Scandale à Paris Match : une crèche et des gens de droite à la une !

Ces cris de journalistes qui sentent que le sol bien confortable de l'idéologie dominante se dérobe sous leurs pas !
paris match crèche

Ceux qui se disent animés du souci de la liberté de la presse et de la liberté d'expression dans les médias devraient actuellement être obnubilés par un événement européen inouï : dans un pays de l'Union européenne, le nouveau pouvoir issu des urnes, et qui se veut libéral, pro-européen et progressiste, vient de renvoyer toutes les directions des médias publics, couper les programmes et déployer la police aux abords des bâtiments pour empêcher les journalistes renvoyés d'accéder à leurs bureaux. Nous sommes en Pologne, en 2023, au lendemain de la victoire de Donald Tusk contre le PiS, le parti patriote polonais. France Info est bien obligé de le reconnaître : « Tout ça ressemble plus à des méthodes de putschistes qu'à celles d'un gouvernement pro-européen. » Tout en justifiant le coup de force dans un titre épinglé par Gabrielle Cluzel sur X : « Pologne : le nouveau gouvernement mène une purge drastique pour restaurer l'indépendance des médias publics. »

Mais non, en France, les vigies des médias bien gardés ont d'autres craintes, pensez donc. Des rédactions entières s'inquiètent, se scandalisent de dangereuses dérives autoritaires. Non pas dans les médias publics, toujours bien tenus en laisse.

C'est d'abord la une de Paris Match qui a mis une partie de la rédaction en PLS : pour Noël, une crèche de Noël ! Mais quelle incongruité, quelle horreur ! Et mettre l'espérance, les espérances, à la une, dans un magazine people, quel complotisme ! La Société des journalistes (SDJ) de Paris Match « s’inquiète vivement de l’évolution de la ligne éditoriale du magazine et demande à la direction de Lagardère News des clarifications », comme elle l'écrit sur X. Circonstance aggravante, cette crèche provient d'un foyer d'étudiants de M. Bolloré à Paris. L'origine des santons n'a, semble-t-il, pas posé problème : ouf ! Mais la SDJ s’interroge aussi< em>« sur ces nouvelles signatures extérieures au journal, connues pour leurs prises de position en tant que catholiques traditionalistes ». « Nous nous inquiétons de ce qui nous semble être une nouvelle ligne éditoriale », continue la SDJ, en demandant des explications « sur cette évolution, en rupture avec l’identité de notre magazine ». Il est curieux que les bons apôtres de la diversité, des identités en évolution et surtout pas figées, dès qu'il s'agit de leur pré carré, se muent en conservateurs identitaires. L'identité et la ligne d'un média sont amenées à changer, au gré des évolutions d'une société, du lectorat et du propriétaire du journal. Ainsi va la vie dans les sociétés démocratiques libérales. Et même dans les médias publics : la Pologne est là pour le leur rappeler.

Mais l'explication à fournir à ces journalistes est peut-être à chercher chez leurs confrères de BFM : eux s'inquiètent de l'arrivée de personnalités de droite sur les plateaux de débat. C'est Libé qui se fait l'écho de leurs états d'âme et donne la véritable raison de cette « droitisation » : « CNews réalise des audiences terrifiantes, s’inquiète-t-on en interne. Après avoir dépassé BFM TV en part d’audiences pour la première fois sur une période d’une semaine début décembre, la chaine du groupe Canal a failli réitérer la performance sur la deuxième semaine. De justesse, BFM TV est repassée devant en programmant un débat entre l’insoumise Mathilde Panot et la vice-présidente de Reconquête, Marion Maréchal, dimanche soir. » Tout est dit : c'est Marion Maréchal qui a sauvé BFM, dans ce débat mémorable relaté par Marc Baudriller.

Nous n'en avons pas fini, de l'affaire du JDD à cette crèche de Noël, avec ces gémissements de journalistes qui sentent que le sol bien confortable de l'idéologie dominante se dérobe sous leurs pas sous la poussée du réel. Il va leur falloir réapprendre à écouter, dialoguer, débattre, argumenter, convaincre plutôt qu'invectiver. Redécouvrir l'ADN du journalisme.

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Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

38 commentaires

  1. Les journalistes qui ne sont pas contents de leur employeur bénéficie d’un immense privilège :ils peuvent le quitter… alors où est le problème ?

  2. Quel plaisir de retrouver du vrai journalisme sur cnews et paris Match comme au JDD. La gauche qui a annihilé le débat depuis des lustres se voyant prise au piège face a des français qui ouvrent enfin les yeux crie au loup mais personne n’y croit plus.

  3. La gauche médiatique est odieuse, stupide et surtout subventionnée sans quoi elle disparaîtrait rapidement

    • Stop à toutes les subventions. Qu’elles soient pour la presse, pour les associations ou autres gouffre à dilapider nos impôts. STOP.

  4. Le Vrai et le Beau gagnent en influence en ce mois de Décembre grâce aux combats acharnés de débatteurs de talent et de leurs médias ,excellente nouvelle. 2024 se présente bien !

  5. Ces journalistes ont aussi la liberté de démissionner et d’aller voir ailleurs, il est vrai qu’à Paris Match on paie bien et que le titre fait chic sur une carte de visite.

  6. Pourquoi parler vrai devrait-il offusqué qui que ce soit ?
    À moins que ce ne soit pour le plaisir de polémiquer ! La gôôôche est forte pour ça !

    Le JJD ça n’a pas réussit a servir de repoussoir : tout le monde va, loupé, les troupes s’oriente alors vers Match…
    Bien souvent les chiens aboient et la caravane passe !!!

  7. CLO
    Il y a quelques années, sur une chaine bien pensante, quelques journalistes, bien pensants, se gargarisaient de leurs paroles en chargeant la droite de tous les maux ou mots..
    Après un certain temps l’un d’entre eux MONSIEUR F.O. GIESBERT a pris la parole et a demandé à ses camarades de reconnaitre que 90% des journalistes français sont de gauche et que débattre sans être contredit ne servait à RIEN.
    Chapeau MONSIEUR GIESBERT de cette honnêteté, mais vous êtes bien le seul.

  8. Je ne comprends pas ces salariés qui contestent les idées de leur patron mais qui n’envisagent pas de démissionner tout simplement.

    • Ils ne démissionnent pas car de trop bon salaires et avantages qu’ils ne trouveraient pas ailleurs, c’est comme les mauvais élus qui restent pour la bonne soupe et s’asseyent sur les valeurs profondes de la République et de la FRANCE

  9. Mais c’est un titre tout à fait d’actualité dans ce pays aux racines chrétiennes , ceux qui s’en offusquent ont ils oublié notre histoire ou nos racines . Quand à ceux qui n’aiment pas nos fêtes et nos traditions , nos coutumes et notre histoire ils sont libres de partir .

    • Vendredi soir, sur CNews, Philippe de Villiers, par un conte de Noël, a ému, souvent jusqu’aux larmes, près d’un million de téléspectateurs…Quelle espérance nous apporte cet homme remarquable! Un certain Apathie n’aurait pas apprécié, paraît-il. Vous connaissez? On me rapporte qu’il s’agit d’une sorte de mouche du coche agressive et prétentieuse qui sévit sur les ondes officielles. C’est sans importance.

      • L’émotion engendrée par Philippe de Villiers était effectivement immense, c’est toujours un plaisir de l’écouter pour l’apaisement qu’il m’apporte

    • Tout comme vous je crois aux racines chrétiennes de notre nation et de l’Occident en général, toutefois je n’oublie pas que Jacques Chirac qui se déclarait catholique à la Mairie de Paris, s’est opposé à la reconnaissance de ces racines chrétiennes dans la constitution de l’UE.
      L’ancien archevêque de Paris , Mgr Aupetit, avait sans doute oublié cela lorsqu’il a célébré les obsèques de cet ancien chef de l’Etat à Saint-Sulpice, nous avons cru qu’il s’agissait d’une cérémonie de canonisation .
      Il nous appartient,à nous, citoyens-électeurs chrétiens,de réaffirmer notre attachement à notre héritage catholique ,nous ne pouvons malheureusement rien attendre du pape et des évêques dans l’immédiat !

  10. J’écoute France Inter à la radio le matin mais je regarde CNews le soir pour disposer d’un complément d’information, les journalistes de France inter ont la fâcheuse tendance de passer certains fait sous silence et d’insister lourdement sur d’autres. Ceci explique peut-être la popularité de C News. Quant à la crêche en couverture de Paris Match, c’est une « une » de saison, rien à dire de plus sur le sujet, si ce n’est que je l’ai trouvée belle.

  11. « c’est Marion Maréchal qui a sauvé BFM » : Ça, c’est clair ! Avec Reconquête, le RN, on fait forcément remonter son audimat .

  12. Si à chaque fois qu’un politique de gauche sortait une bêtise, la France était en émoi , nous serions en pleine émotion 365-365 et 24-24. Les c*ns, ça osent tout ….

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