Sébastien Meurant : « Discuter avec Marion Maréchal sur des sujets d’intérêt général m’intéresse »

Sébastien Meurant

Le sénateur Sébastien Meurant fait partie des élus LR ayant dîné avec Marion Maréchal, le mardi 25 juin, dîner qui a causé beaucoup de remous dans la presse et dans son mouvement politique.

Au micro de Boulevard Voltaire, il revendique sa liberté de parole et dénonce les réactions des « apparatchiks » de la politique.


Le Figaro a révélé que vous avez fait partie des parlementaires Les Républicains qui ont dîné mardi soir avec Marion Maréchal. Énorme réaction de la presse...
Pourquoi avoir accepté cette invitation de la part de la plus jeune retraitée de la vie politique ?

J’étais intéressé de la rencontrer pour parler des sujets concernant la France. Vous avez raison de souligner l’émoi suscité par une rencontre, les commentaires et la désinformation colportés par cet événement. Je suis assez surpris…
À croire que la France est un pays où il n’y a pas de chômage, pas d’immigration, pas de délinquance, où les services publics fonctionnent et où ne vient pas de vivre pendant des mois et des mois des scènes de quasi guerre civile sur les différentes villes de notre belle France.
Grosse réaction en effet. C’est le moins qu’on puisse dire. J’ai été appelé, on s’en est offusqué, en parlant de trahison du Gaullisme, etc.

C’est une constante chez Les Républicains. C’est tout à fait normal de discuter avec le centre, avec Emmanuel Macron et avec la République En Marche. En revanche, dès qu’il s’agit de discuter sur votre droite, ce sont tout de suite les anathèmes.
À quoi attribuez-vous ce plafond de verre qui existe encore ?

Je crois que c’est un manque de courage. C’est même inquiétant pour la démocratie. Il y a des personnes avec qui on aurait interdiction de discuter. Les personnes qui peuvent imaginer cela sont mal tombées, car une des valeurs gaullistes que je revendique, c’est la liberté de choix, de parole, de discuter, d’aller manger avec qui on veut. J’ose aussi discuter et manger avec des communistes et d’autres personnes. Je parle avec des Français et avec Marion Maréchal Le Pen. C’est la plus jeune députée. Elle a été élue brillamment dans le Sud de la France. Elle s’est retirée de la vie politique pour créer un institut de formation. Cela m’intéresse beaucoup.
Il y a beaucoup d’apparatchiks dans mon parti qui ont peur de perdre leur siège. Certains ont oublié le fond, les valeurs et la sincérité qui ont fait leur engagement.
Discuter avec Marion Maréchal m’intéresse. Elle a une expérience et se consacre à la formation des élus. Je considère qu’en France la trahison des élites ne date pas d’aujourd’hui et continue.
J’ai été ravi de répondre à l’invitation de Marion Maréchal Le Pen. En général, je réponds ainsi à des invitations lorsque je pense qu’elles peuvent être intéressantes.
Cette discussion était centrée sur des sujets qui relèvent du bien commun et de l’intérêt général. Si par sa personnalité et l’intérêt qu’elle suscite chez les médias, elle peut soutenir un certain nombre d’actions que nous, les LR, allons engager, c’est intéressant. Pour autant, je suis LR et je tiens à le rester. Je tiens à le rester sur la privatisation scandaleuse et le bradage de bien commun qu’est l’aéroport de Paris, sur tout ce qui concerne les lois de la bioéthique, sur la PMA, sur bientôt la GPA et sur de la marchandisation de la vie.
Ces sujets m’intéressent et je les défends pour les Français avec tous ceux qui voudront bien participer à ces combats. Ces combats se mènent contre Emmanuel Macron et tous ceux qui l’ont rejoint, pas vraiment pour des questions d’honneur et de valeurs, mais plutôt pour des questions de clientélisme, de portefeuille et de place aux différentes élections.

Comment vos amis politiques du groupe Les républicains au Sénat ont-ils accueilli cette initiative de votre part ?

Je ne les ai pas croisés. Normalement aujourd’hui, nous devions faire une visite sur le terrain dans le 93. Je trouvais fort intéressant d’y participer. On devait aller à Montfermeil, Clichy et Aulnay-sous-Bois. Cette visite a été annulée. Je n’ai donc pas eu de retour de mes collègues.
Quelques collègues ont envoyé des textos amicaux. En revanche, je sais que d’autres ont fait des raccourcis en disant que je voulais servir de béquille à Marion Maréchal Le Pen, qui n’est autre que la petite fille de l’affreux père Le Pen. Je ne doute pas qu’il y ait eu une dérive sémantique de certains. C’est ainsi et malheureusement, le courage n’est pas la vertu la plus partagée en politique.

Sébastien Meurant
Sébastien Meurant
Sénateur LR du Val-d'Oise

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