Sébastien Meurant : « Ce n’est plus possible de faire semblant de pouvoir accueillir la misère du monde qui ruine le pays »
Le sénateur (LR) Sébastien Meurant réagit au micro de Boulevard Voltaire après la publication de la lettre d'Emmanuel Macron aux Français.
Emmanuel Macron s’est fendu d’une longue lettre adressée au peuple français.
Qu’avez-vous pensé de la forme de cette lettre ?
Deux sentiments m’animent par rapport à cette lettre. Le premier sentiment, c’est la tristesse. La tristesse de voir qu’un président de la République, après à peine deux ans de présence à la tête du pays, soit réduit à faire un courrier pour essayer de sortir le pays de la paralysie. Je pense à cet état dans lequel nous sommes. Il y a eu un nombre important de morts et de blessés chez les gilets jaunes. Ce sont de braves gens qui ont perdu la vie alors qu’ils manifestaient pacifiquement. On peut dire que le pays est à feu et à sang. Les Black Blocs sont allés jusqu’à casser des symboles de la France comme la tombe du Soldat inconnu sur les Champs-Élysées. Je suis atterré de l’image de la France dans le monde. Elle est altérée durablement. Je ressens une profonde tristesse de voir où nous en sommes arrivés.
Le second sentiment, c’est la colère. Le pouvoir en place est responsable de cela. Le président de la République parle de confiance alors qu’il a rompu toute confiance en méprisant son peuple et son histoire. Il fait semblant d’être à l’écoute des Français, mais il leur renvoie la responsabilité de proposer des solutions et de donner une vision.
Cette longue lettre accompagnée de 35 questions est une sorte de rideau de fumée. On va demander aux Français de répondre sur des sujets techniques pour savoir comment il faut dessiner l’organisation territoriale de la France avec les communes et les intercommunalités. Ce sont des sujets qui relèvent du gouvernement et du président de la République. Benjamin Griveaux, le porte-parole, a dit que la politique qui avait été menée par le gouvernement ne serait pas bouleversée.
Ce pouvoir est responsable de ses difficultés et il nous fait le coup de la démocratie directe avec une liste à la Prévert de questions plus techniques les unes que les autres.
En réponse à la lettre d’Emmanuel Macron, Laurent Wauquiez a écrit à son tour une lettre aux Français. Il a, premièrement, pointé la responsabilité du gouvernement et a terminé par le vers du poète Holderlin : "Là où croît le péril... croît aussi ce qui sauve." Que peut-il ressortir de bien de cette crise pour notre pays ?
En cette période du mois de janvier, je dirais que l’espérance est un risque à courir et un devoir.
Nous avons le devoir de croire que nous sommes capables d’éclairer notre chemin. Dans notre vie individuelle comme dans la vie d’un pays, les forces politiques, et notamment Les Républicains, ont le devoir de proposer un chemin aux Français. C’est l’esprit de la lettre de Laurent Wauquiez. C’est la responsabilité des élus de proposer un chemin, de convaincre et de regagner cette confiance qui est altérée.
Les Français se rendent compte qu’il n’est plus possible, sur des sujets essentiels, de faire semblant. Ce n’est plus possible de faire semblant de pouvoir accueillir la misère du monde qui ruine le pays et qui génère de l’insécurité, de la délinquance et du terrorisme. Il n’est plus possible de faire semblant de ne pas traiter cette question de l’immigration. Le Président a même commencé à ouvrir un peu la porte sur ce sujet.
La dépense publique représente plus de la moitié de la richesse produite. C’est la moitié de la liberté qu’on enlève aux acteurs économiques, entreprises et particuliers. Il y a une bonne dépense publique, mais il y a aussi une dépense publique qui est accaparée par cette espèce de bureaucratie. Et quel bel exemple que cette autorité indépendante, la Commission du débat public, où madame Jouanno est payée comme un président de la République, cette dame-là, avec ces comités Théodule. Combien y a-t-il d’autorités indépendantes en France ? Ce sont ces autorités indépendantes qui se sont emparées de la politique avec, dans un autre registre, les juges. Il faut que le politique reprenne le pouvoir pour être en capacité d’agir.
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