Sébastien Chenu : « À 20h01, le soir du premier tour, Pécresse appellera à voter Macron »

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Sébastien Chenu réagit à la primaire des Républicains qui a vu l'effondrement de Xavier Bertrand au profit d'Éric Ciotti et de Valérie Pécresse. Pour le député Rassemblement national du Nord, l'élimination de Xavier Bertrand est une victoire : celui qui se targuait de « briser les mâchoires du RN » n'a pas réussi à se qualifier. Sébastien Chenu stigmatise aussi le « manque total de courage » du parti de droite, pointe du doigt son opportunisme et dénonce sa complaisance avec Emmanuel Macron, qu'ils n'hésiteront pas à faire élire, selon lui, s'il se trouve face à Marine Le Pen au second tour. Des « clones » avant l'élection, « des clowns » après le scrutin : Chenu attaque au micro de Boulevard Voltaire.

 

Vous êtes député du Nord pour le Rassemblement national. Le président des Hauts de France Xavier Bertrand a été éliminé dès le premier tour des primaires LR. Marine Le Pen n’a pas caché sa satisfaction, partagez-vous cette impression ?

Nous sommes contents de voir se faire renvoyer dans les cordes celui qui s’est toujours érigé en adversaire constant et excessif du Rassemblement national. Xavier Bertrand a témoigné peu d'humilité et peu de sincérité durant cette campagne des Républicains et il le paye. C’est l’arrogance permanente, il se décrit comme celui qui peut battre Emmanuel Macron, cela ne lui a pas porté chance. En général, la chance ne sourit pas à ceux qui s’auto-valident et s’auto-présentent comme « les plus capable de ». Éric Zemmour a aussi le même discours et ce sera pareil pour Pécresse. C’était un candidat assez peu sincère, on l’a vu insulter les militants des Républicains, puis revenir dans cette famille. Il paye tout cela aujourd’hui. Les militants ont reconnu ce peu de sincérité dans sa démarche.

Vous êtes président du groupe RN à la région Hauts-de-France dont Xavier Bertrand est le président. Il avait déclaré qu’il allait « briser les mâchoires du Rassemblement national » qui l’avait accusé de complaisance vis-à-vis de la gauche et des islamistes.

Xavier Bertrand a un discours au niveau national et des pratiques différentes au niveau régional que nous avons dénoncées. Pendant longtemps, il a subventionné le lycée Averroès tenu par les Frères musulmans. Il y a eu des subventions à Radio Pastel, qui diffusait les discours de Tariq Ramadan. Ce que nous avons dénoncé dans les Hauts-de-France, Xavier Bertrand ne s’en vantait pas sur les plateaux télé, en essayant d’avoir un discours plus à droite qu'une droite qu’il désavoue lui-même. C’est un peu une chance pour lui, il n’aura pas à attendre le soir du premier tour pour appeler à voter Emmanuel Macron. Il peut le faire dès à présent.

Pour vous, Emmanuel Macron et Valérie Pécresse, c’est la même chose ?

On connaît déjà la fin de l’histoire : à 20 h 01, le soir du premier tour, Valérie Pécresse, comme cela aurait été le cas avec Bertrand ou Barnier, appellera à voter Emmanuel Macron. Et même Éric Ciotti ne s’engagera pas derrière le candidat patriote. Ces gens-là manquent cruellement de courage.

Éric Ciotti est arrivé en tête à l’issue de ce premier tour. Il représente une ligne de droite qui pourrait se rapprocher du Rassemblement national ? Est-ce une bonne nouvelle pour vous ?

Je préfère toujours voir des militants sincères voter pour quelqu’un dont le discours est proche de nous. Le problème est que, durant les campagnes électorales, les dirigeants et les candidats des Républicains sont des clones de Marine Le Pen, et lorsqu’ils sont au pouvoir, ce sont des clowns. Ils font l’inverse (de ce qu'ils ont promis, ndlr) et cherchent à faire plaisir à la gauche bien-pensante. Ces gens-là ne sont pas assez sérieux pour diriger la France.

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Marc Eynaud
Journaliste à BV

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