Sébastien Chenu : « Je n’irai pas me prosterner »

Sébastien Chenu

Sébastien Chenu dénonce la venue de Greta Thunberg à l'Assemblée nationale, mardi après-midi. « La spontanéité du discours de cette enfant pose question », selon le député du Nord.


L’Assemblée nationale va accueillir Greta Thunberg, la passionaria de l’écologie.
Vous faites partie des députés qui ne souhaitent pas la rencontrer.
Pouvez-vous expliquer pourquoi ?

Greta Thunberg ne vient pas pour un débat, mais pour nous assommer d’un discours lénifiant qu’on a déjà entendu à peu près partout sur la planète. Il n’y a pas d’échanges prévus avec elle.
Greta Thunberg n’a pas d’autre légitimité que médiatique. Cela n’apporte rien à notre réflexion collective de parlementaires. Elle n’apporte pas de chiffres, pas d’analyse et pas de solution.
Ça ne l’empêche pas de venir à l’Assemblée nationale. Elle peut répondre à l’invitation des uns et des autres. Je n’irai pas me prosterner et je ne répondrai pas à cette injonction du politiquement correct.
Le problème, c’est la question de l’instrumentalisation. Le discours de Greta Thunberg est à sens unique. Elle dit que l’Occident est l’unique responsable des problèmes de climat et qu’il faut aller vers la décroissance. Elle porte vraiment une idéologie à sens unique, assez contestable.
En parallèle, Greta Thunberg va nous faire ce petit discours et deux heures après, le gouvernement demandera aux mêmes députés qui sont allés s’agenouiller devant elle de voter pour le traité CETA. Ce traité va ravager notre agriculture et nous apporter du bœuf aux hormones, du saumon transgénique, etc.


Dénoncez-vous le double discours du gouvernement qui d’un côté fait de la com’et de l’autre agit à l’inverse ?

C’est véritablement un rideau de fumée. On a bien compris que Greta Thunberg était une création médiatique internationale. Elle joue sur des arguments émotionnels et donc non rationnels.
Cela va occuper ceux qui ont envie d’y croire et ceux qui ont envie d’être occupés par ce type de construction médiatique. En réalité, lorsque Greta Thunberg va retourner à l’école, si jamais un jour elle y retourne, nous resterons avec nos traités CETA, Mercosur, etc.
Les choses sérieuses vont se passer deux heures après la venue de Greta Thunberg. Elles ne vont d’ailleurs pas du tout dans le sens de madame Thunberg.

Pourquoi une jeune fille de seize ans ne peut-elle pas servir de porte-parole pour faire prendre conscience que notre planète est en danger ?

On n’a pas attendu Greta Thunberg pour prendre conscience des problèmes de climat.
Je ne suis pas un climato-septique, mais on peut se poser la question de la place de l’Homme dans ce problème de climat. Elle porte un discours à sens unique. Son discours est construit et alimenté dans un certain sens et pas dans un autre. La spontanéité du discours de cet enfant pose question.
Pour le reste, on a bien compris, « la vérité sort de la bouche des enfants ».
Dans le cas de Greta Thunberg, il s’agit d’une opération de communication. On saura probablement un jour pourquoi cet enfant de seize ans fait le tour du monde pour donner les mêmes discours à sens unique.
Pourquoi ce discours n’est-il pas susceptible d’être remis en cause par ceux qui l’accueillent ?
Je pense que Greta Thunberg veut dire en réalité beaucoup plus que ce qu’elle veut bien raconter sur le climat. Elle nous dit que l’enjeu climatique est un véritable enjeu politique et que derrière elle il y a un certain nombre d’acteurs politiques qui ont décidé de faire porter à l’Occident l’unique responsabilité de tout cela et de poursuivre certaines positions politiques, comme l’abandon du nucléaire, auxquels je ne souscris pas.

Sébastien Chenu
Sébastien Chenu
Député Rassemblement National du Nord

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