1 réalise son reportage, madame Martin-Duloz a compté cinq clients, au lieu de la vingtaine habituelle. Son salaire divisé par deux, la voilà condamnée à une mort sociale pour le bonheur des dieux marchant et pédalant.

Un cycliste casqué façon ligne de front ukrainien semble satisfait par cette mesure. Il était inquiet ; il ne l'est plus. Sans cette intervention municipale musclée, dieu sait à quelle opération kamikaze il se serait livré. Des riverains plus modérés expliquent que quatre panneaux auraient suffi à sécuriser le quartier.

Panot repoussoir

Pour justifier cette prolifération de panneaux stop, l'adjoint au maire récite le mantra écolo-Hidalgo des « mobilités douces ». Selon son bref exposé, nous avons d'un côté les gentils « qui veulent vivre la ville » et de l'autre les affreux qui roulent vite « entre un point A à un point B pour rentrer chez soi ». Gloire aux premiers et haro sur les seconds. Après ses huit heures de labeur, le citoyen a la curieuse idée de vouloir regagner son domicile. Stop ! La mairie l'en dissuade. Priorité aux contemplatifs qui veulent « vivre la ville ». Ici comme ailleurs, l'élu parle couramment le charabia progressiste. Dans l'imaginaire du responsable municipal gauchisant, l'avenue de Fétilly est un futur éden où papillons et abeilles butineront gaiement les fleurs du bien. Sortir de son extase l'homme qui vit la ville est un délit passible de moult tracas.

Début mars prochain, une réunion publique tranchera de la question existentielle du « Stop » en milieu bien-pensant. Faut il planter Mathilde Panot dès l'entrée de la rue pour dissuader les automobilistes de venir troubler la quiétude du lieu ? L'analyse est à lire dans tous les journaux vendus par la buraliste. Enfin, les affaires reprennent !

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Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

32 commentaires

  1. J’ai toujours trouvé crétin de faire pousser des Stop comme ça, en pleine agglomération, souvent pour donner la priorité à une sortie de lotissement, ou une voie secondaire. Et souvent, après quelques temps, on voit le panneau disparaître ou changer de place, au gré de l’expérience acquise! Alors qu’il est si simple de mettre l’ensemble des voies en « Zone 30 », avec respect mutuel des piétons, cyclistes, et automobilistes. Même si ça râle pas mal au début, tout le monde s’y adapte. J’ai une petite commune près de chez moi qui en est à sa vingt-cinquième année sous ce système sans vrais problèmes, et la ville de Fécamp l’a adopté il y a deux ans. Alors que certains patelins multiplient les Stop, croisements prioritaires, panneaux 30, panneaux fin de 30, re-panneau 30 50m plus loin….

  2. Outre l’affaire du panneau, je ne commenterai que celle des ville ZEF

    Ces villes sont l’exacte représentation de notre futur à nous, les manants.
    Je me souviens de DAVOS quand une femme a déclaré que « nous » étions trop nombreux sur terre, et qu’une significative de la population permettraient à « nos » (sous entendu LEURS) enfant de mieux respirer.

    Les ZEF ne sont pas anodine. Elles chassent juste les gens du bas, qui n’ont pas les moyens de se payer une voiture de sport en CRITAIR1, comme des cafards d’une cuisine, rien d’autre

    Pourquoi je le pense? Il aurait été plus logique de construire des parking et des gares pour laisser TOUTES LES VOITURES, hors de la ville, mais en multipliant les transports en communs, voir particuliers (taxis electriques) pour faciliter la libre circulation.

    Ces décideurs sont dangereux, et dans les années à venir, ces cités se fermeront à tous. Tiens une sorte de BANLIEUE 13. Des cités fermés aux gueux et manant qui puent et font du bruit!

    LA CASTE se créé un monde artificiel, et vous les électeurs, avez une responsabilité inouïe dans ce qui vous arrive!

  3. A la Rochelle, s’il n’y avait que des panneaux ‘stop ».
    Il y a des sens uniques partout, plus de parking.
    La dernière fois que nous y sommes allés, après avoir tourné dans la ville je ne sais combien de fois, nous nous sommes garés sur le parking de l’Hôpital et avons tout fait à pieds.
    C’est bien pour des jeunes, un peu plus fatigant pour des septuagénaires!
    De fait, lorsque nous allons chez nos amis Rochelais, nous y allons directement et n’allons plus en ville.

  4. Ce n’est pas étonnant un ambulancier me disait qu’à certaines heures les rues sont fermées par des bornes alors certains ont des clés pour accéder mais les VSL ne peuvent pas aller chercher leurs clients, alors c’est une vraie galère.

  5. Ah ces écolos. Montpellier l’exemplaire avec ses pistes cyclables en construction, sa ZFE zélée quelle joie pour les intra muros. Le reste de la métropole croule sous les bouchons sans transports en adéquation avec la population mais on s’en fiche royalement. Le vert symbole d’espérance est devenu celui de la contrainte.

    • Ils ne connaissent pas non plus le triangle sur pointe, le rond blanc cerclé de rouge, le piétonnier est une piste cyclable, idem pour le passage pour piétons, et le trottoir n’est pas pour trotter mais pour rouler…L’anarchie, mais « apaisée » !!!

    • Le maire doit d’ailleurs en être très fier, chez moi ce sont les pistes cyclables qui fleurissent mais pas les cyclistes puisqu’il n’y en a pas, par contre les voitures ne peuvent plus se croiser parce qu’il n’y a plus la place pour 2 véhicules et il n’y a plus de trottoirs pour les piétons, enfin si 50cms.

  6. Les véhicules modernes sont équipés d’un tas de gadgets plus ou moins utiles et l’un d’eux est particulièrement pertinent pour argumenter contre la présence de stops et de feux à répétition : il s’agit de la consommation instantanée. Regardez la lorsque vous roulez à vitesse constante avec le bon rapport et lorsque vous accélérez après un arrêt. Ces chaînes d’obstacles à la queue-leu-leu sont une source de consommation et donc de pollution non négligeable. Bravo les écolos à deux balles !

    • Les écolos ont pensé au problème car ils ont en ressource une arme secrète la ZFE qui n’autorisera plus que les véhicules électriques dont la consommation devrait être moins tributaire des accélérations et des freinages…
      Ils vous expliqueront qu’il vaut mieux consommer plus (donc plus polluer !) à la campagne en rechargeant ses batterie, afin de préserver leur poumon en ville…

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