Sébastien Chenu sur l’affaire Ferrand : « LREM donne des leçons à tout le monde et aujourd’hui, ça leur revient en boomerang ! »
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Le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, est mis en examen pour prise illégale d’intérêts dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne. Si cet événement provoque des remous au sein de l'opposition, Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, assure qu'Emmanuel Macron lui conserve « toute sa confiance ».
Réaction du député Sébastien Chenu au micro de Boulevard Voltaire, qui demande que « le droit soit appliqué et non utilisé comme une arme politique pour combattre des adversaires politiques ».
L'affaire des Mutuelles de Bretagne poursuit Richard Ferrand. Le président de l’Assemblée nationale est mis en examen.
Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?
On connaissait tous ce dossier. C’est ce même dossier qui avait conduit Richard Ferrand à quitter le gouvernement. Ce dossier n’est donc pas une surprise. En ce qui concerne le fond, ce dossier nous laisse interrogatifs et perplexes. On ne connaît pas tous les éléments, mais il mérite que la justice s’en saisisse. Pour le reste, on est étonné que la République En Marche revendique la présomption d’innocence pour une mise en examen, alors qu’elle a pendant des mois crié qu’ils étaient irréprochables et qu’ils ne feraient pas comme les autres. Il ont ajouté que dès qu’on était pris les doigts dans le pot de confiture, il fallait se justifier et démissionner, avant même d’être mis en examen. Je pense notamment à François de Rugy. On invoque désormais la présomption d’innocence pour sauver la tête du soldat Ferrand.
Ces gens ont passé leur vie à donner des leçons à tout le monde. Ils sont beaucoup plus propres que tout le monde et plus blancs que blancs... C’était les chevaliers blancs de la démocratie. Ils ont érigé des pratiques qui allaient plus loin que les lois: «Si vous êtes mis en examen, vous devez démissionner». Aujourd’hui, cela leur revient en boomerang.
Lorsqu’on est menacé d’être mis en examen, on doit quitter le gouvernement.
Lorsqu’on est président de l’Assemblée nationale est-on au-dessus des lois ?
Il faut respecter les lois. À l’époque, on avait indiqué que cette affaire planait au-dessus de la tête de Richard Ferrand, qu’il aurait des comptes à rendre et que cela pourrait venir entacher ou peut-être même empêcher un président de l’Assemblée nationale de travailler sereinement. On nous avait répondu qu’il ne serait pas inquiété.
Ces gens ont pendant des mois et des mois harcelé leurs adversaires politiques qui pouvaient eux-mêmes être mis en examen, bien que présumés innocents. Aujourd’hui, cela leur arrive.
En politique, cela peut étonner, mais nous avons quelques principes. Nous n’avons pas demandé la démission de François Fillon parce qu’il a été mis en examen. Nous ne demandons pas les démissions des élus qui sont mis en examen parce que nous considérons qu’ils sont présumés innocents. Évidemment, dans l’autre sens, cela ne fonctionne pas.
Quand des députés sont mis en examen fort injustement et nous le contestons, nous ne pouvons compter sur aucune solidarité puisqu’ils ont choisi d’instrumentaliser la justice pour essayer d’atteindre leurs adversaires politiques.
Nous ne faisons pas comme eux, c’est ce qui nous grandit. Nous considérons que monsieur Ferrand est mis en examen, qu’il est présumé innocent et que la justice se penchera sur son dossier.
Je n’ai aucune tendresse particulière pour le président Ferrand, mais c’est à la justice de trancher. C’est le droit qui doit être respecté. Le reste n’est que fantaisie. Il faut se méfier de l’utilisation malsaine de la justice.
Olivier Faure du groupe socialiste demande la tête de Richard Ferrand. Il était député dans leur groupe au moment de l’affaire des Mutuelles de Bretagne. À l’époque, on ne les a pas beaucoup entendus. Tous ces gens-là sont des tartuffes qui essaient à chaque fois d’utiliser la justice à des fins politiciennes. Nous, on demande l’application du droit.
Le Rassemblement national ne demande pas la démission du président de l’Assemblée nationale…
Si le président de l’Assemblée nationale est condamné, il devra probablement démissionner.
Nous demandons que le droit soit respecté, qu’il ne soit pas tordu et qu’il ne soit pas utilisé comme une arme politique pour combattre des adversaires politiques. S’ils n’ont pas beaucoup de principes et de morale politique, nous en aurons pour eux.
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